Coronavirus : Hong Kong ferme la plupart des points de passage avec la Chine, grève dans les hôpitaux

Lundi 3 Février 2020

Carrie Lam, la chef de l'Exécutif de Hong Kong
Hong Kong a annoncé lundi la fermeture de presque tous les points de passage terrestres avec la Chine continentale, sauf deux ponts, afin de réduire le risque de propagation du nouveau coronavirus, pendant que des centaines d’employés des hôpitaux publics du territoire observaient un arrêt de travail pour réclamer la fermeture complète de la frontière.
 
Quinze cas de contamination étaient confirmés lundi dans cette ex-colonie britannique, dont beaucoup concernent des personnes arrivées de Chine continentale où le virus a fait plus de 360 morts.
 
La cheffe de l’exécutif hongkongais, Carrie Lam, a annoncé lundi soir la fermeture à minuit (16H00 GMT) de tous les points de passage avec la Chine continentale à l’exception de deux ponts. Le premier relie Hong Kong à la mégapole de Shenzhen et le second à la ville de Zhuhai et à Macao.
 
L’aéroport demeurera ouvert aux Chinois du continent, avec les mesures de restriction déjà appliquées auparavant visant les habitants de la province de Hubei (centre de la Chine), le berceau de l’épidémie.
 
Mme Lam a assuré que ces nouvelles fermetures, intervenant après la celle de quatre points de passage la semaine dernière, devraient réduire le nombre des personnes arrivant de Chine continentale. Elle a répété qu’une fermeture complète de la frontière serait irréalisable et économiquement préjudiciable.
 
Mme Lam a souligné que son annonce n’était pas liée à la grève dans les hôpitaux qu’elle a qualifiée d’« acte irrationnel ».
 
- Grève dans les hôpitaux –
 
Les appels à une fermeture totale de la frontière se font toutefois de plus en plus insistants à Hong Kong où la population demeure profondément marquée par l’épidémie de Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère) qui a fait 299 morts en 2003 dans ce territoire. Pékin avait alors tardé à donner l’alerte.
 
Des centaines de membres du personnel médical hongkongais ont entamé lundi une grève prévue pour durer cinq jours afin de réclamer cette fermeture complète.
 
Des milliers de membres de l’Alliance des employés de l’Administration hospitalière (HAEA), une nouvelle confédération syndicale, avaient voté samedi en faveur du mouvement.
 
Les grévistes étaient lundi des membres du personnel n’effectuant pas de tâches essentielles. L’HAEA a affirmé que d’autres membres du personnel, notamment des médecins et des infirmiers, travaillant dans des services d’urgence, rejoindraient le mouvement mardi si leurs revendications n’étaient pas satisfaites.
 
Lundi matin, des grévistes se sont retrouvés devant différents hôpitaux de la ville et ont distribué des rubans blancs à leurs collègues pour les inviter à se joindre à leur mouvement.
 
« S’il n’y pas de fermeture totale de la frontière, il n’y aura pas assez de personnel, d’équipements de protection ou de chambres d’isolement pour combattre l’épidémie », a expliqué à la presse Winnie Yu, la présidente de l’HAEA qui compte 9.000 adhérents.
 
Sur la journée de samedi quelque 13.400 personnes sont arrivées de Chine continentale contre 27.800 trois jours auparavant. Entre-temps, une partie des points de passage ont été fermés.
 
Plus de 100.000 habitants de l’ex-colonie britannique arrivent dans la mégapole quotidiennement dont plus de la moitié (56.000) via ces points de passage.
 
La décision de Mme Lam de ne pas complètement fermer la frontière avec la Chine a suscité des critiques de députés de l’opposition et de médecins mais également de personnalités politiques issues de son propre camp fidèle à Pékin.
 
L’administration hospitalière, qui emploie environ 75.000 personnes, a déclaré comprendre ces appels à la réduction du risque mais s’opposer à toute action syndicale, préjudiciable aux malades. (AFP)
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