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En Israël, la centrale syndicale Histadrout décrète une « grève générale » lundi en soutien aux otages

Dimanche 1 Septembre 2024

La puissante centrale syndicale israélienne, la Histadrout, a décrété une « grève générale » pour lundi afin de forcer le gouvernement de Benyamin Nétanyahou à parvenir à un accord pour la libération de la centaine d’otages toujours retenus par le Hamas à Gaza.

 

« Nous devons faire cesser cet abandon des otages […] Demain à 6 h (23 h heure de l’Est), toute l’économie israélienne sera en grève générale », a lancé dimanche lors d’une conférence de presse le chef de la Histadrout, Arnon Bar-David.

 

« À 8 h, l’aéroport sera fermé, les décollages et les atterrissages cesseront », ajoute un communiqué de la Histadrout.

 

L’annonce dimanche par l’armée israélienne de la découverte des corps de six nouveaux otages morts dans un tunnel de la bande de Gaza a provoqué stupeur et colère en Israël. Aucun de ces otages n’avait jusqu’ici été déclaré mort.

 

L’attaque sans précédent menée par le Hamas en Israël le 7 octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles. 

 

Mais selon plusieurs enquêtes de médias israéliens dont Haaretz, un grand nombre de civils et de militaires israéliens présents sur les lieux de l’attaque ont été victimes de tirs de soldats israéliens. 

 

Au cours de cette attaque, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, 251 personnes ont été enlevées en Israël et emmenées dans le territoire palestinien. 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l’armée.

 

Le Forum des familles d’otages a appelé les Israéliens à manifester dimanche soir à Tel-Aviv pour réclamer « un blocage total du pays et un accord pour la libération des otages ».

 

En Cisjordanie occupée, où l’armée israélienne poursuit pour la cinquième journée une vaste opération contre des groupes armés, trois policiers israéliens ont été tués dans une « attaque armée », selon la police.

 

Une vaste campagne antipolio a par ailleurs été officiellement lancée dans la bande de Gaza où une guerre oppose depuis bientôt 11 mois Israël au Hamas. L’ONU y a annoncé à ce sujet des « pauses humanitaires », mais ses contours restent incertains.

 

« L’armée et le Shin Bet [sécurité intérieure] ont localisé [samedi] et récupéré les corps des otages Carmel Gat, Eden Yerushalmi, Hersh Goldberg-Polin, Alexander Lobanov, Almog Sarusi et Ori Danino d’un tunnel dans la zone de Rafah » (Sud), a annoncé dimanche l’armée israélienne.

 

M. Biden avait annoncé plus tôt la découverte des six corps, dont celui de l’Israélo-Américain Goldberg-Polin, se disant « dévasté ». Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, s’est dit aussi « horrifié » et le premier ministre britannique, Keir Starmer, « choqué ».

 

« Pardon »

 

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a affirmé que les otages avaient été « tués de sang-froid par le Hamas juste avant qu’on arrive à eux ».  

 

« Je voudrais vous dire combien je regrette et vous demande pardon de ne pas avoir réussi à ramener Sasha en vie », a notamment dit par téléphone M. Nétanyahou aux parents d’Alexander Lobanov.

 
Toute l'économie israélienne sera en grève générale » lundi, lance la  centrale syndicale israélienne : jour 331 de la guerre de Gaza -  L'Orient-Le Jour
 

Il a en outre estimé que « celui qui tue des otages ne veut pas d’un accord » sur un cessez-le-feu et la libération des otages israéliens en échange de prisonniers palestiniens. « Nous vous poursuivrons, nous vous attraperons et nous réglerons votre compte », a-t-il lancé à l’adresse du Hamas.

 

Un cadre du mouvement islamiste, qui s’exprimait sous le couvert de l’anonymat, a lui affirmé que les otages avaient été « tués par des tirs et des bombardements de l’occupant » israélien et que certains « d’entre eux » faisaient partie de la liste des otages à libérer que le Hamas « avait approuvée ».

 

Au moins quatre otages doivent être enterrés dans l’après-midi dans plusieurs villes d’Israël.

 

Israéliens tués en Cisjordanie

 

Israël a juré de détruire le Hamas, un mouvement qu’il qualifie de terroriste, à l’instar des États-Unis et de l’Union européenne.

 

Les représailles israéliennes ont fait au moins 40 738 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas, provoqué un désastre humanitaire et sanitaire et déplacé la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants. D’après l’ONU, la majorité des morts sont des femmes et des mineurs.  

 

Dans le même temps, Israël poursuit une vaste opération qualifiée d’« antiterroriste » entamée mercredi dans le nord de la Cisjordanie occupée, qui a suscité les protestations de la communauté internationale.

 

Dans le sud de ce territoire, trois policiers israéliens, dont une femme, ont été tués dimanche près d’un point de contrôle dans une « attaque armée », selon le commandant de la police israélienne.

 

Cette attaque n’a pas été revendiquée, mais le Hamas y a vu « une réponse naturelle aux massacres du peuple » palestinien.

 

Des excavatrices israéliennes détruisaient dimanche des rues de Jénine, une des villes ciblées par l’opération israélienne dans le nord de la Cisjordanie, a constaté un photographe de l’AFP.

 

Au moins 22 Palestiniens, principalement des combattants, ont été tués par l’armée israélienne en Cisjordanie depuis mercredi, selon le ministère palestinien de la Santé. Tous des « terroristes », a dit l’armée israélienne.  

 

Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, et le Djihad islamique, un autre groupe armé, ont déclaré qu’au moins 14 des morts combattaient dans leurs rangs.

 

« La paix, meilleur vaccin » 

 

Dans la bande de Gaza, une campagne de vaccination contre la polio a débuté dimanche matin, avec l’objectif de vacciner plus de 640 000 enfants de moins de dix ans. Elle concerne pour le moment le centre du territoire et comportera deux autres phases pour les autres secteurs.

 

Louise Wateridge, porte-parole de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), a parlé dans l’après-midi d’un « succès » avec des « milliers d’enfants vaccinés ».  

 

Jeudi, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait annoncé qu’Israël avait accepté des « pauses humanitaires » pour cette campagne.

 
La centrale syndicale décrète une ''grève générale'' lundi en soutien aux  otages - L'Orient-Le Jour
Deux des principaux fauteurs de guerre, le PM Benyamin Netanyahu (d) et son ministre de la Défense Yoav Gallant. Dans l’attente d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).
 

Démentant « les informations faisant état d’un cessez-le-feu général » pour permettre cette campagne, le cabinet de M. Nétanyahou a indiqué qu’Israël autoriserait « uniquement un couloir humanitaire ».

 

Le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a estimé de son côté que, pour les enfants de Gaza, « le meilleur vaccin […] est la paix ».

 

Ailleurs dans la bande de Gaza, la Défense civile a fait état de deux morts et six blessés dans une frappe aérienne israélienne sur une maison dans la ville de Gaza.

 

Le pape François a appelé dimanche à un cessez-le-feu immédiat, une libération des otages et une aide à la population de Gaza « où tant de maladies se propagent ». [Avec AFP]

 
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