Côte d’Ivoire : l’opposition menace de boycotter la présidentielle

Jeudi 12 Mars 2020

Bédié et Ouattara, la bataille fera rage entre les deux ex-alliés même si le second ne se présentera pas à la présidentielle
L’opposition a menacé jeudi de boycotter l’élection présidentielle d’octobre en Côte d’Ivoire si la commission électorale, qu’elle juge partiale, n’est pas réformée avant le scrutin.
 
« Nous avons la ferme détermination de participer aux différents scrutins (présidentiel et législatif) prévus par la Constitution. Cependant les partis, organisations et groupements politiques (de l’opposition) ne participeront à aucun scrutin avec l’actuelle commission électorale indépendante » a déclaré Henri Niava, président d’un petit parti, l’USD, lors d’une conférence de presse réunissant les principaux partis d’opposition ivoiriens.
 
La Commission électorale indépendante (CEI) ivoirienne a été réformée en juillet 2019 sur injonction de la Cour africaine des droits de l’homme (CADH). Mais l’opposition juge qu’elle reste inféodée au pouvoir du président Alassane Ouattara.
 
L’opposition a déposé une nouvelle requête auprès de la CADH, qui a tenu une audience ce jeudi sur cette affaire. Sa décision est attendue fin mars.
 
Le numéro deux du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Maurice Kacou Guikhué, a tempéré la menace, se disant assuré « que la CEI va changer ».
 
« Nous allons aller aux élections avec un organe électoral consensuel », a également assuré Armand Ouegnin, président d’Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), coalition politico-syndicale proche du Front populaire ivoirien (FPI) de l’ex-président Laurent Gbagbo, troisième parti du pays.
 
Le climat politique est tendu en Côte d’Ivoire à sept mois de la présidentielle, qui se tiendra dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts. Les élections municipales et régionales de 2018 ont été marquées par de nombreuses violences et des fraudes.
 
L’opposition a par ailleurs critiqué la volonté du président Ouattara de réformer la Constitution qu’il avait fait voter en 2016.
 
Alassane Ouattara, qui a annoncé qu’il ne se représenterait pas, « veut donner l’illusion de son départ, tout en gardant le contrôle des principaux leviers de la gouvernance », a jugé Henri Niava. (AFP)
 
 
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