En Libye, les fragilités d’une paix en clair-obscur

Mercredi 14 Juin 2023

La Libye ne défraie plus guère la chronique internationale. Une stabilité apparente, des fractures internes peu lisibles, des crises ailleurs autrement brûlantes : Tripoli et Benghazi n’intéressent plus, voire lassent.
 
Ce n’est pas franchement la paix comme l’illustrent les incidents récents en Tripolitaine (Ouest). Ce n’est pas non plus la guerre. Nulle trace d’un choc frontal entre deux coalitions politico-militaires encouragées de l’étranger comme ce fut le cas lors de la guerre civile de l’été 2014 ou de la « bataille de Tripoli » en 2019-2020.
 
Ni guerre, ni paix : la Libye vit dans le clair-obscur, l’hybride, l’arrangement précaire et le compromis bancal. Pas assez chaotique pour convoquer urgemment un sommet international. Mais trop fragile pour ne pas inquiéter. Un géant pétro-gazier où s’enkystent des forces armées étrangères (les Turcs dans l’Ouest et les paramilitaires russes de Wagner dans l’Est et le Sud) tandis qu’à ses frontières le Soudan et le Sahel s’embrasent, ce qui n’a rien de rassurant.
 
Le risque de rechute pourrait être neutralisé par un cadre institutionnel perçu comme légitime par la population. Or ce cadre fait – toujours – défaut. (Le Monde)
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