Face à un nombre limité de pilotes au moment où le trafic aérien redécolle aux Etats-Unis, compagnies et syndicats s'accordent sur un aspect longtemps délaissé: le besoin d'une diversité accrue dans le cockpit.
Dans le pays, les pilotes et ingénieurs de vol sont à 95,7% des personnes blanches et à 90,8% des hommes, selon les données officielles.
La présidente de l'Association des compagnies régionales (RAA), Faye Malarkey Black, a fustigé lors d'une récente audition au Congrès la "diversité très limitée" aux commandes des avions tandis que le président de l'Association des pilotes de ligne (ALPA), Jason Ambrosi, appelait au changement face au manque criant de femmes et de personnes issues de minorités parmi ses homologues.
Au-delà de la nécessité d'accroître la représentativité au travail, attirer des personnes aux profils plus variés pourrait permettre aux compagnies de remplacer les nombreux pilotes ayant choisi de profiter des plans de départ volontaires mis en place lorsque le trafic s'est effondré en 2020.
La demande pour les billets d'avion a depuis redécollé, mais les compagnies ne peuvent plus compter sur une de leurs principales voies de recrutement: l'armée.
En 2000, la moitié des pilotes des plus grandes compagnies aériennes étaient d'anciens militaires. L'armée s'étant dotée de nombreux appareils téléguidés à distance, cette proportion est tombée à 15%.
Les trois quarts des pilotes des compagnies nationales viennent désormais des compagnies régionales, évalue le cabinet Oliver Wyman.
Selon leurs estimations, il manquera 17.000 pilotes en 2032 en Amérique du Nord.
De précédentes estimations étaient encore plus alarmistes.
Mais entre temps, les compagnies ont mis en place des programmes de formation, comme United Airlines qui veut qu'au moins la moitié des recrues à son Académie d'aviation soient des femmes ou des personnes issues de minorités.
Les compagnies ont aussi éliminé des lignes desservant des petits aéroports, réduisant par ricochet le besoin de pilotes, remarque Geoff Murray du cabinet Oliver Wyman.
Les compagnies européennes ne sont pas dans la même situation grâce aux mesures mises en place par les gouvernements pendant la pandémie, qui ont permis de ne pas pousser les pilotes à partir.
Mais elles devraient aussi faire face à des problèmes de recrutement d'ici trois ans au vu du rebond du trafic aérien à l'international, estime Geoff Murray.
- Relever l'âge de la retraite? -
La pénurie de pilotes devrait s'empirer en raison "d'un tsunami à venir de départs à la retraite", a souligné Faye Malarkey Black, la présidente de la RAA, lors de l'audition.
Sa solution: relever l'âge de la retraite obligatoire pour les pilotes de 65 à 67 ans.
Elle a aussi appelé à revoir les règles obligeant les pilotes à avoir volé au moins 1.500 heures avant de pouvoir prendre les commandes d'un avion de ligne, soulignant qu'ils étaient désormais largement assistés par des outils d'aide au pilotage.
Sur ces solutions, les syndicats ne sont pas d'accord.
Elles font courir des risques, a relevé Jason Ambrosi d'ALPA en mettant notamment en avant le fait la diminution drastique des accidents mortels depuis que le seuil minimum d'heures de vol est passé de 250 à 1.500 en 2010.
"Répondre aux problèmes temporaires rencontrés par le secteur après le Covid par des modifications permanentes sur les exigences de formation et de qualification des pilotes est malavisé et dangereux", a-t-il dit.
Pour lui, l'impact des départs en retraite est sur-estimé. Et les compagnies ne devraient pas imputer au manque de pilotes la fermeture de lignes régionales, prises car elles ne sont pas assez rentables, a-t-il avancé.
Les représentants des compagnies et des pilotes s'accordent en revanche pour dire que le coût de la formation des pilotes, qui peut aller au-delà de 100.000 dollars, écarte de nombreux candidats issus de la diversité, aux ressources plus limités.
Un groupe de travail gouvernemental a recommandé d'accroître les campagnes de sensibilisation aux métiers de l'aviation et de mettre en place des bourses dédiées.
Les parlementaires devraient examiner ces propositions lors des débats sur le prochain projet de loi sur le financement de l'agence supervisant l'aviation, la FAA.
Dans le pays, les pilotes et ingénieurs de vol sont à 95,7% des personnes blanches et à 90,8% des hommes, selon les données officielles.
La présidente de l'Association des compagnies régionales (RAA), Faye Malarkey Black, a fustigé lors d'une récente audition au Congrès la "diversité très limitée" aux commandes des avions tandis que le président de l'Association des pilotes de ligne (ALPA), Jason Ambrosi, appelait au changement face au manque criant de femmes et de personnes issues de minorités parmi ses homologues.
Au-delà de la nécessité d'accroître la représentativité au travail, attirer des personnes aux profils plus variés pourrait permettre aux compagnies de remplacer les nombreux pilotes ayant choisi de profiter des plans de départ volontaires mis en place lorsque le trafic s'est effondré en 2020.
La demande pour les billets d'avion a depuis redécollé, mais les compagnies ne peuvent plus compter sur une de leurs principales voies de recrutement: l'armée.
En 2000, la moitié des pilotes des plus grandes compagnies aériennes étaient d'anciens militaires. L'armée s'étant dotée de nombreux appareils téléguidés à distance, cette proportion est tombée à 15%.
Les trois quarts des pilotes des compagnies nationales viennent désormais des compagnies régionales, évalue le cabinet Oliver Wyman.
Selon leurs estimations, il manquera 17.000 pilotes en 2032 en Amérique du Nord.
De précédentes estimations étaient encore plus alarmistes.
Mais entre temps, les compagnies ont mis en place des programmes de formation, comme United Airlines qui veut qu'au moins la moitié des recrues à son Académie d'aviation soient des femmes ou des personnes issues de minorités.
Les compagnies ont aussi éliminé des lignes desservant des petits aéroports, réduisant par ricochet le besoin de pilotes, remarque Geoff Murray du cabinet Oliver Wyman.
Les compagnies européennes ne sont pas dans la même situation grâce aux mesures mises en place par les gouvernements pendant la pandémie, qui ont permis de ne pas pousser les pilotes à partir.
Mais elles devraient aussi faire face à des problèmes de recrutement d'ici trois ans au vu du rebond du trafic aérien à l'international, estime Geoff Murray.
- Relever l'âge de la retraite? -
La pénurie de pilotes devrait s'empirer en raison "d'un tsunami à venir de départs à la retraite", a souligné Faye Malarkey Black, la présidente de la RAA, lors de l'audition.
Sa solution: relever l'âge de la retraite obligatoire pour les pilotes de 65 à 67 ans.
Elle a aussi appelé à revoir les règles obligeant les pilotes à avoir volé au moins 1.500 heures avant de pouvoir prendre les commandes d'un avion de ligne, soulignant qu'ils étaient désormais largement assistés par des outils d'aide au pilotage.
Sur ces solutions, les syndicats ne sont pas d'accord.
Elles font courir des risques, a relevé Jason Ambrosi d'ALPA en mettant notamment en avant le fait la diminution drastique des accidents mortels depuis que le seuil minimum d'heures de vol est passé de 250 à 1.500 en 2010.
"Répondre aux problèmes temporaires rencontrés par le secteur après le Covid par des modifications permanentes sur les exigences de formation et de qualification des pilotes est malavisé et dangereux", a-t-il dit.
Pour lui, l'impact des départs en retraite est sur-estimé. Et les compagnies ne devraient pas imputer au manque de pilotes la fermeture de lignes régionales, prises car elles ne sont pas assez rentables, a-t-il avancé.
Les représentants des compagnies et des pilotes s'accordent en revanche pour dire que le coût de la formation des pilotes, qui peut aller au-delà de 100.000 dollars, écarte de nombreux candidats issus de la diversité, aux ressources plus limités.
Un groupe de travail gouvernemental a recommandé d'accroître les campagnes de sensibilisation aux métiers de l'aviation et de mettre en place des bourses dédiées.
Les parlementaires devraient examiner ces propositions lors des débats sur le prochain projet de loi sur le financement de l'agence supervisant l'aviation, la FAA.