En fixant la date de l’élection présidentielle au 6 octobre, le président tunisien Kaïs Saïed a mis un terme à des mois d’incertitudes et de spéculations quant à la tenue d’une échéance très attendue, après un mandat de cinq ans marqué par de nombreux bouleversements.
Elu avec plus de 72 % des suffrages exprimés au second tour de la présidentielle de 2019, l’ancien professeur de droit constitutionnel âgé de 66 ans s’est octroyé les pleins pouvoirs en juillet 2021 à la faveur d’un coup de force institutionnel, qualifié de « coup d’Etat » par ses opposants.
Il n’a pas encore annoncé sa candidature pour un nouveau mandat. Mais il a fait en sorte que le nombre de personnalités politiques en mesure de se présenter ne cesse de diminuer, en multipliant les arrestations et les poursuites judiciaires contre les leaders des partis politiques d’opposition...
L’absence d’opposition laisse planer le risque d’une nouvelle élection « sans réel enjeu », déplore Hamza Meddeb, chercheur au Carnegie Middle East Center. Bien qu’il n’a pas officiellement annoncé son intention de se représenter, M. Saïed avait averti en avril 2023 qu’il n’était pas « prêt à livrer [son] pays à ceux qui n’ont aucun patriotisme », sans donner plus de détails. [Le Monde]