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Des viols ont « indubitablement » été commis durant le récent conflit dans la région éthiopienne du Tigré, a annoncé la ministre éthiopienne des Femmes, première confirmation officielle de crimes attestés par des témoignages et potentiellement perpétrés à grande échelle.
Une unité dédiée mise en place par le gouvernement « a malheureusement établi, de façon concluante et indubitable, que des viols ont eu lieu » au Tigré, a indiqué la ministre Filsan Abdullahi Ahmed jeudi soir sur Twitter.
Les autorités judiciaires « traitent actuellement les données en termes de chiffres », a-t-elle ajouté, disant espérer que les auteurs seraient « traduits en justice », sans préciser quels belligérants les avaient commis.
De nombreuses femmes ont affirmé à l’AFP avoir été violées par des soldats érythréens, dont la présence au Tigré — voisin de l’Érythrée — est largement étayée mais toujours officiellement démenti par Addis Abeba et Asmara.
Le 4 novembre, le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé l’armée fédérale contre les forces du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti qui gouvernait alors cette région du Nord et contestait l’autorité fédérale depuis plusieurs mois.
M. Abiy, qui a, depuis qu’il est devenu premier ministre en 2018, progressivement écarté du pouvoir à Addis Abeba le TPLF et la minorité tigréenne qui en détenaient les principaux leviers depuis près de 30 ans, a proclamé la fin du conflit le 28 novembre avec la prise de la capitale régionale Mekele.
Mais l’ONU et des organisations humanitaires affirment que l’insécurité persiste dans la région.
Aucun bilan précis du conflit n’est disponible, mais les combats au Tigré ont déplacé plus de 100 000 personnes, dont 50 000 ont trouvé refuge au Soudan voisin, selon l’ONU.
Les restrictions d’accès à la région imposées aux médias et aux organisations humanitaires rendent difficile la vérification de la situation sur place.
L’ONU a indiqué en janvier avoir reçu des informations « perturbantes » relatives à des violences sexuelles au Tigré, faisant notamment état d’individus contraints de violer des membres de leur propre famille.
La reconnaissance par la ministre que des viols ont eu lieu est « importante », a estimé Sehin Teferra, fondatrice de l’organisation féministe Setaweet, appelant le gouvernement à tenir sa promesse d’enquêter et de soutenir les victimes.
« C’est très, très dur de parler de chiffres et de confirmer des viols, où que ce soit. Tout ce que nous savons, c’est que ça se passe à grande échelle et nous le savons grâce à des informations de première main », a-t-elle expliqué à l’AFP.
Au Tigré, des parents rasent la tête de leurs filles et les habillent « en garçons » pour les protéger du viol, rapporte-t-elle, faisant état de multiples récits de viols commis par des soldats érythréens.
Sehin Teferra appelle également les autorités éthiopiennes à enquêter sur les viols dans d’autres régions théâtres de violences. (AFP)
Une unité dédiée mise en place par le gouvernement « a malheureusement établi, de façon concluante et indubitable, que des viols ont eu lieu » au Tigré, a indiqué la ministre Filsan Abdullahi Ahmed jeudi soir sur Twitter.
Les autorités judiciaires « traitent actuellement les données en termes de chiffres », a-t-elle ajouté, disant espérer que les auteurs seraient « traduits en justice », sans préciser quels belligérants les avaient commis.
De nombreuses femmes ont affirmé à l’AFP avoir été violées par des soldats érythréens, dont la présence au Tigré — voisin de l’Érythrée — est largement étayée mais toujours officiellement démenti par Addis Abeba et Asmara.
Le 4 novembre, le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé l’armée fédérale contre les forces du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti qui gouvernait alors cette région du Nord et contestait l’autorité fédérale depuis plusieurs mois.
M. Abiy, qui a, depuis qu’il est devenu premier ministre en 2018, progressivement écarté du pouvoir à Addis Abeba le TPLF et la minorité tigréenne qui en détenaient les principaux leviers depuis près de 30 ans, a proclamé la fin du conflit le 28 novembre avec la prise de la capitale régionale Mekele.
Mais l’ONU et des organisations humanitaires affirment que l’insécurité persiste dans la région.
Aucun bilan précis du conflit n’est disponible, mais les combats au Tigré ont déplacé plus de 100 000 personnes, dont 50 000 ont trouvé refuge au Soudan voisin, selon l’ONU.
Les restrictions d’accès à la région imposées aux médias et aux organisations humanitaires rendent difficile la vérification de la situation sur place.
L’ONU a indiqué en janvier avoir reçu des informations « perturbantes » relatives à des violences sexuelles au Tigré, faisant notamment état d’individus contraints de violer des membres de leur propre famille.
La reconnaissance par la ministre que des viols ont eu lieu est « importante », a estimé Sehin Teferra, fondatrice de l’organisation féministe Setaweet, appelant le gouvernement à tenir sa promesse d’enquêter et de soutenir les victimes.
« C’est très, très dur de parler de chiffres et de confirmer des viols, où que ce soit. Tout ce que nous savons, c’est que ça se passe à grande échelle et nous le savons grâce à des informations de première main », a-t-elle expliqué à l’AFP.
Au Tigré, des parents rasent la tête de leurs filles et les habillent « en garçons » pour les protéger du viol, rapporte-t-elle, faisant état de multiples récits de viols commis par des soldats érythréens.
Sehin Teferra appelle également les autorités éthiopiennes à enquêter sur les viols dans d’autres régions théâtres de violences. (AFP)