De jeunes Israéliens et Palestiniens ont interrompu le discours du chancelier allemand Olaf Scholz à la Foire du livre de Leipzig, en raison de son soutien à Israël dans l’offensive militaire contre la Bande de Gaza.
Des militants pro-palestiniens ont interrompu à plusieurs reprises le discours d'ouverture de Scholz, mercredi en fin de journée, en criant : "Arrêtez d'envoyer des armes à Israël" et "Arrêtez le génocide".
"Mr Scholz, vous ne pouvez pas parler de démocratie alors que votre argent et vos armes tuent des milliers de personnes", a crié une manifestante depuis le balcon de l'auditorium.
"Vous êtes complice du génocide. Je suis israélienne et je vous dis que votre argent finance le fascisme et l'apartheid", a-t-elle ajouté.
Une autre personne a vivement critiqué Scholz pour avoir qualifié la situation à Gaza de "catastrophe humanitaire" et lui a demandé de cesser d'envoyer des armes à Israël.
"Ce n'est pas une catastrophe humanitaire, c'est un génocide. Le sang de tous ces enfants est sur vos mains", a-t-elle déclaré.
Le chancelier a demandé aux manifestants de le laisser terminer son intervention, avant de répondre avec colère : "Arrêtez de crier. Arrêtez."
‘’Il ne convient pas, selon moi, de confondre la démocratie avec les vociférations", a déclaré Scholz avant de poursuivre son discours.
Plusieurs manifestants ont été interpellés par les services de sécurité et escortés de force hors de la salle.
Malgré la pression croissante de l'opinion publique, Berlin demeure l'un des plus fervents partisans de l'offensive militaire israélienne à Gaza.
Scholz a déclaré à plusieurs reprises que l'Allemagne avait une responsabilité particulière à l'égard d'Israël en raison de son histoire nazie.
Ces dernières semaines, le chancelier allemand a appelé à un cessez-le-feu humanitaire afin de permettre l'acheminement de l'aide à Gaza, mais il s'est abstenu de condamner les crimes de guerre commis par l'armée israélienne.
Ses détracteurs ont déclaré que le gouvernement allemand devrait mettre fin aux livraisons d'armes à Israël et accentuer la pression sur le gouvernement du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, s'il souhaite réellement obtenir un cessez-le-feu et mettre un terme aux immenses souffrances des Palestiniens.
Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l'attaque transfrontalière menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien, Hamas, qui aurait coûté la vie à près de 1 200 Israéliens, selon les autorités de Tel-Aviv.
Depuis lors, près de 32 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués à Gaza et plus de 74 000 autres ont été blessés, dans un contexte de destruction massive et de pénurie de produits de première nécessité.
Israël est poursuivi devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour crime de génocide. Une ordonnance rendue en janvier a enjoint Tel-Aviv de veiller à ce que ses forces ne commettent pas d'actes à caractère génocidaire et de garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza. [AA]