Dans le dédale de rues de la Hara Kbira, le quartier juif de Djerba, une petite lumière fend l’obscurité. Elle émane d’un restaurant de grillades où des noctambules affamés ressassent l’attaque perpétrée, mardi 9 mai, contre la synagogue de la Ghriba. Cinq personnes sont mortes.
« Vraiment, ça aurait pu être un carnage si les forces de sécurité n’avaient pas été là. On l’a échappé belle, estime Isaac, un fidèle venu de Paris, présent au moment des faits. A quelques secondes près, on était au cœur de la fusillade. Heureusement j’ai fait demi-tour car je ne trouvais pas ma femme. » L’homme se considère comme un miraculé.
L’île de Djerba, surnommée « la Douce », s’est réveillée mercredi matin dans la terreur en apprenant que quatre personnes avaient été tuées en plein pèlerinage de la Ghriba, le grand rendez-vous annuel du judaïsme tunisien.
Au cours de la journée, le bilan s’est alourdi avec une cinquième victime, un membre des forces de l’ordre qui a succombé à ses blessures. Les deux pèlerins tués ont pu être identifiés : il s’agit de deux cousins, Benjamin Haddad, un Français de 42 ans, gérant d’une boulangerie casher à Marseille, et Aviel Haddad, citoyen tuniso-israélien résidant de l’île tunisienne. L’assaillant a, lui, été abattu. (Le Monde)