Il y a quelque chose d'assez curieux dans ces "libérations": Ces gens là étaient-ils des détenus de droit commun, comme on a voulu nous le faire croire, où étaient-ils, comme cela semble se confirmer, des otages destinés à servir de monnaie d'échange?
Parce qu'enfin, pour se retrouver en prison, il faut avoir commis un ou des délits suffisamment graves pour qu'un Procureur de la république (substitut) réclame leur incarcération, et qu'ensuite, un magistrat, instruit et imprégné de leur dossier, prononce "en son âme et conscience" à leur encontre, une détention provisoire, dans l'attente de leur condamnation définitive (ou pas). Certains, voire plusieurs, attendent depuis de longs mois, voire plus d'une année.
Leurs avocats ont, régulièrement et encore dernièrement, déposé des demandes de liberté provisoire, toutes rejetées. Aucun évènement nouveau, dans les dossiers de ces malheureux, étiquetés délinquants présumés, n'est intervenu. et voilà que, comme par hasard, alors même que des "négociations" seraient en cours, ils retrouvent la liberté! Ils ne savent pas pourquoi ils ont été emprisonnés, ils ne savent pas pourquoi ils ont été libérés. La seule chose qui est constante, c'est que, sur ordre d'un seul homme, on leur a volé plusieurs mois de leur vie ... Moi, j'avais toujours cru que seul un magistrat pouvait ordonner l’incarcération ou la libération d'un présumé coupable, ou d'un condamné...
C'est en tout cas ce que j'avais appris, il y a bien longtemps, à la faculté, et c'est ce j'ai pratiqué, pendant quelques décennies...La séparation des pouvoirs, c'est la base de toute démocratie. Le contraire, c'est une dérive autoritaire qui débouche sur une dictature!
Cela m'inspire deux réflexions. La première, c'est que j'ai le sentiment que l'on s'est arrêté au bord du précipice (merci le Conseil constitutionnel). La deuxième, c'est que le prochain Président de la République aura fort à faire, pour nettoyer les "écuries d'Augias": Quel qu'il soit, BON COURAGE A LUI!
Me François JURAIN