Du service public de l'information et de la propagande politicienne ! (Par Sadikh Diop)

Samedi 6 Janvier 2018

Aéroport Blaise Diagne, inauguré le 7 décembre 2017.
Beaucoup de journalistes convoquent la couverture des activités (politiciennes) du gouvernement comme l'inauguration de l'AIBD pour illustrer les missions de service public de la presse privée. En effet, il s'agit là, de mon point de vu, d'une grave erreur d'appréciation... la presse privée n'a pas besoin de couvrir les activités de l'Etat pour justifier ses missions de service public. C'est l'information elle-même qui est un service public comme la défense, l'enseignement...
 
Le service public est "une mission, qui est une activité d’intérêt général, et un mode d’organisation consistant, de façon directe ou indirecte, à faire prendre en charge ces activités d’intérêt général par des personnes publiques (État, collectivités territoriales, établissements publics) ou privées mais sous le contrôle d’une personne publique". 

Ainsi donc, il ne s'agit pas seulement de couvrir les activités (propagandistes) de l'Etat pour parler de missions de service public assurées par la presse privée... Autrement dit, ce n'est pas parce qu'une école privée accorde des bourses au gouvernement qu'elle assure une mission de service public... La presse privée exerce une activité d'intérêt général (par définition) et c'est à ce titre qu'elle bénéficie d'une subvention. Cependant, nous savons tous que dans la pratique la presse est une activité occulte qui sert des intérêts particuliers. Mais il s'agit là d'un autre débat.
 
Nous rappelons à ceux qui avaient fait plus 5 heures de direct pour couvrir l'inauguration de l'AIBD ils ne remplissaient nullement une mission de service de public mais ils étaient plutôt dans la propagande politicienne... 

Personne, je dis bien personne ne peut démontrer en quoi ils ont servi l'intérêt général en faisant 5 heures de directs... ils ont servi l'intérêt du régime en place.... et pour cela ce sont ces médias qui devaient avoir le courage de mettre "Publicité" et se faire payer par l'AIBD ou le gouvernement. Mais comme le dit l'adage "nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude". Le gouvernement du Sénégal a un budget de plus 3 000 milliards alors si simplement l'Etat prélevé 0,01% de ce budget pour la promotion (je dis promotion et non propagande) de ses politiques publiques ce serait plus de 30 milliards de publicité pour les médias...
 
Mais quand les journalistes décident eux même de vendre leurs âmes aux diables en refusant de faire le différence entre publicité et information et se transforment volontairement en publicitaire alors de grâce qu'ils arrêtent de pleurnicher.
 
Sadikh DIOP
Administrateur de l'Observatoire de l'information et des médias
 
 
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