La chronique de BP
Prions à l’entame de notre propos pour que notre pays soit préservé des attaques terroristes comme il l’a été jusqu’ici des coups d’Etat. En attendant la réalisation de ce vœu, réfléchissons sur la lancinante et brûlante problématique du terrorisme en Afrique et dans le monde. L’agenda médiatique a été marqué cette semaine par les alertes américaines de menaces d’attentats au Sénégal démenties par la France.
Ce combat diplomatico-stratégique feutré a eu pour théâtre d’opération et terrain de prédilection notre pays, cachant mal des intérêts économiques. Ce jeu d’influences doit nous faire redoubler de vigilance sans cependant céder à la naturelle psychose et à la peur panique qui ne servent que les professionnels de la terreur de tout acabit.
Disons-le tout net, ce qu’il est convenu d’appeler terrorisme, extrémisme violent est une réalité tangible avec des ravages incommensurables. L’actualité est souvent ponctuée dans plusieurs pays (Nigéria, Somalie, Mali, Kenya, Libye, Afghanistan, France, Etats-Unis, Irak, Syrie, etc.) des agissements de ces multiples bandes et groupuscules armés écumant et pillant villes et villages avec de nombreuses victimes innocentes.
Ce fléau se nourrit de la prolifération et de la distribution des armes de tout calibre, facilitées notamment par le business florissant des complexes militaro-industriels qui tirent grand profit du surarmement, du terrorisme et des conflits (il y a même des guerres dites préventives pour justifier les énormes dépenses militaires). Une véritable économie de la guerre et de la peur qui appelle de tous ses vœux et stratégie la poursuite et le développement d’un monde de tensions et de luttes armées.
Point n’est besoin de s’attarder sur les crises en Irak, en Syrie, en Libye, en Afghanistan, en Palestine où la stratégie ressemble plus à celle du pyromane-pompier. Le chaos qui s’y installe est notamment le résultat de l’œuvre de ceux qui disent vouloir maintenant l’éteindre. Un remède qui crée plus de mal. Drôle de médecins, drôles de thérapies !
Aujourd’hui, sous prétexte de lutter contre le phénomène inquiétant du terrorisme, des Etats se dotent d’équipements militaires impressionnants qui laissent souvent en jachères les véritables priorités en matière d’éducation, de santé, d’agriculture, d’industrie, de services, de lutte contre la délinquance et l’insécurité, le phénomène des enfants de la rue, le désœuvrement des jeunes. Il ne faut pas lâcher la proie pour l’ombre, la réalité pour les supputations. Certes, l’adage dit que « qui veut la paix, prépare la guerre » mais avec des proportions raisonnables.
De nos jours, il est admis et démontré que l’outil militaire, aussi important soit-il, n’est qu’un maillon de la chaîne de lutte efficace contre l’extrémisme violent.C’est ce qu’avait soutenu lors du Forum Paix et Sécurité à Dakar en novembre 2015, Elissa Slotkin, ancienne Secrétaire adjointe à la Défense pour les affaires de sécurité internationale américaine :
« Nous avons malheureusement beaucoup appris de 2001 à maintenant. Et nous l’avons appris à travers un travail acharné mené par l’armée américaine, mais aussi par tout le gouvernement américain et par les gouvernements de nos partenaires. Nous avons également appris qu’il n’y a pas seulement une solution militaire à ce problème terroriste. Une approche militaire directe peut de temps en temps exacerber le problème terroriste. ».
Dans le même ordre d’idées, l’éminent chercheur sénégalais Alioune Sall, directeur exécutif de l’Institut des futurs africains basé à Pretoria, avait ajouté : « J’étais quand même heureux d’entendre des responsables civils et militaires dire que la lutte contre le terrorisme devait être inscrite dans la durée, qu’il n’y avait pas de solution militaire, purement militaire à la lutte contre le terrorisme. J’ai dit que cela me paraissait être des réflexions qui allaient dans la bonne direction. »
Ainsi donc, nous avons besoin de solutions plus holistiques qui englobent les aspects d’éducation, de formation et de sensibilisation, de lutte contre la pauvreté et l’exclusion pour couper l’herbe sous les pieds de ces entrepreneurs du chaos qui exploitent ces terreaux fertiles avec des manipulations et raccourcis théologiques poussant notre frange juvénile vers des projets chimériques et dangereux.
Au demeurant, les Etats puissants doivent aussi, pour la stabilité du monde, faire preuve de plus lucidité en cessant cet hégémonisme guerrier et sanguinolent qui a fini de déstabiliser de nombreuses zones géographiques pour des intérêts de domination et d’influence. Cela développe malheureusement des réactions primaires, incontrôlées et regrettables dans ces pays.
Pour assurer une paix durable, il nous faut plus de justice, de solidarité, d’échanges, de développement et moins de business désincarné et dévastateur, de diabolisation et de phobie par rapport aux visions et croyances des autres. L’heure est à la nécessité de substituer l’économie de la paix au business de la peur.
Ballé Preira
souye76@gmail.com
Prions à l’entame de notre propos pour que notre pays soit préservé des attaques terroristes comme il l’a été jusqu’ici des coups d’Etat. En attendant la réalisation de ce vœu, réfléchissons sur la lancinante et brûlante problématique du terrorisme en Afrique et dans le monde. L’agenda médiatique a été marqué cette semaine par les alertes américaines de menaces d’attentats au Sénégal démenties par la France.
Ce combat diplomatico-stratégique feutré a eu pour théâtre d’opération et terrain de prédilection notre pays, cachant mal des intérêts économiques. Ce jeu d’influences doit nous faire redoubler de vigilance sans cependant céder à la naturelle psychose et à la peur panique qui ne servent que les professionnels de la terreur de tout acabit.
Disons-le tout net, ce qu’il est convenu d’appeler terrorisme, extrémisme violent est une réalité tangible avec des ravages incommensurables. L’actualité est souvent ponctuée dans plusieurs pays (Nigéria, Somalie, Mali, Kenya, Libye, Afghanistan, France, Etats-Unis, Irak, Syrie, etc.) des agissements de ces multiples bandes et groupuscules armés écumant et pillant villes et villages avec de nombreuses victimes innocentes.
Ce fléau se nourrit de la prolifération et de la distribution des armes de tout calibre, facilitées notamment par le business florissant des complexes militaro-industriels qui tirent grand profit du surarmement, du terrorisme et des conflits (il y a même des guerres dites préventives pour justifier les énormes dépenses militaires). Une véritable économie de la guerre et de la peur qui appelle de tous ses vœux et stratégie la poursuite et le développement d’un monde de tensions et de luttes armées.
Point n’est besoin de s’attarder sur les crises en Irak, en Syrie, en Libye, en Afghanistan, en Palestine où la stratégie ressemble plus à celle du pyromane-pompier. Le chaos qui s’y installe est notamment le résultat de l’œuvre de ceux qui disent vouloir maintenant l’éteindre. Un remède qui crée plus de mal. Drôle de médecins, drôles de thérapies !
Aujourd’hui, sous prétexte de lutter contre le phénomène inquiétant du terrorisme, des Etats se dotent d’équipements militaires impressionnants qui laissent souvent en jachères les véritables priorités en matière d’éducation, de santé, d’agriculture, d’industrie, de services, de lutte contre la délinquance et l’insécurité, le phénomène des enfants de la rue, le désœuvrement des jeunes. Il ne faut pas lâcher la proie pour l’ombre, la réalité pour les supputations. Certes, l’adage dit que « qui veut la paix, prépare la guerre » mais avec des proportions raisonnables.
De nos jours, il est admis et démontré que l’outil militaire, aussi important soit-il, n’est qu’un maillon de la chaîne de lutte efficace contre l’extrémisme violent.C’est ce qu’avait soutenu lors du Forum Paix et Sécurité à Dakar en novembre 2015, Elissa Slotkin, ancienne Secrétaire adjointe à la Défense pour les affaires de sécurité internationale américaine :
« Nous avons malheureusement beaucoup appris de 2001 à maintenant. Et nous l’avons appris à travers un travail acharné mené par l’armée américaine, mais aussi par tout le gouvernement américain et par les gouvernements de nos partenaires. Nous avons également appris qu’il n’y a pas seulement une solution militaire à ce problème terroriste. Une approche militaire directe peut de temps en temps exacerber le problème terroriste. ».
Dans le même ordre d’idées, l’éminent chercheur sénégalais Alioune Sall, directeur exécutif de l’Institut des futurs africains basé à Pretoria, avait ajouté : « J’étais quand même heureux d’entendre des responsables civils et militaires dire que la lutte contre le terrorisme devait être inscrite dans la durée, qu’il n’y avait pas de solution militaire, purement militaire à la lutte contre le terrorisme. J’ai dit que cela me paraissait être des réflexions qui allaient dans la bonne direction. »
Ainsi donc, nous avons besoin de solutions plus holistiques qui englobent les aspects d’éducation, de formation et de sensibilisation, de lutte contre la pauvreté et l’exclusion pour couper l’herbe sous les pieds de ces entrepreneurs du chaos qui exploitent ces terreaux fertiles avec des manipulations et raccourcis théologiques poussant notre frange juvénile vers des projets chimériques et dangereux.
Au demeurant, les Etats puissants doivent aussi, pour la stabilité du monde, faire preuve de plus lucidité en cessant cet hégémonisme guerrier et sanguinolent qui a fini de déstabiliser de nombreuses zones géographiques pour des intérêts de domination et d’influence. Cela développe malheureusement des réactions primaires, incontrôlées et regrettables dans ces pays.
Pour assurer une paix durable, il nous faut plus de justice, de solidarité, d’échanges, de développement et moins de business désincarné et dévastateur, de diabolisation et de phobie par rapport aux visions et croyances des autres. L’heure est à la nécessité de substituer l’économie de la paix au business de la peur.
Ballé Preira
souye76@gmail.com