Plusieurs dizaines de milliers de personnes manifestent lundi après-midi près du Parlement israélien à Jérusalem contre un projet de réforme de la justice qu'ils estiment dangereux pour la démocratie, avant un vote sur une partie de cette loi attendu dans la soirée.
Comme le lundi précédent, une marée de drapeaux israéliens, bleu et blanc, a déferlé sur les jardins et les rues voisines de la Knesset dont les accès sont barrés par la police, selon des journalistes de l'AFP sur place.
Vers 14h00 (12h00 GMT), début annoncé de la manifestation, la foule atteignait 30.000 personnes selon la chaîne 12 de la télévision israélienne. La police israélienne ne publie pas d'estimations de la foule lors de manifestations.
"Marre des corrompus" ou "Le fascisme ne passera pas", pouvait-on lire sur des bannières brandies par les manifestants, qui scandaient notamment "Israël n'est pas une dictature!" ou encore "Démocratie égale dialogue".
"L'Etat est en danger", a déclaré à l'AFP Dvir Bar, manifestant de 45 ans venu de Holon (centre).
Le projet de réforme de la justice annoncé début janvier par le gouvernement mobilise une forte partie de l'opinion publique contre lui.
Selon ses détracteurs, la réforme, en visant à réduire l'influence du pouvoir judiciaire au profit du pouvoir politique, menace le caractère démocratique de l'Etat d'Israël.
- "Crise interne" -
Ce projet "est une tentative de coup d'Etat visant à transformer Israël en dictature", estime M. Bar. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a retourné ces accusations contre les manifestants.
"Dans une démocratie, le peuple vote aux élections, et les représentants du peuple votent ici à la Knesset", a-t-il déclaré. "Malheureusement, les leaders de la contestation piétinent la démocratie. Ils ne respectent pas les résultats des élections, ils ne respectent pas la décision de la majorité."
Pour M. Netanyahu et son ministre de la justice Yariv Levin, le projet de loi est nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, que le Premier ministre et ses alliés jugent politisée.
A Tel-Aviv, des manifestations ont lieu tous les samedi soirs, rassemblant des dizaines de milliers de protestataires - signe d'une mobilisation massive à l'échelle de la taille du pays - dénonçant en bloc ce projet mais aussi la politique générale du gouvernement, formé en décembre par M. Netanyahu (droite) avec des partis d'extrême droite et des formations ultra-orthodoxes juives.
Le 13 février déjà, une manifestation monstre avait eu lieu devant le Parlement alors que la Commission des lois commençait l'examen d'une partie du texte.
"C'est la pire crise interne que l'Etat d'Israël ait connu [...] nous ne renoncerons pas", a déclaré lundi le chef de l'opposition Yaïr Lapid.
"L'Histoire ne vous pardonnera pas et l'Histoire vous jugera", a renchéri l'ancien ministre de la Défense Benny Gantz, autre figure centriste de l'opposition.
Le projet du gouvernement comprend l'introduction d'une clause "dérogatoire" permettant au Parlement d'annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême.
La réforme propose également des changements dans le processus de nomination des juges de la Cour suprême et la réduction des pouvoirs des conseillers juridiques au sein des ministères.
- "Aucune limitation" -
"Sans surveillance de la justice, le gouvernement peut prendre toutes les décisions politiques qu'il veut sans aucune limitation", dénonce Kovi Skier, manifestant de 33 ans venu de Givat Shmuel (centre).
"Il pourrait prendre des mesures contre les femmes, contre les Arabes, contre les religieux [...] Tout le monde sera affecté", ajoute-t-il, sa fille dans les bras.
Dimanche soir, le président israélien Isaac Herzog - qui joue un rôle essentiellement protocolaire - a fait part de ses inquiétudes sur "ce qui arrive à la société israélienne".
"Nous sommes face à une épreuve cruciale. Je vois les divisions et fissures entre nous, qui deviennent de plus en plus profondes et douloureuses", a-t-il dit.
Dans le nord de Tel-Aviv, quelque 4.000 parents d'écoliers ont manifesté dans la matinée avec leurs enfants, rejoints par des membres du corps enseignant.
Des voix de droite se sont également élevées contre cette réforme, notamment l'ancien chef du Shin Beth (sécurité intérieure) Yoram Cohen qui a déclaré lundi sur la radio militaire qu'il était "impossible de changer la nature de l'Etat sur le plan judiciaire sans un accord large". (AFP)
Comme le lundi précédent, une marée de drapeaux israéliens, bleu et blanc, a déferlé sur les jardins et les rues voisines de la Knesset dont les accès sont barrés par la police, selon des journalistes de l'AFP sur place.
Vers 14h00 (12h00 GMT), début annoncé de la manifestation, la foule atteignait 30.000 personnes selon la chaîne 12 de la télévision israélienne. La police israélienne ne publie pas d'estimations de la foule lors de manifestations.
"Marre des corrompus" ou "Le fascisme ne passera pas", pouvait-on lire sur des bannières brandies par les manifestants, qui scandaient notamment "Israël n'est pas une dictature!" ou encore "Démocratie égale dialogue".
"L'Etat est en danger", a déclaré à l'AFP Dvir Bar, manifestant de 45 ans venu de Holon (centre).
Le projet de réforme de la justice annoncé début janvier par le gouvernement mobilise une forte partie de l'opinion publique contre lui.
Selon ses détracteurs, la réforme, en visant à réduire l'influence du pouvoir judiciaire au profit du pouvoir politique, menace le caractère démocratique de l'Etat d'Israël.
- "Crise interne" -
Ce projet "est une tentative de coup d'Etat visant à transformer Israël en dictature", estime M. Bar. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a retourné ces accusations contre les manifestants.
"Dans une démocratie, le peuple vote aux élections, et les représentants du peuple votent ici à la Knesset", a-t-il déclaré. "Malheureusement, les leaders de la contestation piétinent la démocratie. Ils ne respectent pas les résultats des élections, ils ne respectent pas la décision de la majorité."
Pour M. Netanyahu et son ministre de la justice Yariv Levin, le projet de loi est nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, que le Premier ministre et ses alliés jugent politisée.
A Tel-Aviv, des manifestations ont lieu tous les samedi soirs, rassemblant des dizaines de milliers de protestataires - signe d'une mobilisation massive à l'échelle de la taille du pays - dénonçant en bloc ce projet mais aussi la politique générale du gouvernement, formé en décembre par M. Netanyahu (droite) avec des partis d'extrême droite et des formations ultra-orthodoxes juives.
Le 13 février déjà, une manifestation monstre avait eu lieu devant le Parlement alors que la Commission des lois commençait l'examen d'une partie du texte.
"C'est la pire crise interne que l'Etat d'Israël ait connu [...] nous ne renoncerons pas", a déclaré lundi le chef de l'opposition Yaïr Lapid.
"L'Histoire ne vous pardonnera pas et l'Histoire vous jugera", a renchéri l'ancien ministre de la Défense Benny Gantz, autre figure centriste de l'opposition.
Le projet du gouvernement comprend l'introduction d'une clause "dérogatoire" permettant au Parlement d'annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême.
La réforme propose également des changements dans le processus de nomination des juges de la Cour suprême et la réduction des pouvoirs des conseillers juridiques au sein des ministères.
- "Aucune limitation" -
"Sans surveillance de la justice, le gouvernement peut prendre toutes les décisions politiques qu'il veut sans aucune limitation", dénonce Kovi Skier, manifestant de 33 ans venu de Givat Shmuel (centre).
"Il pourrait prendre des mesures contre les femmes, contre les Arabes, contre les religieux [...] Tout le monde sera affecté", ajoute-t-il, sa fille dans les bras.
Dimanche soir, le président israélien Isaac Herzog - qui joue un rôle essentiellement protocolaire - a fait part de ses inquiétudes sur "ce qui arrive à la société israélienne".
"Nous sommes face à une épreuve cruciale. Je vois les divisions et fissures entre nous, qui deviennent de plus en plus profondes et douloureuses", a-t-il dit.
Dans le nord de Tel-Aviv, quelque 4.000 parents d'écoliers ont manifesté dans la matinée avec leurs enfants, rejoints par des membres du corps enseignant.
Des voix de droite se sont également élevées contre cette réforme, notamment l'ancien chef du Shin Beth (sécurité intérieure) Yoram Cohen qui a déclaré lundi sur la radio militaire qu'il était "impossible de changer la nature de l'Etat sur le plan judiciaire sans un accord large". (AFP)