Damas responsable de l'attaque au gaz sarin à Khan Cheikhoun (experts ONU)

Jeudi 26 Octobre 2017

Washington - Un rapport de l'ONU a désigné jeudi le régime syrien du président Bachar al-Assad comme responsable de l'attaque meurtrière au gaz sarin sur la localité de Khan Cheikhoun, en Syrie.

"Le groupe (d'experts, ndlr) est convaincu que la République arabe syrienne est responsable de l'usage de sarin sur Khan Cheikhoun le 4 avril 2017", est-il écrit dans ce rapport consulté par l'AFP.

L'attaque sur cette ville de la province d'Idleb, alors contrôlée par des rebelles et des jihadistes, a fait 83 morts selon l'ONU, au moins 87 dont plus de 30 enfants selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

La Russie, alliée du régime, affirme que le sarin retrouvé à Khan Cheikhoun est venu de l'explosion d'un obus au sol et non d'une attaque aérienne syrienne.

Mais selon les experts de l'ONU et de l'OIAC (l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques), qui se sont récemment rendus sur la base pour la préparation de ce rapport, le "scénario privilégié" voudrait que "le gaz sarin ait été propagé via une bombe aérienne lancée depuis un avion".

"Le Conseil de sécurité doit envoyer un message clair: aucun usage d'arme chimique ne sera toléré et il faut apporter un soutien total aux enquêteurs indépendants", a réagi l'ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies, Nikki Haley.

"Tout pays qui se refuse à le faire ne vaut pas mieux que les dictateurs et les terroristes qui utilisent ces armes terribles", a-t-elle ajouté

Les images des habitants agonisants, dont de nombreux enfants, avaient fait le tour du monde et poussé l'administration Trump à lancer une attaque sur la base aérienne d'où, selon les puissances occidentales, était parti l'assaut sur la ville.

Dans la nuit du 6 au 7 avril, l'armée américaine avait tiré 59 missiles de croisière Tomahawk depuis deux navires américains vers la base d'Al-Chaayrate.

Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni avaient accusé les forces du président syrien Bachar al-Assad d'être responsables de cette attaque, mais Damas avait démenti toute implication.

Début septembre, la Commission d'enquête de l'ONU sur la situation des droits de l'Homme en Syrie avait déjà estimé que les forces syriennes étaient responsables de cette attaque au gaz sarin.
 
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