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L’armée éthiopienne a mené mardi une frappe aérienne sur le village de Togoga, dans la région du Tigré, mais n’a visé que des combattants loyaux aux anciennes autorités régionales, a affirmé jeudi à l’AFP un porte-parole de l’armée, jugeant « inacceptable » d’affirmer que des civils étaient ciblés.
L’armée éthiopienne a mené mardi une frappe aérienne sur le village de Togoga, dans la région du Tigré, mais n’a visé que des combattants loyaux aux anciennes autorités régionales, a affirmé jeudi à l’AFP un porte-parole de l’armée, jugeant « inacceptable » d’affirmer que des civils étaient ciblés.
Des témoins et des médecins ont fait état mercredi de nombreuses victimes civiles après que le marché local de Togoga, alors très fréquenté, a été touché mardi à la mi-journée par une frappe aérienne. Ce bombardement a été condamné par la communauté internationale.
« L’opération a été menée le 22 juin contre les troupes résiduelles du TPLF (les autorités régionales dissidentes, ndlr) », réunis dans le village de Togoga « pour célébrer ce qu’ils appellent la fête des martyrs », commémoration d’un bombardement sur la ville d’Hawzen mené en 1988, a déclaré le colonel Getnet Adane, porte-parole de l’armée éthiopienne.
« Il n’y a aucun moyen que ces (combattants) lorsqu’ils dansent armés pour célébrer leur soi-disant jour des martyrs, puissent en même temps s’appeler des civils lorsqu’ils sont ciblés dans une opération militaire. Cela est inacceptable », a-t-il ajouté.
« Il est clair que les derniers combattants du TPLF et de ses milices s’habillent en civil », a-t-il insisté.
« Lier cette opération à un jour de marché (...), c’est de la pure propagande. En Éthiopie, les gens vont au marché le matin et l’après-midi, ils sont généralement déserts », a-t-il affirmé.
« Les Forces de défense nationale éthiopiennes sont une armée professionnelle. Elle ont l’obligation légale de défendre les civils, sans parler de ses propres citoyens », a-t-il ajouté.
Aucun bilan précis de cette frappe n’était encore connu jeudi, en raison notamment d’un accès restreint à cette localité située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale régionale Mekele.
Mais des témoins et des sources médicales faisaient état mercredi de nombreuses victimes civiles, évoquant plusieurs dizaines de morts et blessés. L’armée éthiopienne est également accusée d’avoir empêché les secours d’accéder à Togoga et les blessés de se rendre à l’hôpital de Mekele.
L’ONU a appelé mercredi à une « enquête rapide sur cette attaque et les actes ultérieurs privant les victimes de soins médicaux ». L’Union européenne et les Etats-Unis ont également condamné cette frappe.