Crise en Libye: Alger et Rome s’engagent à oeuvrer pour un cessez-le-feu

Jeudi 16 Janvier 2020

L’Algérie et l’Italie se sont engagées à « intensifier les efforts » en vue d’un cessez-le-feu en Libye, lors d’une visite de travail du Premier ministre italien Giuseppe Conte à Alger, a-t-on annoncé de source officielle algérienne.
 
Les deux parties sont convenues « d’intensifier les efforts et de renforcer la coordination et la concertation pour pérenniser le cessez-le-feu » en vigueur depuis dimanche en Libye, a indiqué jeudi la présidence algérienne dans un communiqué publié à l’issue d’une rencontre entre M. Conte et le président algérien Abdelmadjid Tebboune.
 
Elles ont insisté sur la nécessité d’une « reprise du dialogue entre les parties en conflit » et une relance du processus de paix parrainé par l’ONU « loin de toute ingérence militaire étrangère ».
Alger et Rome ont par ailleurs exprimé leur « attachement à la solution politique comme unique voie pour le règlement de la crise », ajoute le communiqué.
 
L’Algérie, qui partage près de 1.000 kilomètres de frontière avec la Libye, a multiplié ces dernières semaines les consultations pour tenter d’oeuvrer à une solution politique à la crise dans ce pays.
 
Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian est attendu à Alger la semaine prochaine.
Une conférence internationale sous l’égide de l’ONU -- à laquelle l’Algérie a été conviée -- est prévue dimanche à Berlin pour tenter d’avancer vers la paix en Libye.
 
« Nous travaillerons ensemble pour ce processus de Berlin et tenterons de saisir toutes les possibilités offertes par ce processus pour orienter la crise libyenne vers une solution pacifique et politique », a commenté M. Conte, cité par l’agence italienne Agi, à l’issue de l’entrevue avec M. Tebboune.
 
« La première étape est un cessez-le-feu, à ce stade il n’est pas important qu’il soit formel ou substantiel, l’important est que ce cessez-le-feu soit durable et permette aux armes du dialogue et de l’échange de se déployer pleinement », a-t-il ajouté.
 
Plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est aujourd’hui déchirée entre le Gouvernement d’union nationale libyen (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et un pouvoir incarné par l’homme fort de l’est libyen, le maréchal Khalifa Haftar.
 
Ce dernier a lancé en avril 2019 une offensive pour s’emparer de Tripoli. Plus de 280 civils ont été tués depuis, de même que plus de 2.000 combattants, selon l’ONU. 146.000 Libyens ont dû fuir les combats.
 
Si le GNA de Fayez al-Sarraj, soutenu par la Turquie qui a récemment autorisé l’envoi de militaires dans le pays, a signé un accord de cessez-le-feu, le maréchal Haftar, appuyé entre autres par l’Egypte, les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite, ne l’a toujours pas fait. (AFP)
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