Embastillement: Un point un trait !

Samedi 30 Novembre 2019

Le raid réussi hier par Guy Marius Sagna et ses compagnons militants, même s’ils ont fini par être déportés dans des commissariats de la police, sera désormais inscrit dans les annales (malheureuses) de la démocratie sénégalaise au passif d’un régime abonné aux toquades démocratiques depuis ses origines.
 
Le fait qu’ils soient parvenus, par la ruse et par la détermination, à toucher les grilles du Palais de la République pour protester contre une hausse illégitime des coûts de l’électricité, est un signe révélateur du fossé béant qui existe entre le locataire arrogant des lieux et sa cour, et une frange importante de la population sénégalaise. Cette fracture n’est pas une nouveauté car c’est elle qui est à l’origine des actes manipulatoires qui ont présidé à l’organisation scandaleuse de la plupart des élections tenues dans ce pays depuis sept ans.
 
En atteignant les rives sombres d’une présidence impopulaire dont le règne ne perdure en partie que par les baïonnettes que porte la loi de la force, Guy Marius Sagna et Cie humilient fondamentalement le régime. Interdits de marche par un préfet politicien aux ordres du prince, ils démontrent sur le terrain des réalités comment des proclamations nobles et séduisantes sur l’Etat de droit se transforment en mensonges opérationnels qui violent concrètement les droits élémentaires des citoyens.
 
Par cette même occasion, ils rappellent à ceux dont les esprits ont besoin d’être mis à jour que rien n’est plus fragile qu’un pouvoir qui se repose sur sa loi pour punir ses propres citoyens au mépris des intérêts supérieurs du pays.
 
C’est en cela que leur interpellation est une défaite, une de plus et peut-être pas la dernière, pour Macky Sall. Jamais un chef d’Etat sénégalais n’aura autant trahi la démocratie et ses principes, et ce n’est sans doute pas fini d’ici à 2024. Un point un trait, advienne que pourra !
 
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