Edouard Philippe en appelle à une "majorité de progrès"

Dimanche 21 Mai 2017

PARIS (Reuters) - Le Premier ministre Edouard Philippe a lancé samedi un appel à la constitution d'une "majorité de progrès" à l'occasion d'un déplacement au Havre, où il a fait ses adieux de maire pour pouvoir se consacrer entièrement à sa tâche à Matignon.
 
Issu du parti Les Républicains (LR), il incarne avec les ministres de l'Economie et du Budget, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, l'élargissement du gouvernement vers la droite voulu par Emmanuel Macron.
 
Edouard Philippe a dit à des journalistes être dans une relation de "confiance très forte" avec le chef de l'Etat "et avec tous ceux qui ont décidé de le rejoindre (...) pour faire en sorte que la France sorte d'un clivage partisan un peu ancien qui ne correspond plus à la réalité".
 
Il s'agit désormais, a-t-il ajouté, d'aller "vers une majorité de progrès, qui rassemble des hommes et des femmes venus d'horizons politiques et professionnels extrêmement différents", avec en commun l'idée "qu'on peut se saisir de ce moment historique pour faire avancer le pays".
 
Au premier tour des élections législatives, le 11 juin prochain, le mouvement du chef de l'Etat, la République en marche, présentera 526 candidats sous son étiquette, dont plus de la moitié issus de la société civile et environ 80 proposés par le MoDem, le parti centriste du garde des Sceaux, François Bayrou.
 
Il ne présente en revanche pas de candidat dans une trentaine de circonscriptions, face à des personnalités de gauche ou de droite qui ont fait savoir qu'elles soutiendraient le gouvernement sans pour autant endosser l'étiquette LREM.
 
PASSAGE DE TÉMOIN AU HAVRE
LREM est donnée nettement en tête en voix et en sièges dans les projections effectuées par les instituts de sondage mais l'incertitude demeure sur la capacité du mouvement à obtenir la majorité absolue à l'Assemblée nationale.
 
Les dirigeants de LR misent pour leur part sur une victoire aux législatives pour imposer une cohabitation à Emmanuel Macron, ou au moins sur la constitution d'un groupe assez puissant à l'Assemblée pour peser sur sa politique.
 
Ils considèrent par ailleurs qu'Edouard Philippe, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin ont de facto quitté LR.
 
Le Premier ministre, 46 ans, qui était maire du Havre depuis 2010, a fait samedi une tournée des adieux dans sa ville.
 
"Je passe le témoin, parce que la tâche dont m'a chargé le président exige de s'y consacrer à temps plein", a-t-il expliqué à des journalistes. "Donc c'est à la fois sans hésitation mais avec un sérieux pincement au coeur que j'abandonne mon mandat. Mon mandat de maire mais pas ma ville, d'abord parce que c'est la mienne et parce que c'est mon havre de paix", a ajouté Edouard Philippe, qui restera conseiller municipal.
 
Il a souligné que c'était au conseil municipal de désigner son successeur mais a laissé entendre que son premier adjoint depuis 2014, Luc Lemonnier (LR), était son favori. "Il m'a accompagné dans toutes les décisions importantes qui ont été prises au Havre. Il a toutes les qualités pour devenir un excellent maire", a-t-il déclaré.
 
 
 
Nombre de lectures : 98 fois