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EDITORIAL République accaparée mais… !

Dimanche 14 Août 2016


Pas à pas. Brique par brique. Palier par palier. Cela va prendre du temps, mais il viendra un jour – si Dieu le veut – où les institutions de l’Etat seront en mesure de contraindre n’importe quel Président de la République en fonction à être un citoyen bénéficiant juste de privilèges et de prérogatives dus à son statut. Les prémisses de cette perspective qui rendent la démocratie agréable et salutaire pour tout un chacun sont sous nos yeux. Les combats du colonel de gendarmerie Aziz Ndao et du commissaire de police Cheikhouna Kéïta ne seront pas vains, ni ceux de Nafi Ngom et d’Ousmane Sonko.

Un jour ou l’autre, ils contribueront à sortir ce pays du conservatisme de gribouille sur lequel reposent les influences mafieuses qui maintiennent le Sénégal dans une botte de conneries et de pratiques préjudiciables à notre avenir à tous.
Il arrivera un jour où aucun Président de la République, Premier ministre ou ministre n’osera défendre l’indéfendable, ni dans le secret de sa conscience et de son cabinet, encore moins publiquement.

C’est l’espoir que nous percevons dans les désordres quotidiens et inimaginables qui jonchent les chemins escarpés de la gouvernance actuelle. Ce qui est étalé sous nos yeux n’est possible que parce qu’il y a, tapis dans les interstices de l’Etat et de la République, des forces rétrogrades dont le précepte doctrinaire fondamental est «Rien ne bouge». C’est cette volonté de puissance qui va déterminer, par exemple, l’exposition politicienne de la vie privée d’un homme politique qui a décidé d’aller à la conquête du pouvoir. C’est la même force puissante et tentaculaire qui va gentiment «conseiller» à Nafi Ngom de «laisser tranquille» un magistrat supposé ne pas être assujetti à la déclaration de patrimoine. La même qui fait passer à l’assemblée nationale une loi de circonstance scélérate sur la binationalité… la même qui…

La guerre des pouvoirs a lieu sous ces formes, entre chasse aux sorcières, inquisitions sous le couvert de la puissance publique et offres de recyclage dans le «système». Elle oppose ceux qui ont en main le monopole de la violence légitime aux serviteurs d’une res publica devenue objet d’accaparement et de patrimonialisation.
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