De Sarnez se défend d'irrégularités à Strasbourg et porte plainte

Mardi 30 Mai 2017

 
PARIS (Reuters) - Marielle de Sarnez a annoncé mardi qu'elle comptait déposer une plainte en "dénonciation calomnieuse" contre une députée du Front national après l'ouverture d'une enquête portant sur l'emploi d'assistants de députés français, dont l'actuelle ministre des Affaires européennes, au Parlement européen.
 
Sa plainte vise Sophie Montel, qui a rédigé le courrier à l'origine de la procédure judiciaire.
 
Selon Le Parisien de mardi, l'eurodéputée frontiste a envoyé en mars à la justice française et européenne cette lettre dénonçant l'usage par 19 de ses collègues, dont Marielle de Sarnez, d'assistants parlementaires ayant "par ailleurs des fonctions au sein de leur formation politique respective".
 
Son courrier a déclenché l'ouverture par le parquet de Paris d'une enquête préliminaire pour "abus de confiance", a-t-on précisé à Reuters de source judiciaire.
 
Plusieurs parlementaires frontistes sont eux-mêmes visés par une information judiciaire distincte portant sur des soupçons d'emplois fictifs au Parlement européen, qui évalue le préjudice subi à près de cinq millions d'euros.
 
Selon le vice-président du FN Florian Philippot, qui s'est exprimé sur Europe 1, la démarche de Sophie Montel avait pour but de montrer que les faits reprochés à son parti n'ont rien d'illégal et sont une pratique courante à Strasbourg.
 
Dans un communiqué publié sur Twitter, Marielle de Sarnez a justifié le travail effectué par sa collaboratrice.
 
"La jeune femme qui a été mon assistante parlementaire en circonscription pendant 12 mois a fourni un travail assidu auprès de moi dans ma mission de parlementaire européenne d'Ile-de-France. Etant par ailleurs élue locale, sa situation a été déclarée et vérifiée par le Parlement européen", déclare-t-elle.
 
"DIVERSION"
"Son contrat de travail a été, comme celui de tous mes assistants, validé et approuvé par le Parlement européen", ajoute la ministre centriste, proche de François Bayrou.
 
"Je saisis le Procureur de la République d'une plainte en dénonciation calomnieuse contre Mme Sophie Montel (FN)", a-t-elle par ailleurs écrit sur Twitter.
 
De source judiciaire, on précise que l'ouverture de l'enquête préliminaire relève à ce stade de la procédure.
 
L'élu Les Républicains Brice Hortefeux, visé également par l'enquête, a lui aussi décidé de porter plainte, soulignant que les conditions d'emploi de plusieurs membres de son équipe parlementaire par ailleurs élus municipaux respectaient "très scrupuleusement" les règles du Parlement européen.

"Tout est clair et connu par ses services. Cet engagement est donc non seulement légal mais aussi moral", dit-il dans un communiqué.

L'eurodéputé socialiste Edouard Martin, également concerné, a précisé sur BFM TV que son attachée parlementaire Bénédicte Vogel, par ailleurs conseillère municipale à Sélestat (Bas-Rhin), "travaille 100% de son temps" pour lui. "Elle ne travaille pour personne d'autre." "On voit bien que le Front national essaye de faire diversion parce qu'eux-mêmes ont été pris les mains dans le pot de confiture", a-t-il estimé.

Sont aussi visés par l'enquête, notamment, Jérôme Lavrilleux (ex-LR), Michèle Alliot-Marie (LR), Jean Arthuis (UDI) ou Michèle Rivasi et Yannick Jadot (EELV), selon Le Figaro et BFM TV. "Il ne faut pas être dupe de la stratégie du FN, sérieusement miné par les affaires", a dit à BFM TV Yannick Jadot.

Le contexte politique est particulièrement sensible sur les questions de probité depuis la déflagration de l'affaire François Fillon, liée également à des soupçons d'emplois fictifs, durant la campagne présidentielle.
 
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