Les crises politiques, sécuritaires et humanitaires qui frappent la Bande sahélienne ne semblent pas prêtes de prendre fin, mais il est possible d’en « cerner les enjeux » pour détecter les « agendas cachés », estime Babacar Justin Ndiaye, journaliste et politologue sénégalais. Ainsi, s’est-il fait l’écho des angoisses d’une frange des populations maliennes pour rapporter que leur « intime conviction » est qu’il existe « une réelle volonté de partition du Mali » par des forces étrangères plus ou moins identifiées. Ndiaye intervenait jeudi 6 octobre au « Déjeuner des éditorialistes » en prélude à la tenue du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique les 24 et 25 octobre.
Décrivant le Sahel comme « laboratoire » et « tampon » sur une bande horizontale qui va de Nouadhibou à Djibouti, Babacar Justin Ndiaye le compare à « une arthrose » avec ses articulations fragilisées par des cartilages plus ou moins abîmés. Entre le Sahara du Tchad, ceux du Niger, du Mali, de la Mauritanie et le Darfour soudanais, une « situation complexe » perdure, en particulier au Mali.
Après la création en 1957 par la France de l’Organisation commune des régions sahariennes (OCRS) en pleine guerre d’Algérie, est née en 1964 la première rébellion touarègue de l’histoire au nord du Mali. « Une rébellion irrédentiste alors parrainée de l’extérieur » et qui, 60 ans après, ne semble guère avoir perdu l’envie de se détacher de l’ensemble malien.
Depuis 2015, l’Accord politique d’Alger parrainé par…l’Algérie en 2015 pour trouver un débouché de paix entre les acteurs maliens bat de l’aide car, note Babacar Justin Ndiaye, il « renferme les germes d’une partition du Mali qui ne dit pas son nom. » Or, si la partition devient une réalité au nord du Mali, elle pourrait faire boule de neige et impacter des pays comme le Sénégal, exactement comme le Soudan a été dépecé en deux Etats en 2011, avertit le politologue sénégalais.
Pourtant, tempère El Ghassim Wane, chef de la Minusma, le respect de l’intégralité territoriale du Mali est un des principes forts de l’Accord d’Alger. A cet effet, le pouvoir de Transition s’est toujours dit favorable à une mise en œuvre intelligente et pragmatique dudit accord dans un environnement où l’instabilité est endémique, à cause notamment de l’activisme des groupes extrémistes et violents.
A rebours, Babacar Justin Ndiaye relève que les impressions de complot présumé contre l’unité territoriale du Mali sont d’autant plus fortes chez « l’homme de la rue » que la situation dans la zone dite des 3 frontières (Niger, Burkina et Mali) intrigue.
« Une petite portion de territoires où grouillent et grenouillent des hordes de terroristes qui se déplacent à leur guise, alors que la Minusma Barkhane, Takuba (contingents européens) et des forces spéciales sont précisément dans la région. Par exemple, d’où viennent les motos et les armes de toutes ces gens en totale liberté dans cette zone », s’interroge le journaliste politologue face à des panélistes dont certains semblaient surpris par la clarté de ses propos et de ses références historiques et contemporaines.
Pour sa part, l’Algérie, avec ses 1400 km de frontières avec le Mali et une communauté touarègue qui prolonge ses tentacules dans l’hinterland malien, dispose de réels leviers de coopération et de déstabilisation de la région. De près, de loin, grâce à ses « services », elle observe « l’embouteillage sécuritaire » et ses éventuels développements, déterminée à défendre son « espace vital » hors d’un G5 Sahel parrainé par la France, son ancienne tutrice coloniale.
Décrivant le Sahel comme « laboratoire » et « tampon » sur une bande horizontale qui va de Nouadhibou à Djibouti, Babacar Justin Ndiaye le compare à « une arthrose » avec ses articulations fragilisées par des cartilages plus ou moins abîmés. Entre le Sahara du Tchad, ceux du Niger, du Mali, de la Mauritanie et le Darfour soudanais, une « situation complexe » perdure, en particulier au Mali.
Après la création en 1957 par la France de l’Organisation commune des régions sahariennes (OCRS) en pleine guerre d’Algérie, est née en 1964 la première rébellion touarègue de l’histoire au nord du Mali. « Une rébellion irrédentiste alors parrainée de l’extérieur » et qui, 60 ans après, ne semble guère avoir perdu l’envie de se détacher de l’ensemble malien.
Depuis 2015, l’Accord politique d’Alger parrainé par…l’Algérie en 2015 pour trouver un débouché de paix entre les acteurs maliens bat de l’aide car, note Babacar Justin Ndiaye, il « renferme les germes d’une partition du Mali qui ne dit pas son nom. » Or, si la partition devient une réalité au nord du Mali, elle pourrait faire boule de neige et impacter des pays comme le Sénégal, exactement comme le Soudan a été dépecé en deux Etats en 2011, avertit le politologue sénégalais.
Pourtant, tempère El Ghassim Wane, chef de la Minusma, le respect de l’intégralité territoriale du Mali est un des principes forts de l’Accord d’Alger. A cet effet, le pouvoir de Transition s’est toujours dit favorable à une mise en œuvre intelligente et pragmatique dudit accord dans un environnement où l’instabilité est endémique, à cause notamment de l’activisme des groupes extrémistes et violents.
A rebours, Babacar Justin Ndiaye relève que les impressions de complot présumé contre l’unité territoriale du Mali sont d’autant plus fortes chez « l’homme de la rue » que la situation dans la zone dite des 3 frontières (Niger, Burkina et Mali) intrigue.
« Une petite portion de territoires où grouillent et grenouillent des hordes de terroristes qui se déplacent à leur guise, alors que la Minusma Barkhane, Takuba (contingents européens) et des forces spéciales sont précisément dans la région. Par exemple, d’où viennent les motos et les armes de toutes ces gens en totale liberté dans cette zone », s’interroge le journaliste politologue face à des panélistes dont certains semblaient surpris par la clarté de ses propos et de ses références historiques et contemporaines.
Pour sa part, l’Algérie, avec ses 1400 km de frontières avec le Mali et une communauté touarègue qui prolonge ses tentacules dans l’hinterland malien, dispose de réels leviers de coopération et de déstabilisation de la région. De près, de loin, grâce à ses « services », elle observe « l’embouteillage sécuritaire » et ses éventuels développements, déterminée à défendre son « espace vital » hors d’un G5 Sahel parrainé par la France, son ancienne tutrice coloniale.