Quand deux économistes que presque tout oppose, notamment leur âge, débattent de l’avenir du franc CFA et de la perspective ECO, l’affrontement n’est jamais loin. Il en a été ainsi lors du «Samedi de l’économie» tenu hier au siège d’Enda entre le Pr Moustapha Kassé, ancien doyen de la faculté des Sciences économiques et de gestion de l’université de Dakar et le Ndongo Samba Sylla, chercheur à la Fondation Rosa Luxemburg.
Le premier reproche au second, en substance, de ne pas prendre en compte les travaux des économistes sénégalais consacrés à la monnaie et en particulier au franc CFA. «La monnaie est devenue un instrument tellement sensible qu’il faut en connaître le fonctionnement», a lancé le Pr Kassé. Critiquant le foisonnement d’articles dits scientifiques et intellectuels «facilement démontables», il a plaidé pour une appropriation des étapes et du contenu de l’histoire monétaire afin de mieux encadre les démarches actuelles concernant le franc CFA et son successeur désigné, l’ECO.
«Apprenez d’abord, Ndongo», a lancé le Pr Kassé à son jeune collègue, rappelant au passage l’échec de la mise en œuvre du franc malien par le président Modibo Keïta, et les dégâts de l’hyperinflation induits par de mauvaises politiques monétaires comme au Venezuela avec le bolivar et au Zimbabwe avec le dollar local.
«La monnaie est juste un instrument pour réaliser le développement» (Pr. Chérif Salif Sy)
«Lisez-moi», s’est écrié calmement Ndongo Samba Sylla à l’entame de sa réplique. Il a directement accusé le Pr Moustapha Kassé d’amplifier la confusion entretenue sur la question du francs CFA par sa façon d’aligner des contrevérités. Prenant à témoin le Pr Chérif Salif présent à ses côtés, il a souligné avoir souvent mis en exergue les travaux d’auteurs africains dont le Pr Kassé lui-même, dans certains de ses ouvrages.
A propos de l’expérience écourtée du franc malien, Ndongo Samba Sylla a reproché au Pr Kassé d’occulter une partie des causes de son échec. «Il a oublié de dire que les Etats qui entourent le Mali avaient tous fermé leurs frontières avec ce pays naturellement enclavé», peut-être sur l’instigation d’une France désireuse de protéger une des zones de résidence du franc CFA en Afrique de l’Ouest.
Concernant l’hyperinflation qui résulterait de politiques monétaires irréfléchies, Ndongo Samba Sylla a signifié au doyen Kassé que ce phénomène n’est pas une maladie africaine car seuls 3 pays du continent sur 54 en ont été victimes : l’Angola, la République démocratique du Congo et le Zimbabwe. Ailleurs, un pays comme le Venezuela en a souffert. Sylla fait constater ces pays là ont souvent évolué dans des contextes de guerre, de déstabilisation, de pression, de blocus… pour des raisons fortement politiques et idéologiques.
Dans tous les cas, «il faut nuancer toutes les approches et accepter les échanges d’une manière sérieuse», a tempéré le Pr Chérif Salif Sy. «La monnaie est juste un instrument politique relevant du droit pour réaliser le développement.» Une perspective que le Pr Demba Moussa Dembélé, président d’Arcade qui organise «Les samedis de l’économie», irréalisable avec cette «monnaie française» qu’est le franc CFA.
Le premier reproche au second, en substance, de ne pas prendre en compte les travaux des économistes sénégalais consacrés à la monnaie et en particulier au franc CFA. «La monnaie est devenue un instrument tellement sensible qu’il faut en connaître le fonctionnement», a lancé le Pr Kassé. Critiquant le foisonnement d’articles dits scientifiques et intellectuels «facilement démontables», il a plaidé pour une appropriation des étapes et du contenu de l’histoire monétaire afin de mieux encadre les démarches actuelles concernant le franc CFA et son successeur désigné, l’ECO.
«Apprenez d’abord, Ndongo», a lancé le Pr Kassé à son jeune collègue, rappelant au passage l’échec de la mise en œuvre du franc malien par le président Modibo Keïta, et les dégâts de l’hyperinflation induits par de mauvaises politiques monétaires comme au Venezuela avec le bolivar et au Zimbabwe avec le dollar local.
«La monnaie est juste un instrument pour réaliser le développement» (Pr. Chérif Salif Sy)
«Lisez-moi», s’est écrié calmement Ndongo Samba Sylla à l’entame de sa réplique. Il a directement accusé le Pr Moustapha Kassé d’amplifier la confusion entretenue sur la question du francs CFA par sa façon d’aligner des contrevérités. Prenant à témoin le Pr Chérif Salif présent à ses côtés, il a souligné avoir souvent mis en exergue les travaux d’auteurs africains dont le Pr Kassé lui-même, dans certains de ses ouvrages.
A propos de l’expérience écourtée du franc malien, Ndongo Samba Sylla a reproché au Pr Kassé d’occulter une partie des causes de son échec. «Il a oublié de dire que les Etats qui entourent le Mali avaient tous fermé leurs frontières avec ce pays naturellement enclavé», peut-être sur l’instigation d’une France désireuse de protéger une des zones de résidence du franc CFA en Afrique de l’Ouest.
Concernant l’hyperinflation qui résulterait de politiques monétaires irréfléchies, Ndongo Samba Sylla a signifié au doyen Kassé que ce phénomène n’est pas une maladie africaine car seuls 3 pays du continent sur 54 en ont été victimes : l’Angola, la République démocratique du Congo et le Zimbabwe. Ailleurs, un pays comme le Venezuela en a souffert. Sylla fait constater ces pays là ont souvent évolué dans des contextes de guerre, de déstabilisation, de pression, de blocus… pour des raisons fortement politiques et idéologiques.
Dans tous les cas, «il faut nuancer toutes les approches et accepter les échanges d’une manière sérieuse», a tempéré le Pr Chérif Salif Sy. «La monnaie est juste un instrument politique relevant du droit pour réaliser le développement.» Une perspective que le Pr Demba Moussa Dembélé, président d’Arcade qui organise «Les samedis de l’économie», irréalisable avec cette «monnaie française» qu’est le franc CFA.