Des élus LR saisissent le parquet sur le "cabinet noir"

Lundi 27 Mars 2017

PARIS, (Reuters) - Six élus Les Républicains (LR) ont écrit une lettre, rendue publique lundi, au procureur de Paris et à la procureure du Parquet national financier (PNF) pour leur demander l'ouverture d'une enquête sur les informations contenues dans le livre "Bienvenue place Beauvau", notamment un "cabinet noir" présumé.
 
La lecture de cet ouvrage, au coeur d'une polémique depuis jeudi dernier entre le candidat de la droite et du centre à la présidentielle, François Fillon, et l'exécutif, "révèle la commission d'un certain nombre de faits d'une particulière gravité qui seraient susceptibles de revêtir différentes qualifications pénales", écrivent-ils.
 
Certaines infractions "pourraient relever de la juridiction du Parquet national financier", soulignent-ils dans ce courrier adressé à la procureure du PNF Eliane Houlette et au procureur de Paris François Molins. "Conformément aux dispositions de l'article 40 alinéa 2 du code de procédure pénale, nous vous demandons de donner aux présentes les suites que vous jugerez utiles".
 
La lettre est signée par le président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat Bruno Retailleau, son homologue à l'Assemblée nationale Christian Jacob, la présidente de la Région Ile-de-France Valérie Pécresse, le porte-parole de François Fillon Luc Chatel, le sénateur de la Manche Philippe Bas et la députée Nathalie Kosciusko-Morizet.
 
Elle est accompagnée d'un tableau listant les différentes infractions relevées par les élus, qui vont de la "corruption et trafic d'influence", à l'"association de malfaiteurs" en passant par la "corruption des autorités judiciaires".
 
"Il est essentiel qu'une enquête soit diligentée afin de faire toute la lumière sur ces faits extrêmement inquiétants pour le fonctionnement normal d'une démocratie", estiment les signataires dans un communiqué.
 
Contactés par Reuters dans la matinée, le PNF et le parquet de Paris indiquaient n'avoir pour l'instant rien reçu.
 
François Fillon, candidat de la droite et du centre à l'élection présidentielle, a réclamé jeudi dernier lors de "l'Emission politique" sur France 2 l'ouverture d'une enquête après la publication de "Bienvenue Place Beauvau".
 
L'ancien Premier ministre accuse François Hollande d'être à la source des affaires le concernant, dont les emplois présumés fictifs dont auraient bénéficié son épouse et deux de ses enfants, dossier dans lequel il a été mis en examen.
 
Assurant que l'exécutif n'était "jamais intervenu dans aucune procédure judiciaire", l'Elysée a accusé en retour le candidat de la droite de provoquer "un trouble insupportable à la campagne présidentielle qui appelle dignité, sérénité et responsabilité".
 
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