Plus que jamais il faut se méfier des guerriers de plateau de télé qui s’échauffent dans l’invective et les mouvements de menton. Faire sérieusement le point demande qu’on parte du seul point de vue qui vaille en temps de crise : l’intérêt de notre pays.
Car le contexte est hors de notre portée.
En Ukraine et sur toutes les frontières à l’est du continent, nous sommes en présence des rebondissements d’une de ces guerres sans fin qui, depuis Pierre le grand et Catherine II, tenaillent les peuples du secteur. L’implosion de l’URSS est le premier cas de l’ère moderne ou un Empire s’effondre sans négociation des frontières qui en résultent. Cela justifiait une prudence plus grande qu’ailleurs dans les décisions et les évolutions. La destruction de la Yougoslavie, la création de l’Etat artificiel du Kosovo ont vite montré que le rapport de force serait partout la règle. Le récent déploiement d’armes et de militaires de l’Otan dans tous les pays baltes l’a confirmé.
Pour autant la reconnaissance des républiques russophones du Donbass par Poutine est une très mauvaise affaire pour les Français. Le respect des frontières, quelles qu’elles soient est une condition de base d’une vie internationale où la diplomatie et l’ONU tranchent plutôt que les armes et les coups de force. Si nous voulons nous-mêmes être indépendants, notre intérêt est que les frontières soient intangibles ou bien qu’elles ne bougent qu’après des procédures concertées, acceptées et contrôlées.
Il est à craindre qu’à la décision russe succède une décision américaine d’intégrer l’Ukraine dans l’OTAN. Autre mauvaise affaire pour nous Français qui n’avons aucun intérêt à l’extension de la domination militaire des USA et de leurs intérêts sur notre continent.
Poutine a dû comprendre que la décision était déjà prise et qu’il ne pourrait jamais obtenir de garantie sur ce sujet. Il a vu que les USA ne lui cédaient rien sur ce point depuis le début de la crise. La reconnaissance des républiques du Donbass est donc sa prise d’avantage dans le nouvel ordre qui s’installe dans cette région. Il l’a fait avant que la nouvelle frontière de l’OTAN ne lui interdise de le faire.
Comme tout cela se déduit très facilement de l’observation, on peut se demander si n’entre pas déjà en vigueur un nouvel ordre quasi convenu. Car qui ferait la guerre pour le Dombass ? Personne. Et d’abord parce que la guerre sur place dure depuis huit ans et que les parties concernées (russophones et ukrainiennes) en sont rendu à un degré de haine mutuelle qui bloque toute vie commune. Et Comme Kiev n’a jamais mis en œuvre le moindre commencement d’application des accords de Minsk à propos du Donbass, on peut penser que les Russes se le tiennent pour dit. Mais la Russie de son côté ne fera pas non plus la guerre pour l’Ukraine. Elle attendra qu’elle tombe comme un fruit mur, le moment venu.
N’empêche que c’est une escalade, et que la Russie en porte la responsabilité et qu’il faut le condamner dans notre intérêt bien compris. Quoiqu’on pense des arrière-pensées ou des logiques de situation, il n’empêche que c’est bien la Russie qui a pris la responsabilité de cet épisode. L’annexion de l’Ukraine dans l’OTAN ne tardera plus. Peu importe qu’elle ait été déjà prévue avant cela. Peu importe, parce qu’on ne juge d’une situation que par les actes qui y sont posés. Aussi longtemps qu’une ligne n’est pas franchie, on peut penser que la suivante ne le sera pas et s’organiser pour cela. Une ligne est franchie. Sauf à capituler sans condition, les USA sont dans l’obligation d’étendre l’OTAN et les Européens sont obligés de dire oui à tout et au reste. Le reste, c’est le blocage provisoire de Northstream II et l’approvisionnement en gaz de schiste américain. Avec, cela va de soi, de nouveaux déploiements de troupes USA et l’extinction des bavardages sur l’autonomie de défense européenne.
Je ne dis rien à cette étape du bilan navrant de Macron dans cette séquence. Il y aura joué des rôles sans contenu réel. Il est inutile d’espérer qu’il fasse mieux. Il peut faire pire. On doit lui laisser une possibilité de respecter au moins la démocratie de son pays. Le Premier ministre doit une explication au pays dans les heures qui viennent devant l’Assemblée nationale.
Cette situation me conforte dans ma proposition d’une conférence des frontières. Elle permettrait de fixer des règles et de gérer avant la crise les autres situations de tensions frontalières qui murissent sur notre continent.
Car le contexte est hors de notre portée.
En Ukraine et sur toutes les frontières à l’est du continent, nous sommes en présence des rebondissements d’une de ces guerres sans fin qui, depuis Pierre le grand et Catherine II, tenaillent les peuples du secteur. L’implosion de l’URSS est le premier cas de l’ère moderne ou un Empire s’effondre sans négociation des frontières qui en résultent. Cela justifiait une prudence plus grande qu’ailleurs dans les décisions et les évolutions. La destruction de la Yougoslavie, la création de l’Etat artificiel du Kosovo ont vite montré que le rapport de force serait partout la règle. Le récent déploiement d’armes et de militaires de l’Otan dans tous les pays baltes l’a confirmé.
Pour autant la reconnaissance des républiques russophones du Donbass par Poutine est une très mauvaise affaire pour les Français. Le respect des frontières, quelles qu’elles soient est une condition de base d’une vie internationale où la diplomatie et l’ONU tranchent plutôt que les armes et les coups de force. Si nous voulons nous-mêmes être indépendants, notre intérêt est que les frontières soient intangibles ou bien qu’elles ne bougent qu’après des procédures concertées, acceptées et contrôlées.
Il est à craindre qu’à la décision russe succède une décision américaine d’intégrer l’Ukraine dans l’OTAN. Autre mauvaise affaire pour nous Français qui n’avons aucun intérêt à l’extension de la domination militaire des USA et de leurs intérêts sur notre continent.
Poutine a dû comprendre que la décision était déjà prise et qu’il ne pourrait jamais obtenir de garantie sur ce sujet. Il a vu que les USA ne lui cédaient rien sur ce point depuis le début de la crise. La reconnaissance des républiques du Donbass est donc sa prise d’avantage dans le nouvel ordre qui s’installe dans cette région. Il l’a fait avant que la nouvelle frontière de l’OTAN ne lui interdise de le faire.
Comme tout cela se déduit très facilement de l’observation, on peut se demander si n’entre pas déjà en vigueur un nouvel ordre quasi convenu. Car qui ferait la guerre pour le Dombass ? Personne. Et d’abord parce que la guerre sur place dure depuis huit ans et que les parties concernées (russophones et ukrainiennes) en sont rendu à un degré de haine mutuelle qui bloque toute vie commune. Et Comme Kiev n’a jamais mis en œuvre le moindre commencement d’application des accords de Minsk à propos du Donbass, on peut penser que les Russes se le tiennent pour dit. Mais la Russie de son côté ne fera pas non plus la guerre pour l’Ukraine. Elle attendra qu’elle tombe comme un fruit mur, le moment venu.
N’empêche que c’est une escalade, et que la Russie en porte la responsabilité et qu’il faut le condamner dans notre intérêt bien compris. Quoiqu’on pense des arrière-pensées ou des logiques de situation, il n’empêche que c’est bien la Russie qui a pris la responsabilité de cet épisode. L’annexion de l’Ukraine dans l’OTAN ne tardera plus. Peu importe qu’elle ait été déjà prévue avant cela. Peu importe, parce qu’on ne juge d’une situation que par les actes qui y sont posés. Aussi longtemps qu’une ligne n’est pas franchie, on peut penser que la suivante ne le sera pas et s’organiser pour cela. Une ligne est franchie. Sauf à capituler sans condition, les USA sont dans l’obligation d’étendre l’OTAN et les Européens sont obligés de dire oui à tout et au reste. Le reste, c’est le blocage provisoire de Northstream II et l’approvisionnement en gaz de schiste américain. Avec, cela va de soi, de nouveaux déploiements de troupes USA et l’extinction des bavardages sur l’autonomie de défense européenne.
Je ne dis rien à cette étape du bilan navrant de Macron dans cette séquence. Il y aura joué des rôles sans contenu réel. Il est inutile d’espérer qu’il fasse mieux. Il peut faire pire. On doit lui laisser une possibilité de respecter au moins la démocratie de son pays. Le Premier ministre doit une explication au pays dans les heures qui viennent devant l’Assemblée nationale.
Cette situation me conforte dans ma proposition d’une conférence des frontières. Elle permettrait de fixer des règles et de gérer avant la crise les autres situations de tensions frontalières qui murissent sur notre continent.