Elections en Guinée : quand le coronavirus fait les affaires d'Alpha Condé

Vendredi 20 Mars 2020

La propagation du Covid-19 a été invoquée par le ministre nigérien des Affaires étrangères pour justifier l'annulation par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) d'une visite de haut niveau, celle de la dernière chance avant ce week-end que l'opposition qualifie, non sans emphase, d'« assaut final » contre le pouvoir.
 
La délégation ouest-africaine devait être conduite par trois poids lourds de la région : le chef de l'Etat nigérien et président en exercice de la Cédéao, Mahamadou Issoufou, et ses homologues ivoirien, Alassane Ouattara, et nigérian, Muhammadu Buhari. L'annulation de la visite laisse le champ libre au président guinéen, Alpha Condé, pour organiser dans un quasi-huis clos un double scrutin empoisonné.
 
En privé, une source proche de la présidence nigérienne reconnaît que le coronavirus est «un prétexte» : «Certes, l'épidémie préoccupe et mobilise l'attention de tous les présidents, mais au fond, vu l'état d'esprit et la détermination d'Alpha Condé, nous nous sommes dit que cette médiation était inutile.» ...
 
Evoquant les cas de la Guinée et du Togo, le Centre d'études stratégiques de l'Afrique, à Washington, dénonce, dans un texte publié mercredi, « la passivité de la Cédéao face au recul démocratique qui peut conduire à une plus grande instabilité dans la région ». (Le Monde)
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