Diop Decroix au premier rang avec Oumar Sarr et Cheikh Tidiane Sy
Nous voici à l’orée d’une entreprise difficile : Réussir à nous parler, après tant d’années de confrontations, pour accéder à de nouveaux consensus autour des règles qui gouvernent une vie démocratique normale en termes de libertés et de modalités de dévolution démocratique et pacifique du pouvoir. Oui ! Monsieur le Président, la crise de confiance est profonde entre vous et nous.
Il ne sert à rien de la sous-estimer, encore moins de l’ignorer. Le séjour prolongé de Khalifa Ababacar Sall en prison tout comme l’exil prolongé de Karim Meïssa Wade loin de sa famille, et leur éviction de la dernière élection présidentielle (alors qu’ils sont réputés représentatifs), à côté d’une vingtaine d’autres candidats sur des bases totalement antidémocratiques, restent, en effet des facteurs substantiels de persistance de la crise de confiance. S’y ajoute que le processus électoral était devenu chaotique depuis le référendum de mai 2016 jusqu’au scrutin du 24 février 2019 en passant par les législatives de 2017. En lieu et place d’un dialogue politique, l’opposition a dû faire face, surtout à l’approche de chaque échéance électorale, à un unilatéralisme décisionnel, accompagné d’une dégradation générale du système de contrôle du processus électoral.
Cette situation avait poussé le FRN, huit (8) mois avant l’Election Présidentielle (EP) de Février 2019, à appeler à des concertations inclusives et sincères afin d’aboutir à un processus électoral consensuel et transparent avec l’objectif de renforcer notre démocratie et de préserver la paix civile. Mais l’unilatéralisme a toujours fini par prévaloir y compris dans les modifications de la constitution et dans celles de la loi sur des matières qui, traditionnellement, étaient gouvernées par le consensus. Tout cela a abouti aux péripéties qui ont émaillé le scrutin présidentiel et que l’opposition et ses candidats ont décrié avec véhémence.
Plus généralement, Monsieur le Président de la République, c’est notre système démocratique lui-même qui est en cause. Les confrontations entre pouvoir et opposition ont provoqué au cours des dernières années plus d’une centaine d’arrestations d’acteurs politiques (hommes et femmes) dont plus d’une quarantaine envoyée en prison pour diverses raisons. La paix et la stabilité qui sont les préalables à tout développement sont assurées non pas seulement par ceux qui gouvernent, mais par la synergie de tous les acteurs politiques, économiques, sociaux. Je suis certain que ces acteurs économiques et ces acteurs sociaux présents parmi nous en administreront la preuve mieux que je ne l’aurais fait.
Le Sénégal est aussi dans une sous-région gangrénée par une grave crise sécuritaire qui frappe de plein fouet nombre de pays autour de nous. Même le Sud du Sénégal n’est pas épargné.
Que faire pour éloigner de nous le spectre de la violence terroriste et éradiquer l’insécurité intérieure ?
Monsieur le Président,
C’est parce que nous présumons que vous êtes mû par une volonté politique forte de créer les conditions d’une stabilité politique et d’une cohésion sociale capables d’apporter des réponses à cette question, dans le respect du pluralisme et de la diversité, que nous sommes présents ici aujourd’hui. Naturellement s’il s’avérait qu’il n’en n’était pas ainsi, à n’importe quel moment du processus, nous en tirerions toutes les conséquences devant vous-même et devant le peuple sénégalais. Mais nous sommes là, mus par un esprit patriotique, avec la bonne foi nécessaire pour explorer dans un esprit d’ouverture toutes les hypothèses à même de préserver le pays.
Au sujet des questions à traiter, sans entrer dans le détail, devraient figurer, en bonne place, les suivantes :
la mise en place d’une autorité indépendante chargée de l’organisation des élections. C’est là un horizon que le Sénégal se doit maintenant de franchir,
un audit du fichier électoral sur pièce et sur place. Une telle opération doit précéder toute nouvelle élection,
le rôle de l’argent dans les campagnes électorales, le financement public des partis politiques, l’institution d’une élection à deux tours pour tous les scrutins et la revue exhaustive du Code électoral.
Me tournant vers vous, Monsieur le Président de la République, je voudrais, au nom du FRN, vous exhorter à accomplir les actes forts attendus pour remettre en quelque sorte les compteurs politiques à zéro ; je veux parler bien sûr de la libération immédiate de Khalifa Ababacar Sall, du retour de Karim Meissa Wade et du recouvrement de tous leurs droits dans le but d’avoir un espace démocratique apaisé, comme vous dites.
Et, comme vous l’aurez constaté, je n’ai pas cru devoir évoqué le débat sur le troisième mandat au motif que vous avez déjà rejeté vigoureusement cette hypothèse.
Je terminerai cette allocution comme je l’ai commencée : Ce ne sera pas facile, mais il n’y a pas d’autre voie.
Je vous remercie
Il ne sert à rien de la sous-estimer, encore moins de l’ignorer. Le séjour prolongé de Khalifa Ababacar Sall en prison tout comme l’exil prolongé de Karim Meïssa Wade loin de sa famille, et leur éviction de la dernière élection présidentielle (alors qu’ils sont réputés représentatifs), à côté d’une vingtaine d’autres candidats sur des bases totalement antidémocratiques, restent, en effet des facteurs substantiels de persistance de la crise de confiance. S’y ajoute que le processus électoral était devenu chaotique depuis le référendum de mai 2016 jusqu’au scrutin du 24 février 2019 en passant par les législatives de 2017. En lieu et place d’un dialogue politique, l’opposition a dû faire face, surtout à l’approche de chaque échéance électorale, à un unilatéralisme décisionnel, accompagné d’une dégradation générale du système de contrôle du processus électoral.
Cette situation avait poussé le FRN, huit (8) mois avant l’Election Présidentielle (EP) de Février 2019, à appeler à des concertations inclusives et sincères afin d’aboutir à un processus électoral consensuel et transparent avec l’objectif de renforcer notre démocratie et de préserver la paix civile. Mais l’unilatéralisme a toujours fini par prévaloir y compris dans les modifications de la constitution et dans celles de la loi sur des matières qui, traditionnellement, étaient gouvernées par le consensus. Tout cela a abouti aux péripéties qui ont émaillé le scrutin présidentiel et que l’opposition et ses candidats ont décrié avec véhémence.
Plus généralement, Monsieur le Président de la République, c’est notre système démocratique lui-même qui est en cause. Les confrontations entre pouvoir et opposition ont provoqué au cours des dernières années plus d’une centaine d’arrestations d’acteurs politiques (hommes et femmes) dont plus d’une quarantaine envoyée en prison pour diverses raisons. La paix et la stabilité qui sont les préalables à tout développement sont assurées non pas seulement par ceux qui gouvernent, mais par la synergie de tous les acteurs politiques, économiques, sociaux. Je suis certain que ces acteurs économiques et ces acteurs sociaux présents parmi nous en administreront la preuve mieux que je ne l’aurais fait.
Le Sénégal est aussi dans une sous-région gangrénée par une grave crise sécuritaire qui frappe de plein fouet nombre de pays autour de nous. Même le Sud du Sénégal n’est pas épargné.
Que faire pour éloigner de nous le spectre de la violence terroriste et éradiquer l’insécurité intérieure ?
Monsieur le Président,
C’est parce que nous présumons que vous êtes mû par une volonté politique forte de créer les conditions d’une stabilité politique et d’une cohésion sociale capables d’apporter des réponses à cette question, dans le respect du pluralisme et de la diversité, que nous sommes présents ici aujourd’hui. Naturellement s’il s’avérait qu’il n’en n’était pas ainsi, à n’importe quel moment du processus, nous en tirerions toutes les conséquences devant vous-même et devant le peuple sénégalais. Mais nous sommes là, mus par un esprit patriotique, avec la bonne foi nécessaire pour explorer dans un esprit d’ouverture toutes les hypothèses à même de préserver le pays.
Au sujet des questions à traiter, sans entrer dans le détail, devraient figurer, en bonne place, les suivantes :
la mise en place d’une autorité indépendante chargée de l’organisation des élections. C’est là un horizon que le Sénégal se doit maintenant de franchir,
un audit du fichier électoral sur pièce et sur place. Une telle opération doit précéder toute nouvelle élection,
le rôle de l’argent dans les campagnes électorales, le financement public des partis politiques, l’institution d’une élection à deux tours pour tous les scrutins et la revue exhaustive du Code électoral.
Me tournant vers vous, Monsieur le Président de la République, je voudrais, au nom du FRN, vous exhorter à accomplir les actes forts attendus pour remettre en quelque sorte les compteurs politiques à zéro ; je veux parler bien sûr de la libération immédiate de Khalifa Ababacar Sall, du retour de Karim Meissa Wade et du recouvrement de tous leurs droits dans le but d’avoir un espace démocratique apaisé, comme vous dites.
Et, comme vous l’aurez constaté, je n’ai pas cru devoir évoqué le débat sur le troisième mandat au motif que vous avez déjà rejeté vigoureusement cette hypothèse.
Je terminerai cette allocution comme je l’ai commencée : Ce ne sera pas facile, mais il n’y a pas d’autre voie.
Je vous remercie