En Afrique du Sud, trente ans après les premières élections démocratiques, l’ANC n’est pas à la fête

Lundi 29 Avril 2024

Il flottait dans l’air comme une ambiance de fin de règne, samedi 27 avril, à Pretoria, pour la commémoration des trente ans des premières élections multiraciales de 1994, aussi appelée Journée de la liberté. Le grand barnum qui avait été installé sur la plaine en contrebas du complexe présidentiel de l’Union Buildings était à moitié vide. 

 

Ce qui aurait pu être une grande fête populaire ne fut qu’une modeste cérémonie institutionnelle avec le corps diplomatique au premier rang et des sympathisants du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, au second plan. Car c’était aussi un anniversaire pour l’ANC. 

 

L’ancien mouvement de lutte contre le régime d’apartheid est né en 1912, mais n’a pris le pouvoir qu’en 1994 à la faveur de l’élection de Nelson Mandela, premier président noir d’Afrique du Sud. Cet événement intervenait en pleine campagne électorale, à un mois des élections générales du 29 mai lors desquelles l’ANC risque de perdre sa majorité...

 

Longtemps associé au combat contre le régime d’apartheid, l’ANC profite de moins en moins de cette rente mémorielle. Désormais, plus de la moitié de la population n’a pas connu l’apartheid et n’a pas voté en 1994. L’autre moitié, les anciens qui ont fait la queue pour aller déposer leur bulletin de vote en 1994, se souvient du 27 avril comme d’un espoir déçu. [Le Monde]

 
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