Du respect monsieur le président Macky Sall !

Vendredi 31 Aout 2018

« On respecte un homme qui se respecte lui-même.» (Honoré de Balzac)
 
« Je voudrais dire aux uns et aux autres de faire preuve d'un peu plus de respect envers la République, le pays et ses institutions. De faire preuve de respect  envers la justice de notre pays. Nous ne pouvons plus accepter que nos magistrats soient insultés à longueur de journée par des gens qui  pensent que la République a été faite  pour qu'ils marchent dessus. Il faut qu'ils comprennent que nous vivons en République et en démocratie. Il revient au ministre de la justice de prendre ses responsabilités face à cette situation. Ça ne peut plus continuer comme ça ». (Propos du président Macky Sall à Diamniadio).
 
Vos propos de campagne électorale sont un affront de plus aux citoyens sénégalais qui vivent au quotidien vos reniements perfides qui n’honorent pas la fonction que vous portez par-dessus nos têtes. Vous ne mesurez pas la portée de vos déclarations à l’emporte – pièce à la fois grotesques et mensongers sur le moral voire sur le sens de la responsabilité citoyenne de nos compatriotes  qui sont meurtris de constater avec consternation votre légèreté par rapport à la vérité.  Quel sens faut – il donner à vos propos ?
 
Est – ce une manière de titiller la fierté de certains de nos magistrats soumis à vos moindres desiderata afin qu’ils tiennent le coup pour assurer votre victoire contre le peuple souverain face à une levée de boucliers de beaucoup de nos compatriotes et d’une certaine frange de la magistrature sénégalaise plus soucieuse au respect stricto sensu des lois et règlements de la République pour dénoncer votre instrumentalisation de nombreux dossiers judiciaires à des fins de vengeance politique ? 
 
Ou est - ce une volonté sournoise d’indiquer la voie à suivre au ministre de la justice Ismaïla Madior Fall en indiquant de manière ferme et résolue au procureur de la République Serigne Bassirou Guèye d’embastiller nos droits et libertés en procédant à l’interpellation de tout citoyen sénégalais qui s’évertuerait à pointer du doigt les dysfonctionnements graves de la magistrature sénégalaise et ce dans un Etat qui se veut démocratique et républicain ?
 
Monsieur le président Macky Sall, n’est - il pas temps d’arrêter vos provocations et les menaces à l’encontre de nos compatriotes et de travailler exclusivement pour les intérêts du peuple sénégalais si ce n’est trop tard  pour vous et si vous en êtes encore capable sous l’œil vigilant de vos maîtres français  ?  Au plus, vous perdez un temps précieux et votre énergie en voulant s’attaquer de manière déloyale à l’exercice des droits et libertés  garantis par la Constitution du pays de nos citoyens sénégalais à part ceux et celles qui ont tourné le dos à l’éthique  et qui vous sont redevables afin de continuer à jouir des délices du pouvoir en dépit même de leurs compromissions et de leurs lâchetés abjectes, ne vont pas renoncer à dire en toute responsabilité  ce qu’ils pensent réellement de la gestion des affaires du pays. Que cela vous enchante ou pas !
 
Ah cette fameuse Charte qui protège normalement nos libertés publiques et qui définit les règles du jeu en Démocratie devenue aujourd’hui un outil de manipulation  en vue s’asservir le peuple qui vous a tendu les bras après les brimades du régime de maître Abdoulaye Wade pour changer radicalement le pays et de rompre définitivement avec la politique politicienne avec son cortège de pillage système de nos deniers publics et une corruption généralisée à tous les niveaux de la stratification sociale.
 
Et au final quelle déception !  Et vous osez aujourd’hui nous apostropher  voire nous sermonner sur le respect dû à  nos institutions alors que vous êtes à mille lieues de cette vertu qui cimente les liens sociaux. Parlons-en maintenant de votre sens du respect vis-à-vis  peuple, de la République  et de ses institutions. Et vous comprendrez aisément vous et vos thuriféraires zélés que vous n’êtes pas des modèles à suivre pour nos jeunes compatriotes.
 
Respect dû au peuple?
 
Dites – nous monsieur le président Macky Sall,  où en êtes-vous avec vos nombreux engagements contractés envers le peuple sénégalais ? N’est – ce pas vous qui avez tenu un engagement ferme et non négociable de réduire votre mandat à cinq ans afin de rompre avec la longue durée des mandats présidentiels en Afrique afin de faire entrer le Sénégal dans le concert des nations démocratiques où le mandat est circonscrit et encadré dans une limite raisonnable en vue de faciliter l’alternance démocratique ou le renouveau politique. Cet engagement pris de manière solennelle et sans aucune contrainte du peuple, vous êtes revenu sur le tard pour le nier sans aucune gêne.
 
N’est – ce pas encore vous qui avez pris un autre engagement ferme auprès du peuple sénégalais pour mettre un terme définitif à la prévarication de nos deniers publics en surfant avec enthousiasme sur le slogan de gouvernance sobre et vertueuse en réactivant la CREI afin que les responsables du PDS justifient leurs avoirs financiers sous les applaudissements et les encouragements de ce même peuple ? Sur une liste de 25 membres du régime libéral de maître Abdoulaye Wade portée à la connaissance du peuple sénégalais par le procureur spécial Alioune Ndao et son adjoint Antoine Félix Diome, seul le ministre Karim Meissa Wade a été jugé et condamné. Aujourd’hui,  nos compatriotes sont gênés par la tournure de ces dossiers judiciaires. De nombreux justiciables de la CREI ont transhumé vers les prairies marrons de l’APR et ne subissent pas la même rigueur appliquée à monsieur Karim Meissa Wade. N’avons-nous pas là un exemple édifiant d’une justice à géométrie variable ?
 
N’est – ce pas vous monsieur le président Macky Sall qui avez déclaré au peuple sénégalais que vous ne protégerez personne, je dis bien personne ? Dites – nous monsieur Macky Sall combien de personnalités de la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar avec votre complicité voire avec  votre faiblesse sont à l’abri de poursuites judiciaires ?
 
N’est – ce pas également vous qui aviez pris un engagement ferme de ne jamais nommer par décret votre frère monsieur Aliou Sall et vous l’avez trahi au finish avec tambour et trompette en le bombardant directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations ?
 
Si aujourd’hui vous regrettez le manque de respect de certains de nos compatriotes au peuple sénégalais,  vous feignez d’oublier au passage que vous avez ouvert la boîte de pandore en ne tenant pas vos promesses mentant à maintes reprises envers ce même peuple ?
 
Respect dû à nos institutions?
 
Quelle drôle d’idée de vous entendre sur ce registre !  Vous passez votre temps à s’immiscer dans le fonctionnement des autres institutions de la République. Pourtant, c’est notre Charte fondamentale qui établit le principe de la séparation des pouvoirs. Qui dit séparation qui autonomie de gestion  et responsabilité.  Vous prenez nos deux autres institutions telles que l’Assemblée nationale et le pouvoir judiciaire comme vos bras armés dans le dessein sordide de manipuler le peuple et d’assouvir votre volonté indéfectible d’un second mandat en dépit du respect du processus électoral. 
 
Que dire de l’Assemblée nationale qui est devenue sous la 12ème législature une zone de non droit où son président monsieur Moustapha Niasse, ancien baron du régime incompétent du parti socialiste  qui avait fini de  plonger le pays dans une crise économique sans précédent et dont nous subissons encore les affres des gestion et ce malgré les tentatives de redressement du tissu économique depuis 2000, a instauré une dictature de parti unique pour saboter le travail des députés de l’opposition sénégalaise et en refusant systématiquement les commissions d’enquête parlementaire, un droit garanti dans les démocraties républicaine ?
Commencez d’abord monsieur le président de la République,  Macky Sall par montrer la voie du respect de nos institutions républicaines en s’abstenant de s’immiscer dans leur fonctionnement et de les court-circuiter  en ayant recours à des hommes de main sans foi ni loi pour les vassaliser au pouvoir exécutif. 
 
Respect dû à nos magistrats?
 
Là aussi vous faites fausse route et vous nous donnez l’impression que vos déclarations voire vos polémiques ne s’adressent pas en réalité au commun des sénégalais.  En effet, comment pouvons nous réserver un accueil chaleureux à ce respect dû à nos magistrats alors que le ministre Moustapha Diop continue de siéger au conseil des ministres après avoir éconduit des magistrats de la Cour des comptes ? Commencez d'abord à balayer devant votre porte avant de nous sermonner.
 
Respecter les magistrats sénégalais, monsieur le président Macky Sall est de s’abstenir de convoquer certains d'entre eux nuitamment afin de sceller le sort d’un adversaire politique. Ces magistrats et toutes les personnalités politiques qui ont assisté à cette réunion du déshonneur ont entaché à jamais l’honneur de la magistrature sénégalaise.  Et surtout monsieur le président Macky Sall , de grâce arrêtez de prêcher dans le vide. En effet, par mégarde vous vous enfoncez et vous rappelez à ce même peuple meurtri vos renoncements à la vertu et au principe sacro  - saint dans une République de la séparation des pouvoirs.
 
Respecter les magistrats sénégalais commence d’abord par obliger le gouvernement et notamment le ministre de l’Education nationale monsieur Serigne  Mbaye Thiam à exécuter la décision rendue par la Cour suprême rétablissant dans leurs droits les élèves – Enseignants.
 
Respecter les magistrats sénégalais,  c’est également monsieur le président de la République, Macky Sall de ne pas trier au volet les dossiers judiciaires impliquant vos alliés de la coalition Benno Bokk Yakaar afin que la justice puisse faire son travail en toute impartialité. N’est – ce pas encore vous qui refusez de transmettre à la justice les dossiers de détournement et de malversations financières épinglés par les corps de contrôle de l’Etat du COUD, de la POSTE,  de la SAR, du PRODAC et vous osez nous parler du respect dû à nos magistrats.
 
Respecter les magistrats sénégalais, monsieur le président Macky Sall, c’est également s’abstenir à maintenir le président de la Cour suprême monsieur Mamadou  Badio Camara à son poste alors qu’il a le devoir en tant que premier magistrat du peuple de respecter scrupuleusement l’âge de la retraite et d’assurer un traitement équitable aux ayant droits à la pension de retraite après un long service rendu à la nation.
 
Dites – nous monsieur le président Macky Sall,  quelle  est l’urgence qui justifie le prolongement du bail du magistrat Mamadou Badio Camara à la tête de la Cour Suprême ? Les autres magistrats sénégalais ayant le même grade n’ont-ils pas le même profil ou ne sont pas facilement manipulables pour accéder à ce prestigieux poste de la magistrature pour que vous jugez opportun de le garder ? Votre décision somme toute regrettable de le maintenir à son poste peut jeter légitimement un doute sur nos compatriotes à quelques encablures de l’élection présidentielle du 24 Février 2019.

Les citoyens sénégalais ne vous ont pas élu pour recevoir vos saillies incendiaires et vos provocations.  Monsieur le président de la République, Macky Sall, il n’existe pas mille chemins pour recevoir en toute responsabilité et avec le sens de l’honneur le respect de nos compatriotes, si ne n’est que de vous cramponner à la vérité,  à la satisfaction des besoins de nos concitoyens loin des compromissions qui avilissent la fonction présidentielleet d’honorer vos multiples engagements.
 
Avec tous ces faits d’armes à la fois malhonnêtes et préjudiciables à nos institutions publiques,  vous osez encore nous rappeler que : « nous vivons en République et en Démocratie ».Aujourd’hui, monsieur le président de la République, aucun citoyen épris de justice et d’un sens élevé de l’honneur voire de la dignité ne peut se permettre d’affirmer de manière péremptoire comme vous le faites que nous vivons en République et en Démocratie avec tout ce que cela porte comme respect et garantie des droits et libertés consacrés par la Constitution du Sénégal.
 
N’est – ce pas encore vous monsieur le président Macky Sall qui avez reporté de manière unilatérale les élections locales initialement prévues le 23 juin 2019 dans le calendrier républicain au 1 décembre 2019 sans un accord consensuel de toutes les parties impliquées dans le processus électoral ? 
 
Monsieur le président Macky Sall, vous passez outre vos prérogatives et vous violez en connaissance de cause les lois et règlements de la République. Le forcing ou le passage en force en vue de matérialiser vos volontés politiciennes n’est pas un outil démocratique. Ce pays et ses hommes ne vous appartiennent pas. Ayez la décence de vous comporter monsieur Macky Sall  en président de la République digne et responsable si ce n'est pas trop vous demander.
 
En réalité, monsieur le président Macky Sall, nos droits les plus élémentaires sont bafoués continuellement par votre régime de terreur avec la complicité de certains préfets soumis à vos moindres desiderata et du procureur de la République Serigne Bassirou Guèye plus prompt à menacer nos compatriotes qui défendent leurs droits et libertés en vue de pointer du doigt les nombreux dysfonctionnements voire la gouvernance sombre et nauséabonde de votre régime hétéroclite Benno Bokk Yakaar  que de remplir correctement sa mission de protecteur de nos droits et de la défense des intérêts légitimes du peuple sénégalais.
 
Monsieur le président de la République, Macky Sall, vous êtes le premier responsable politique et étatique du pays qui passe son temps à marcher mieux à piétiner sur les valeurs qui fondent notre volonté d’un vouloir vivre en commun et n’oubliez surtout pas en République et non dans une monarchie Faye-Sall.
 
Estimez vous heureux de présider à la tête d’un pays pauvre et où certains de nos compatriotes par lâcheté et hypocrisie préfèrent se ranger derrière les bourreaux voire les fossoyeurs de nos valeurs et renoncent à leur dignité afin de participer au festin des rats. Et à  toutes ces personnes obnubilées par l’avancement de leurs carrières,  par l’appât du gain facile  voire par des privilèges et profits indus sur le dos du peuple et en piétinant en toute conscience les fondements de la République et qui veulent par-dessus  tout faire de nous autres citoyens qui refusons de vivre dans l’indignité voire dans la servitude leurs obligés du moment par des menaces ou des représailles, nous n’avons que du mépris  envers elles et non un quelconque  respect.
 
Vos menaces et représailles,  monsieur le président Macky Sall  ne prendront pas le dessus sur notre volonté d'en finir avec votre régime de terreur et vos pratiques malsaines de gestion du pouvoir.
 
massambandiaye2012@gmail.com
 
 
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