Des manifestants franchissent les barrières de sécurité et affrontent la police près de la résidence de Netanyahou

Jeudi 4 Avril 2024

Des manifestants israéliens ont franchi les barrières de sécurité installées par la police sur la route menant à la résidence du Premier ministre, Benyamin Netanyahou, au soir de ce mardi à Jérusalem-Ouest.

 

Pour la troisième journée consécutive, des milliers de personnes ont manifesté devant le bâtiment de la Knesset, exigeant des élections anticipées et un accord d'échange de prisonniers avec le Hamas.

 

La Société de radiodiffusion publique israélienne (officielle) a diffusé une vidéo montrant le franchissement des barrières de sécurité par des dizaines de manifestants qui se sont engagés dans des heurts avec la police près de la résidence de Netanyahou.

 

Dans un même contexte, le journal israélien Yedioth Ahronoth a déclaré que les manifestants ont organisé une marche, et ont encerclé la résidence de Netanyahou. Ils ont ensuite "tenté de franchir les barrières et se sont heurtés avec la police".

 

Un manifestant a lancé une torche allumée contre un policier, alors que ce dernier tentait avec ses collègues de disperser les manifestants qui encerclaient la résidence de Netanyahou, selon le journal.

 

De son côté, la police israélienne a indiqué dans un communiqué que ses agents avaient dispersé les manifestants qui tentaient de s’approcher de la résidence du Premier ministre.

 

Elle a ajouté que certains émeutiers "ont déplacé les barrières de sécurité et ont lancé des torches (allumées) sur les policiers".

 

La police a également rapporté qu'une personne "a franchi une barrière de sécurité et a mené les émeutiers sur les lieux. Trois d'entre eux ont été interpellés et un policier a été blessé lorsqu'un manifestant a lancé une barrière métallique contre lui".

 

Depuis plusieurs jours, Israël est le théâtre de manifestations massives exigeant la démission du gouvernement Netanyahou, l'organisation d'élections anticipées et la conclusion d'un accord pour le retour des prisonniers israéliens de la bande de Gaza.

 

Tel Aviv détient au moins 9 100 prisonniers palestiniens dans ses geôles, alors que les estimations font état d'environ 134 prisonniers israéliens à Gaza, dont la mort de 70 d'entre eux, avait été annoncée par le Hamas suite à des frappes israéliennes.

 

Le Hamas a accusé Netanyahou à plusieurs reprises d’intransigeance dans les négociations indirectes, effectuées avec la médiation du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis, et de ne pas vouloir parvenir à un accord.

 

L'opposition et les manifestants affirment que Netanyahou (74 ans) applique une politique qui sert ses intérêts personnels, pour tenter notamment de rester au pouvoir, et qu'il n'a pas réussi à réaliser les objectifs de la guerre contre Gaza, en éliminant le Hamas et en assurant le retour des prisonniers.

 

Netanyahou, le Premier ministre israélien qui a le plus maintenu le pouvoir en Israël, refuse d'organiser des élections anticipées, affirmant qu'elles signifieraient la "paralysie de l'État et potentiellement le gel des négociations pour la libération des prisonniers durant 8 mois".

 

Depuis le 7 octobre, Israël poursuit cette guerre malgré la publication d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu pendant le mois de Ramadan. L'État hébreu mène des opérations militaires meurtrières dans la Bande de Gaza qui ont fait des dizaines de milliers de victimes civiles, pour la plupart des enfants et des femmes, en plus d'une catastrophe humanitaire sans précédent et d'une destruction massive des infrastructures, qui ont valu à Tel Aviv de comparaître devant la Cour internationale de Justice pour des accusations de "génocide". [AA]

 
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