Comment le CICR a facilité le transfert des sept soldats sénégalais détenus par le MFDC

Mardi 15 Février 2022

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) déclare avoir "facilité le transfert des sept soldats sénégalais de la mission de la CEDEAO en Gambie (MICEGA/ECOMIG)", lesquels étaient retenus en otages par le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). 
 
L’armée sénégalaise a dit avoir "pris acte de la libération" de la libération ce lundi des sept militaires sénégalais détenus par le MFDC. Dans un communiqué de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA) assure que les sept soldats "se trouvent dans un bon état physique général".
 
Selon une source contactée par l’APS, les militaires capturés par des hommes du chef rebelle Salif Sadio étaient en route pour Banjul, la capitale gambienne, en milieu de journée. Leur libération a été facilitée par des responsables de la communauté chrétienne Sant’Egidio, basée à Rome, des personnalités gambiennes, la Croix-Rouge internationale et la mission de la CEDEAO en Gambie.
 
Dans un communiqué parvenu à l’APS, le CICR souligne avoir "offert ses services en tant qu’acteur humanitaire neutre et impartial pour transporter les personnes libérées".
 
Selon ce communiqué, ces soldats de la MICEGA/ECOMIG ont été "remis à la CEDEAO en présence d’un représentant de la Communauté Sant’Egidio, avec la participation et le soutien du CICR". 
 
"Nous sommes très heureux d’avoir pu faciliter cette opération, qui permet de réunir sept personnes avec leurs familles. Au cours de la période de détention, nos équipes ont visité ces soldats et ont assuré l’échange de nouvelles avec leurs familles. Elles ont aussi apporté de manière ponctuelle une aide médicale", a déclaré Valentina Bernasconi, cheffe de la délégation régionale du CICR à Dakar.
 
Toutefois, le CICR précise n’être "pas impliqué dans les conditions de libération". Il explique que "les modalités du transfert ont été décidées par les parties concernées", et que sa "préoccupation était de soutenir une solution bénéfique aux différentes parties afin que les personnes capturées puissent retrouver assez rapidement leurs familles".
 
Les sept militaires libérés avaient été capturés par des combattants du MFDC, à la suite d’un accrochage survenu le 24 janvier entre l’armée sénégalaise et le mouvement indépendantiste.
 
L’armée a annoncé la mort de quatre de ses hommes lors de combats consécutifs à une embuscade dont a été victime, le même jour, une patrouille de soldats sénégalais de l’ECOMIG, la mission de la CEDEAO en Gambie.
 
"A ce jour, quatre militaires au total sont décédés, dont trois lors des combats du 24 janvier, et un autre a succombé à ses blessures, le 27 janvier, à la suite de son évacuation à l’hôpital Principal de Dakar", avait précisé la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA).
 
Deux des militaires décédés lors des combats du 24 janvier, des sous-officiers, ont été faits chevaliers de l’Ordre national du lion, à titre posthume.
 
L’armée sénégalaise combat, depuis une quarantaine d’années, une rébellion armée menée par le MFDC, qui réclame l’indépendance de la partie méridionale du pays.
 
Des bases du mouvement indépendantiste ont été démantelées en 2021 par l’armée sénégalaise, ce qui a favorisé le retour, dans leurs habitations, de centaines de réfugiés de la Casamance, constituée des régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor.
 
Les soldats sénégalais qui ont péri en Gambie faisaient partie d’une mission militaire déployée depuis 2017 dans ce pays.

Le but de la mission était initialement de contraindre l’ex-président Yahya Jammeh à quitter le pouvoir, après sa défaite à l’élection présidentielle remportée fin 2016 par Adama Barrow.

Le CICR est présent au Sénégal depuis 1991, à travers une Délégation régionale qui couvre aussi le Cap-Vert, la Gambie et la Guinée-Bissau. (APS)
 
 
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