Arrivée en Géorgie en 2003 comme ambassadrice de France, Salomé Zourabichvili est aujourd'hui la surprenante favorite de l'élection présidentielle organisée dimanche dans ce pays du Caucase, la dernière au scrutin universel.
Extrêmement serré et organisé dans une atmosphère tendue, le scrutin de dimanche verra Salomé Zourabichvili, soutenue par le parti au pouvoir du Rêve géorgien, avoir pour principal adversaire le candidat de l'opposition Grigol Vachadze.
Le poste de président est devenu essentiellement symbolique après de récents changements constitutionnels, mais l'élection est vue comme un test pour le Rêve géorgien, de plus en plus impopulaire.
C'est le parcours de Salomé Zourabichvili, née à Paris en 1952 de parents géorgiens ayant fui leur pays en 1921 pour échapper aux répressions bolchéviques, qui a éveillé le plus d'intérêt et de controverses pour ce scrutin.
"J'ai toujours pensé que j'aiderais un jour, à un certain niveau, ce pays à avancer vers la démocratie", a expliqué dans une interview à l'AFP Salomé Zourabichvili.
"Il y a plusieurs décennies, jeune diplomate française, je n'aurais pas pu imaginer que je serais candidate à la présidence dans le pays de mes ancêtres, qui se trouvait alors dans les griffes de l'Empire soviétique", ajoute l'ancienne diplomate.
A 66 ans, celle qui est actuellement députée indépendante, est arrivée en Géorgie en octobre 2003, nommée ambassadrice de France par Jacques Chirac. Personne n'envisageait alors le séisme politique qui allait bouleverser la Géorgie quelques semaines plus tard.
En novembre 2003, la révolution des Roses, menée par le pro-occidental Mikhaïl Saakachvili, pousse vers la sortie le président Edouard Chevardnadze, après plus de dix ans au pouvoir.
Élu président en janvier 2004, Saakachvili, à la recherche de cadres expérimentés pour intégrer son administration et mener à bien ses promesses de moderniser le pays, fait de l'ex-diplomate française sa ministre des Affaires étrangères.
Elle est cependant bientôt accusée d'arrogance et d'impulsivité jusque dans les rangs de la majorité, et perd le soutien d'une partie des diplomates et parlementaires.
Au bout d'un an, Salomé Zourabichvili est limogée, malgré des manifestations contre son départ qui rassemblent plusieurs milliers de personnes dans les rues de Tbilissi. L'ancienne diplomate rejoint alors l'opposition et devient une des plus féroces critiques de Mikhaïl Saakachvili.
- Dernier scrutin universel -
La candidature de Salomé Zourabichvili a décollé lorsqu'elle a reçu le soutien du richissime ex-Premier ministre Bidzina Ivanichvili, soupçonné par beaucoup de continuer à tirer les ficelles du pouvoir malgré son retrait officiel de la politique en 2013.
Le principal adversaire de l'ex-ambassadrice est un autre diplomate de carrière: Grigol Vachadze, 60 ans, qui était déjà diplomate à l'époque soviétique et qui a lui aussi été chef de la diplomatie de Mikhaïl Saakachvili, de 2008 à 2012.
Sur le fond, les deux favoris de l'élection se rejoignent sur plusieurs points: tous deux militent pour un rapprochement avec l'Union européenne et l'Otan, que la Géorgie demande en vain à rejoindre depuis plus de dix ans.
Mais la campagne est dure. Soutenu par le Mouvement national uni fondé par Saakachvili --aujourd'hui en exil-- et par dix autres formations politiques, Grigol Vachadze reproche au parti au pouvoir d'avoir échoué à faire reculer la pauvreté dans ce pays de 4,5 millions d'habitants.
Il accuse surtout le Rêve géorgien d'être corrompu et de chercher à utiliser les ressources de l'Etat pour asseoir son succès dans les urnes. Il critique aussi le "règne oligarchique informel" de Bidzina Ivanichvili, dont la futuriste villa de verre surplombe ostensiblement la capitale géorgienne.
De son côté, Salomé Zourabichvili dénonce une campagne malveillante à son égard, mais aussi les tendances autoritaires manifestés par le Mouvement national uni lors de ses années au pouvoir (2004- 2012).
Salomé Zourabichvili ou Grigol Vachadze hériteront d'un poste aux pouvoir réduits. L'investiture du nouveau président marquera en effet l'entrée en vigueur d'une nouvelle constitution dans laquelle le rôle du président de la république devient essentiellement protocolaire.
Dès 2024, le président de la République géorgienne sera élu par un collège électoral de 300 membres. Adoptée en septembre 2017, cette réforme constitutionnelle avait été dénoncée par l'opposition, qui l'accusait d'être taillée pour servir le Rêve géorgien.
Le président actuel, Guiorgui Margvelachvili, élu avec le soutien du Rêve géorgien, a d'ailleurs refusé de se représenter à cause de cette réforme, assurant ne pas vouloir jouer un rôle secondaire dans la vie politique géorgienne.
Les bureaux de vote seront ouverts dimanche de 04H00 à 16H00 GMT, les premiers résultats étant attendus dans la nuit de dimanche à lundi.
Extrêmement serré et organisé dans une atmosphère tendue, le scrutin de dimanche verra Salomé Zourabichvili, soutenue par le parti au pouvoir du Rêve géorgien, avoir pour principal adversaire le candidat de l'opposition Grigol Vachadze.
C'est le parcours de Salomé Zourabichvili, née à Paris en 1952 de parents géorgiens ayant fui leur pays en 1921 pour échapper aux répressions bolchéviques, qui a éveillé le plus d'intérêt et de controverses pour ce scrutin.
"J'ai toujours pensé que j'aiderais un jour, à un certain niveau, ce pays à avancer vers la démocratie", a expliqué dans une interview à l'AFP Salomé Zourabichvili.
"Il y a plusieurs décennies, jeune diplomate française, je n'aurais pas pu imaginer que je serais candidate à la présidence dans le pays de mes ancêtres, qui se trouvait alors dans les griffes de l'Empire soviétique", ajoute l'ancienne diplomate.
A 66 ans, celle qui est actuellement députée indépendante, est arrivée en Géorgie en octobre 2003, nommée ambassadrice de France par Jacques Chirac. Personne n'envisageait alors le séisme politique qui allait bouleverser la Géorgie quelques semaines plus tard.
En novembre 2003, la révolution des Roses, menée par le pro-occidental Mikhaïl Saakachvili, pousse vers la sortie le président Edouard Chevardnadze, après plus de dix ans au pouvoir.
Élu président en janvier 2004, Saakachvili, à la recherche de cadres expérimentés pour intégrer son administration et mener à bien ses promesses de moderniser le pays, fait de l'ex-diplomate française sa ministre des Affaires étrangères.
Elle est cependant bientôt accusée d'arrogance et d'impulsivité jusque dans les rangs de la majorité, et perd le soutien d'une partie des diplomates et parlementaires.
Au bout d'un an, Salomé Zourabichvili est limogée, malgré des manifestations contre son départ qui rassemblent plusieurs milliers de personnes dans les rues de Tbilissi. L'ancienne diplomate rejoint alors l'opposition et devient une des plus féroces critiques de Mikhaïl Saakachvili.
- Dernier scrutin universel -
La candidature de Salomé Zourabichvili a décollé lorsqu'elle a reçu le soutien du richissime ex-Premier ministre Bidzina Ivanichvili, soupçonné par beaucoup de continuer à tirer les ficelles du pouvoir malgré son retrait officiel de la politique en 2013.
Le principal adversaire de l'ex-ambassadrice est un autre diplomate de carrière: Grigol Vachadze, 60 ans, qui était déjà diplomate à l'époque soviétique et qui a lui aussi été chef de la diplomatie de Mikhaïl Saakachvili, de 2008 à 2012.
Sur le fond, les deux favoris de l'élection se rejoignent sur plusieurs points: tous deux militent pour un rapprochement avec l'Union européenne et l'Otan, que la Géorgie demande en vain à rejoindre depuis plus de dix ans.
Mais la campagne est dure. Soutenu par le Mouvement national uni fondé par Saakachvili --aujourd'hui en exil-- et par dix autres formations politiques, Grigol Vachadze reproche au parti au pouvoir d'avoir échoué à faire reculer la pauvreté dans ce pays de 4,5 millions d'habitants.
Il accuse surtout le Rêve géorgien d'être corrompu et de chercher à utiliser les ressources de l'Etat pour asseoir son succès dans les urnes. Il critique aussi le "règne oligarchique informel" de Bidzina Ivanichvili, dont la futuriste villa de verre surplombe ostensiblement la capitale géorgienne.
De son côté, Salomé Zourabichvili dénonce une campagne malveillante à son égard, mais aussi les tendances autoritaires manifestés par le Mouvement national uni lors de ses années au pouvoir (2004- 2012).
Salomé Zourabichvili ou Grigol Vachadze hériteront d'un poste aux pouvoir réduits. L'investiture du nouveau président marquera en effet l'entrée en vigueur d'une nouvelle constitution dans laquelle le rôle du président de la république devient essentiellement protocolaire.
Dès 2024, le président de la République géorgienne sera élu par un collège électoral de 300 membres. Adoptée en septembre 2017, cette réforme constitutionnelle avait été dénoncée par l'opposition, qui l'accusait d'être taillée pour servir le Rêve géorgien.
Le président actuel, Guiorgui Margvelachvili, élu avec le soutien du Rêve géorgien, a d'ailleurs refusé de se représenter à cause de cette réforme, assurant ne pas vouloir jouer un rôle secondaire dans la vie politique géorgienne.
Les bureaux de vote seront ouverts dimanche de 04H00 à 16H00 GMT, les premiers résultats étant attendus dans la nuit de dimanche à lundi.