L’allocution du président Macky Sall et son face à face avec des journalistes sénégalais triés au volet ont eu le mérite de dévoiler le décalage entre ses vues d’esprit et les attentes de nos compatriotes, mieux de mettre à nu sa mauvaise foi. Au plus, le président–politicien Macky Sall est un piètre communicateur. Il rate presque à chacune des ses sorties médiatiques sa cible- à convaincre de sa bonne volonté et de son dévouement indéfectible à défendre les valeurs de la République - le peuple des indécis qui se demande toujours et à juste raison : où en est–on avec la crédibilité de la parole du Chef de l’Etat ? Peut–on faire confiance à un homme qui porte en bandoulière la trahison comme un outil de gestion du pouvoir ?
En effet, pour beaucoup de nos compatriotes, très avertis des manœuvres perfides du Chef de l’Etat et de sa cohorte de flagorneurs, la parole du président Macky Sall ne vaut plus rien puisqu'il nous a habitués depuis le début de son magistère au reniement de ses engagements les plus solennels et à nous mentir froidement sans aucune gêne.
Le président Macky Sall a manqué de sérénité et de la hauteur pour s’adresser à l’ensemble du corps social sénégalais qui peut et a le droit même de ne pas partager sa politique. Il a profité à outrance de sa tribune du 31 Décembre 2018 pour étaler ses réalisations et s’en glorifier tout en gardant le silence sur leurs coûts, sur leurs opportunités. Et en quoi, monsieur le président Macky Sall, ces infrastructures transforment de manière substantielle la qualité de vie de nos compatriotes qui tirent le diable par la queue ?
Discourir sur ses nombreuses réalisations et sur le taux de croissance élevé constitue le seul argument qui reste au président Macky Sall pour vendre son bilan aux électeurs sénégalais à quelques encablures de l’élection présidentielle du 24 Février 2019. Et quid du bilan immatériel ? De la pratique de la vertu dans la conduite des affaires publiques ? Une omerta coupable.
Nous avons vu un président – politicien très mal à l’aise sur les valeurs de la République et qui ont été pourtant au cœur de son action politique entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2012.
Cette gêne voire cette honte était également visible sur le visage du ministre Souleymane Jules Diop qui a tout fait pour éviter de se prononcer sur les reniements à l’éthique républicaine du président Macky Sall. Il était méconnaissable. Pourtant, le chroniqueur d’alors de l’émission Deug Deuga beaucoup défendu les valeurs de la République durant son exil au Canada et qui prenait un plaisir narcissique à décortiquer les travers et les manigances de nos politiciens professionnels à l’instar de son mentor d’aujourd’hui le président Macky Sall qui foule aux pieds les règles les plus élémentaires de la République et de la Démocratie.
Et, c’est le même Macky Sall qui fait aujourd’hui du wakh wakhete en niant sa prise de position publique en vue d’exiger du président Abdoulaye Wade la mise à l’écart du ministre de l’intérieur d’alors maître Ousmane Ngom de l’organisation de l’élection présidentielle de 2012.
Un mensonge public du président Macky Sall relayé par les réseaux sociaux et ce devant plusieurs millions de citoyens sénégalais qui regardent le Chef de l’État travestir la vérité dans un dessein sordide de nier la revendication légitime des acteurs de la société civile et des partis de l’opposition en vue de garantir un scrutin sincère et transparent, gage de paix sociale.
Aujourd’hui, à la tête de l’Etat, il en a cure de la stabilité de notre pays. Sa seule volonté est de passer au premier tour, même si c’est au prix de l’indignité, du déshonneur, des menaces et de la lâcheté.
Cet homme, Macky Sall a encore démontré à suffisance à nos compatriotes qu’il n’a rien à faire de nos droits et acquis démocratiques ni de la souveraineté populaire. Il joue au dur. Pourtant, cet homme que nous connaissons trop bien même peut se targuer aujourd’hui d’être d’une lignée de guerriers, a bien sollicité mieux quémandé l’intervention du regretté Khalife général des mourides Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké pour ne pas subir le courroux de l’ancien président de la République maître Abdoulaye Wade. Ne disait – il pas qu’il préfère de loin mourir que d’aller en prison ?
Avec des propos à la fois arrogants et offensants à l’encontre de nos concitoyens, il pense que l’élection présidentielle est déjà pliée à partir du moment où 530 maires du Sénégal le soutiennent. Certes, ils le font par pur esprit clanique et mercantiliste, mais en leur âme et conscience qu’ils savent pertinemment que vous n’êtes pas un homme de devoir et de surcroît ni un modèle de probité morale et intellectuelle.
A partir du moment où, vous êtes incapable d’assumer vos propos de récusation de l’ancien ministre de l’intérieur, maître Ousmane Ngom, cet autre politicien professionnel, mieux un rat de la République, vous ne méritez pas du tout le respect qui sied à vos fonctions.
Pourquoi, donc, vous nous manifestez autant de mépris alors que vous devez raser les murs et solliciter le pardon du peuple pour l’avoir trahi à maintes reprises ?
Je suis choqué et meurtri comme beaucoup de nos compatriotes d’avoir un président de la République qui a une peur bleue d’affronter loyalement le suffrage des électeurs et qui se cache derrière l’administration en vue de commettre en toute impunité - du moment -des forfaitures sur le dos du peuple.
L’histoire ou mieux les citoyens sénégalais retiendront de vous en tant que président de la République, un parfait auxiliaire des autorités françaises, même pas un préfet du pays de Marianne qui défend mieux les intérêts intrinsèques de ses concitoyens de la Métropole que vous ne le faites du pays de nos parents et aïeuls, un homme peu courageux, un homme pas du tout fiable, un homme qui n’honore pas sa parole, un manipulateur hors pair, un homme complexé, un homme partisan et clanique, un apprenti - dictateur qui souffre en silence de l’audace de certains de nos compatriotes de continuer à défendre leurs droits et libertés. Et j’en passe…
Je demeure convaincu que seuls les transhumants politiques et autres thuriféraires zélés qui ont goûté aux délices du pouvoir durant ce septennat peuvent encore fermer leurs yeux et boucher leurs oreilles comme des lâches pour ne voir ni entendre les lamentations de nos compatriotes sur la gestion désastreuse de nos ressources et potentialités économiques de la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar et ses reniements éhontés.
Il revient de plein droit à nos compatriotes de refuser l’affront du message du président Macky Sall qui veut nous retirer notre volonté souveraine à pouvoir choisir nous-mêmes la personne la plus apte morale pour diriger le pays de la Teranga.
Le moment est venu pour tourner à jamais la page de la gouvernance sombre et nauséabonde du président Macky Sall. Il y a des erreurs dans la vie d’une nation qui se paye cash. Le choix du candidat Macky Sall en est une.
Les citoyens sénégalais ont goûté à satiété de la mauvaise foi, de la rancune et de la méchanceté d’un homme auquel nous avons eu le malheur de confier les destinées du pays.
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