Le procès pour crimes de guerre d’un ancien commandant libérien a repris lundi devant le Tribunal pénal fédéral. Un premier témoin a été interrogé devant la Cour des affaires pénales.
L’homme a porté plainte contre Alieu Kosiah (photo) pour le meurtre de son frère et les mauvais traitements subis durant un transport forcé. Il a expliqué qu’il témoigne contre l’avis et à l’insu de sa mère et qu’il craint des représailles à son retour: «Aujourd’hui, des gens sont tués au Libéria parce qu’ils parlent.» D’autres ne veulent pas témoigner dans cette procédure parce qu’ils ont peur.
Le plaignant a été interrogé par le président Jean-Luc Bacher sur le meurtre de sept personnes, dont son frère, en mars ou avril 1993 à Zorza (nord du pays). Elles avaient été sorties d’un groupe de villageois rassemblés à la station-service par les hommes de Kosiah. Elles étaient soupçonnées d’appartenir à un groupe rival, le NPFL (National Patriotic Front of Liberia).
«Kill them»
Alieu Kosiah était le «boss», selon le témoin qui affirme l’avoir entendu donner l’ordre de tuer: «Ce sont des rebelles, execute them, kill them!» Les soldats leur ont fracassé le crâne à coups de marteau.
Le président Jean-Luc Bacher est passé ensuite au transport forcé qui se serait déroulé en 1994 ou 1995. «Des enfants-soldats nous ont rassemblés à la station-service de Zorzor, puis Kosiah nous a ordonné de transporter des charges jusqu’à Salayae», a raconté le plaignant, qui était âgé de 15-16 ans à l’époque. Lui-même a porté une caisse de munitions sur sa tête: «Je pouvais entendre les cartouches s’entrechoquer.» D’autres étaient chargés de ballots d’armes.
L’homme a précisé que les soldats étaient très durs et donnaient des coups de crosse à tous les porteurs, parmi lesquels figuraient des femmes et des enfants dès 12-13 ans. Quant à Kosiah, il était toujours aussi effrayant, faisant peur aussi bien aux civils qu’à ses propres soldats.
«On ne dit pas non aux soldats»
De manière générale, le Libérien a expliqué: «On ne disait pas non aux soldats. Il n’y avait rien à faire contre eux.» Il a rapporté aussi que les factions avaient toutes recruté des enfants. Qu’il s’agisse du NPFL ou de l’ULIMO (United Liberation Movement of Liberia for Democracy) auquel appartenait le prévenu.
Interrogé sur le Black Monday, l’homme a parlé d’un évènement unique qui aurait marqué les esprits – jusqu’en Guinée où il se trouvait alors – par l’ampleur des massacres. À cette occasion, un grand nombre d’hommes, mais aussi de femmes, d’enfants et de vieillards auraient trouvé la mort.
L’ancien commandant répond de crimes de guerre commis durant la première guerre civile au Libéria entre 1993 et 1995. Le Ministère public de la Confédération (MPC) lui reproche le meurtre de 18 civils et de 2 soldats désarmés, commis par lui-même ou par ses hommes, le viol d’une jeune femme ainsi que des actes de torture et d’anthropophagie. L’accusé est présumé innocent.
Alieu Kosiah, qui aura 46 ans en mars, a été arrêté en novembre 2014 dans la région lausannoise. Il a fui le Libéria à la fin des années 1990 après l’élection à la présidence de Charles Taylor et refait sa vie en Suisse. Il est détenu depuis à la Prison régionale de Berne.
L’audition des témoins et plaignants va se poursuivre ces prochains jours. Le procès est encore agendé sur trois semaines. (ATS)
L’homme a porté plainte contre Alieu Kosiah (photo) pour le meurtre de son frère et les mauvais traitements subis durant un transport forcé. Il a expliqué qu’il témoigne contre l’avis et à l’insu de sa mère et qu’il craint des représailles à son retour: «Aujourd’hui, des gens sont tués au Libéria parce qu’ils parlent.» D’autres ne veulent pas témoigner dans cette procédure parce qu’ils ont peur.
Le plaignant a été interrogé par le président Jean-Luc Bacher sur le meurtre de sept personnes, dont son frère, en mars ou avril 1993 à Zorza (nord du pays). Elles avaient été sorties d’un groupe de villageois rassemblés à la station-service par les hommes de Kosiah. Elles étaient soupçonnées d’appartenir à un groupe rival, le NPFL (National Patriotic Front of Liberia).
«Kill them»
Alieu Kosiah était le «boss», selon le témoin qui affirme l’avoir entendu donner l’ordre de tuer: «Ce sont des rebelles, execute them, kill them!» Les soldats leur ont fracassé le crâne à coups de marteau.
Le président Jean-Luc Bacher est passé ensuite au transport forcé qui se serait déroulé en 1994 ou 1995. «Des enfants-soldats nous ont rassemblés à la station-service de Zorzor, puis Kosiah nous a ordonné de transporter des charges jusqu’à Salayae», a raconté le plaignant, qui était âgé de 15-16 ans à l’époque. Lui-même a porté une caisse de munitions sur sa tête: «Je pouvais entendre les cartouches s’entrechoquer.» D’autres étaient chargés de ballots d’armes.
L’homme a précisé que les soldats étaient très durs et donnaient des coups de crosse à tous les porteurs, parmi lesquels figuraient des femmes et des enfants dès 12-13 ans. Quant à Kosiah, il était toujours aussi effrayant, faisant peur aussi bien aux civils qu’à ses propres soldats.
«On ne dit pas non aux soldats»
De manière générale, le Libérien a expliqué: «On ne disait pas non aux soldats. Il n’y avait rien à faire contre eux.» Il a rapporté aussi que les factions avaient toutes recruté des enfants. Qu’il s’agisse du NPFL ou de l’ULIMO (United Liberation Movement of Liberia for Democracy) auquel appartenait le prévenu.
Interrogé sur le Black Monday, l’homme a parlé d’un évènement unique qui aurait marqué les esprits – jusqu’en Guinée où il se trouvait alors – par l’ampleur des massacres. À cette occasion, un grand nombre d’hommes, mais aussi de femmes, d’enfants et de vieillards auraient trouvé la mort.
L’ancien commandant répond de crimes de guerre commis durant la première guerre civile au Libéria entre 1993 et 1995. Le Ministère public de la Confédération (MPC) lui reproche le meurtre de 18 civils et de 2 soldats désarmés, commis par lui-même ou par ses hommes, le viol d’une jeune femme ainsi que des actes de torture et d’anthropophagie. L’accusé est présumé innocent.
Alieu Kosiah, qui aura 46 ans en mars, a été arrêté en novembre 2014 dans la région lausannoise. Il a fui le Libéria à la fin des années 1990 après l’élection à la présidence de Charles Taylor et refait sa vie en Suisse. Il est détenu depuis à la Prison régionale de Berne.
L’audition des témoins et plaignants va se poursuivre ces prochains jours. Le procès est encore agendé sur trois semaines. (ATS)