Ecce homo, il n’en peut plus !

Mardi 25 Juillet 2017

Vers quel abîme le Président de la République a-t-il décidé de nous conduire d’ici à son départ de la tête du Sénégal ? La question est posée, à notre niveau, depuis la fin des premiers mois de gouvernance de Macky Sall.
 
Le chapelet de désordres et d’incompétences qu’il abat chaque jour dans l’espace public devrait inquiéter un peu plus nos compatriotes au-delà de leurs appartenances politiciennes eu égard aux périls qu’il fait courir désormais à notre pays et à sa stabilité. Les contes de fées naguère répandus sur la « vison » de notre Président ont laissé place au mutisme de culpabilité qui caractérise les thuriféraires impénitents en butte à la réalité.
 
Le recours aux juges du Conseil constitutionnel pour valider l’usage de documents supplémentaires aux scrutins du 30 juillet est l’aboutissement d’un échec retentissant jamais égalé dans l’histoire électorale du Sénégal. Tout çà pour çà, sommes-nous tenté de  crier avec rage !
 
Dans un autre contexte, personne (ou presque) n’aurait désapprouvé une saisie du juge des élections visant à permettre au maximum de Sénégalais de pouvoir voter à une élection nationale ou locale. C’est de la responsabilité de l’autorité politique suprême, mais aussi des acteurs du processus électoral, de créer les conditions d’une participation inclusive de la collectivité nationale aux choix de ses dirigeants.
 
Mais en fait, nous sommes en face d’un charivari indescriptible contre lequel les voix les plus autorisées ont très tôt sonné l’alerte. A force d’arrogance et de suffisance, d’entêtement et d’imprévoyance, de cupidité et d’égoïsme, le tout assis sur la construction de perspectives diaboliques liées à une entreprise aveuglante de conservation du pouvoir à tout prix, nos autorités ont réussi un exploit rarissime: investir 50 milliards de francs Cfa (en gré à gré) et échouer à présenter à la nation un fichier clair, net, transparent, fiable.
 
Le prix d’une précipitation douteuse, d’une impréparation manifeste, d’un volontarisme mal placé. Un scandale de plus après les 12 milliards «offerts» à Adama Bictogo dans le projet tout autant loupé d’instauration de visa pour les étrangers…
 
Qui sanctionner pour réparer, juste moralement, le préjudice inestimable infligé au pays ? Selon la «Macky Formula», «personne n’est coupable, circulez ! Y a beaucoup à voir, y a rien à faire.» Le ministre de l’Intérieur ? Les responsables du projet de mise en œuvre de la carte d’identité biométrique ? Intouchables pour mille et une raisons dont certaines carrément inavouables. Le Président de la République ? Il s’est permis un petit show textuel pour légitimer un échec personnel. Personne n’est coupable, vous dis-je ! Le fiasco est total et absolu, mais personne n’en est responsable. «Macky Formula».
 
En politique, trois maux tuent : l'incompétence, l'irresponsabilité et l'arrogance. Quand un homme reste au pouvoir avec ces tares là, il devient incapable de regarder son peuple droit dans les yeux et n'a plus comme interlocuteurs que les institutions qu’il a apprivoisées. Pour Macky Sall, la notion de peuple n’est qu’un lointain souvenir qu’il a décidé d’effacer de ses hémisphères. Ses amours nouvelles, elles sont pour le clan et ses tentacules. Les autres ? Juste des variables… Comment venir au secours d'un soldat perdu ?
 
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