Crise en Guinée: une mission de la Cédéao (encore) reportée sine die

Lundi 16 Mars 2020

Une mission de chefs d’Etat ouest-africains attendue cette semaine en Guinée, en pleine crise politique et quelques jours avant la tenue prévue d’un référendum contesté sur une nouvelle Constitution, est « reportée sine die », a annoncé lundi le ministère guinéen des Affaires étrangères.
 
La mission était mandatée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), dont la Guinée fait partie, selon des responsables guinéens.
 
Conakry avait donné son accord et le président de la Commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou, est arrivé lundi dans la capitale guinéenne, a indiqué dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères.
 
Le ministère nigérien des Affaires étrangères a cependant indiqué à son homologue guinéen, au nom de la présidence en exercice de la Cédéao, que cette « mission des chefs d’Etat a été reportée sine die », selon le communiqué.
 
Les présidents ivoirien Alassane Ouattara et nigérian Muhammadu Buhari devaient faire partie de la mission, selon le directeur du protocole d’Etat guinéen, Seinkoun Kaba.
Une source proche du ministère des Affaires étrangères avait fait état d’une délégation de trois ou quatre chefs d’Etat, sans plus de précision.
 
La Guinée est en proie depuis mi-octobre à des manifestations contre l’intention prêtée au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat fin 2020. Au moins 31 civils et un gendarme ont été tués depuis.
 
L’organisation d’un référendum sur une nouvelle Constitution, et son couplage avec des législatives reportées à plusieurs reprises, font partie du plan de M. Condé pour mener à bien son projet, accuse l’opposition.
 
Le pouvoir a reporté au dernier moment ces consultations initialement prévues le 1er mars, dans un contexte de fortes tensions et de critiques émanant de la communauté internationale.
 
M. Condé a depuis fixé à dimanche prochain la nouvelle date du référendum et des élections parlementaires. Les autorités guinéennes sont censées d’ici là nettoyer les listes électorales de près de 2,5 millions de noms, soit le tiers du fichier.
 
Une mission d’experts envoyée ces jours derniers en Guinée par la Cédéao a conclu que l’existence de ces électeurs ne pouvait être justifiée. (AFP)
 
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