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Comptes publics : Les silences du Cartel, les bavardages de sous-fifres !

Dimanche 29 Septembre 2024

Derrière la passation de service entre l'ancien MFB Moustapha Ba (g.) et son successeur Cheikh Diba, en avril 2023, attendait le scandale !
Derrière la passation de service entre l'ancien MFB Moustapha Ba (g.) et son successeur Cheikh Diba, en avril 2023, attendait le scandale !

Quatre jours après les révélations du premier ministre sénégalais contre 4 hauts dignitaires de l’ancien régime nommément accusés d’avoir falsifié, par écritures, des indicateurs substantiels de l’économie nationale pour des besoins fondamentalement politiques, c’est le silence total. Motus et bouche cousue chez ces présumés trafiquants des comptes publics de l’Etat qui semblent mesurer, a posteriori, l’extrême gravité des actes qui leur sont reprochés. 

 

Contrairement à des pratiques en vogue dans les médias locaux, ces révélations n’ont pas été fuitées par quelque gorge-profonde de l’Administration publique décidée à régler des comptes avec des ennemis politiques pris la main dans le sac. Ni par un quelconque lanceur d’alerte indigné, dans sa posture d’insider, par l’ampleur d’une gouvernance corrompue. Deux méthodes - délation intéressée et dénonciation d’intérêt public - qui diluent les responsabilités dans des généralités sans toujours en identifier les auteurs. 

 

Ces révélations du PM Ousmane Sonko ont été astucieusement partagées, en live, avec le peuple sénégalais en même temps qu’avec les institutions et partenaires économiques et financiers du Sénégal. Ce format de communication dissipe toute incompréhension sur la nature véritable des faits inédits reprochés à l’ancien président Macky Sall, à son ex-premier ministre Amadou Ba et aux anciens ministres des Finances et du Budget, Moustapha Ba et Abdoulaye Daouda Diallo. Peuvent-ils continuer à se murer dans le silence assourdissant qui leur sert, pour le moment, de bunker ? 

 

La gravité et la solennité des accusations portées à leur encontre peuvent nécessiter un temps de réflexion, à l’image d’un boxeur groggy auquel l’arbitre offre dix secondes de répit avant de mettre un terme au combat. Mais leur mutisme ne saurait être éternel. Et il ne saurait être remplacé par les élucubrations d’appareils et de politiciens souvent idiots. Ni par les commentaires et bavardages de sous-fifres soucieux de voler au secours de décideurs politiques dont ils étaient - et sont encore - de précieux obligés. Des gens calfeutrés dans la posture souvent irrationnelle d’opposants systématiques dont l’« idéologie » semble assise sur un agrégat d'opinions subjectives définitivement institutionnalisées.

Dans ce dossier, il doit être exclusivement question de la responsabilité individuelle d’hommes au service de l’Etat et des intérêts de la Collectivité nationale toute entière. Le reste n’est que politique politicienne classique… On en a marre ! 

 

La manipulation des comptes publics de l’Etat pour embellir des agrégats économiques en lambeaux tout en sachant que ces malversations auront des conséquences désastreuses - à un moment où à un autre, d’une manière ou d’une autre  - sur le fonctionnement réel du pays n’est pas seulement irresponsable de la part de gouvernants. C’est de la trahison. La dulcinée ‘’Sénégal ‘’ que l’on offrait en mariage à un cupide FMI - lequel ne voit jamais plus loin que sa poche - n’était pas si belle que cela: derrière sa blanche robe immaculée, elle luttait nuit et jour contre plusieurs maladies accumulées en douze ans d'autoritarisme, de répression et d'arbitraire : mpox, diarrhée, rhumatisme… Le malheureux élu de Bretton Woods le savait-il ?

 

Selon plusieurs médias, le traficotage présumé des comptes publics par Macky Sall et ses agents aurait immédiatement frappé les intérêts de notre pays, en particulier dans le paiement de ses obligations libellées en eurobonds sur certains marchés financiers. Cela relève naturellement du conjoncturel au regard de nos connexions fortes avec les économies spéculatives. 

 

Le plus important aujourd’hui, au-delà du retour à la réalité macro-économique et de la gestion des conséquences potentielles de ce trafic sur le quotidien des populations, c’est de faire LA lumière sur l’affaire. Désigner les 4 responsables politiques ne suffira pas : il faudra remuer le karcher dans la plaie ouverte au cœur des différentes administrations impliquées.

Si Macky Sall était le donneur d’ordre exécutif de ce « carnage » en intelligence active avec ses trois autres collaborateurs subordonnés, les exécutants opérationnels ne sauraient être hors du coup. Le PM actuel Ousmane Sonko qui a donné des gages en promettant de ne protéger personne au sein de l’Administration dont il est le chef joue forcément sa crédibilité.

C'est toute une chaine de responsabilités à l'intégrité compromise qui doit être débusquée pour le danger qu'elle constitue désormais pour le pays. Le ministre de la Justice Ousmane Diagne a assuré de sa détermination à débusquer tous les auteurs et autrices de la cabale contre les intérêts des Sénégalais. Le peuple attend de voir. En espérant surtout ne pas être le dindon d’une nouvelle farce.

 
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