En Libye, l'ombre des "Kaniyat" plane encore sur les charniers de Tarhouna

Mardi 6 Avril 2021

"Chaque jour des gens disparaissaient": à Tarhouna, une fratrie de six a longtemps fait régner la terreur, éliminant méthodiquement les opposants à leur milice, voire leurs proches. Bien que les Kaniyat aient finalement été bannis, leur ombre plane toujours sur la cité libyenne. Tarhouna, localité rurale à quelque 80 km de la capitale Tripoli: un petit groupe d'hommes afflue vers une vaste esplanade dominée au loin par une colline rocailleuse et grisâtre. Sur le flanc gauche, une dizaine d'ambulances sont postées à intervalles réguliers.
 
 En face se dresse une mosquée au ton ocre. Quelques palmiers chenus complètent le décor. Des affiches placardées sur un mur attirent aussi le regard: ils portent les noms et portraits des "martyrs" de Tarhouna, y compris des enfants. Comme souvent depuis l'été 2020, des habitants se retrouvent pour une prière funéraire, les vendredis, au gré des cadavres exhumés. Ce jour-là, on en dénombre treize. (AFP)
 
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