Les rebelles éthiopiens du Tigré, qui avaient avancé ces derniers mois dans les régions voisines de l’Amhara et de l’Afar, ont annoncé lundi s’être repliés dans leur région, ouvrant une nouvelle phase dans ce conflit meurtrier.
La guerre, qui dure depuis plus d’un an, a déclenché une profonde crise humanitaire, au Tigré, mais aussi en Amhara et en Afar, où les combats se sont propagés.
« Nous avons décidé de nous retirer de ces zones vers le Tigré. Nous voulons ouvrir la porte à l’aide humanitaire », a déclaré à l’AFP Getachew Reda, le porte-parole du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
Plus tard lundi, M. Getachew a écrit sur Twitter : « Nous venons de terminer le retrait de nos forces des régions de l’Amhara et de l’Afar. »
Jusqu’ici, le TPLF qualifiait d’« absolument pas envisageable » un retrait de ces deux régions, réclamé par le gouvernement en tant que préalable à des négociations.
De leur côté, les rebelles exigeaient des autorités fédérales qu’elles mettent fin au « siège » du Tigré.
Depuis fin octobre, les deux parties revendiquent chacune des avancées territoriales majeures, mais les communications sont coupées dans les zones des combats et l’accès des journalistes y est restreint, rendant difficile toute vérification indépendante des positions sur le terrain.
Pendant un temps, les rebelles affirmaient se trouver à environ 200 km de la capitale Addis Abeba.
Fin novembre, les médias d’État avaient annoncé l’arrivée sur le front du premier ministre Abiy Ahmed, un ancien lieutenant-colonel de l’armée, pour y mener une « contre-offensive ». Le gouvernement a ensuite revendiqué plusieurs victoires.
« Pertes considérables »
Lundi, la porte-parole du premier ministre, Billene Seyoum, a déclaré à l’AFP que l’annonce du TPLF servait à masquer des déconvenues militaires.
« Le TPLF a subi des pertes considérables au cours des dernières semaines et prétend ainsi (faire) une “retraite stratégique” pour maquiller une défaite », a-t-elle dit.
« Il y a toujours des poches dans la région Amhara où ils (les combattants du TPLF) sont encore, de même que d’autres fronts où ils tentent d’ouvrir le conflit. »
La guerre a éclaté en novembre 2020 après qu’Abiy Ahmed a envoyé l’armée fédérale dans la région septentrionale du Tigré afin d’en destituer les autorités locales, issues du TPLF, qui défiaient son autorité et qu’il accusait d’avoir attaqué des bases militaires.
Abiy Ahmed avait proclamé la victoire trois semaines plus tard, après la prise de la capitale régionale Mekele. Mais en juin, le TPLF a repris l’essentiel du Tigré, puis avancé dans les régions voisines de l’Afar et de l’Amhara.
Le conflit a fait plusieurs milliers de morts, plus de deux millions de déplacés et plongé des centaines de milliers d’Ethiopiens dans des conditions proches de la famine, selon l’ONU.
Lettre à l’ONU
Les intenses efforts diplomatiques déployés notamment par l’Union africaine pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu n’ont jusqu’à présent permis aucun progrès décisif.
Lundi, jour où le Conseil de sécurité de l’ONU doit avoir une réunion sur l’Éthiopie, M. Getachew a affirmé que le leader du TPLF, Debretsion Gebremichael, avait envoyé une lettre au secrétaire général Antonio Guterres pour l’informer du repli et appeler à une cessation immédiate des hostilités, espérant que le retrait serait « une ouverture décisive pour la paix ».
Farhan Haq, le porte-parole adjoint de l’organisation, a confirmé que cette lettre était « étudiée ». Au cours d’un point de presse à New York, il a rappelé qu’une dizaine de membres du personnel de l’ONU étaient toujours détenus en Éthiopie, demandant leur libération.
De leur côté, les États-Unis ont dit lundi espérer que le repli annoncé « ouvre la porte » à la diplomatie pour mettre fin au conflit.
« Si nous assistons bien à un mouvement des forces tigréennes refluant vers le Tigré, c’est quelque chose que nous saluons » et « nous espérons que cela ouvre la porte plus largement à la diplomatie », a déclaré le porte-parole du département d’État américain Ned Price.
L’envoyée spéciale de l’ONU pour l’Irlande, Geraldine Byrne Nason avait également déclaré plus tôt que le repli du TPLF offrait « une bonne occasion de créer, espérons-le, un espace politique de dialogue ».
Selon des copies de la lettre circulant sur les réseaux sociaux, M. Debretsion a demandé l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus du Tigré et d’un couloir d’aide aérien ou terrestre, ainsi que d’un embargo sur les armes à l’Éthiopie et à l’Erythrée voisine.
Il appelle aussi le Conseil de sécurité à veiller au retrait des forces amhara et érythréennes du Tigré occidental.
Amhara et Tigréens revendiquent l’ouest du Tigré et les Amhara ont pris au début de la guerre le contrôle de ces terres fertiles. L’ONU s’y est inquiétée de larges déplacements de population et les États-Unis d’actes de « nettoyage ethnique ».
« Nous avons besoin que la communauté internationale agisse », a déclaré M. Getachew.
Les craintes d’une marche des rebelles sur la capitale ont incité plusieurs pays-dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni-à demander à leurs citoyens de quitter l’Éthiopie dès que possible.
Vendredi, l’ONU a donné son feu vert à un mécanisme international d’enquête sur les exactions commises en Ethiopie. (AFP)
La guerre, qui dure depuis plus d’un an, a déclenché une profonde crise humanitaire, au Tigré, mais aussi en Amhara et en Afar, où les combats se sont propagés.
« Nous avons décidé de nous retirer de ces zones vers le Tigré. Nous voulons ouvrir la porte à l’aide humanitaire », a déclaré à l’AFP Getachew Reda, le porte-parole du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
Plus tard lundi, M. Getachew a écrit sur Twitter : « Nous venons de terminer le retrait de nos forces des régions de l’Amhara et de l’Afar. »
Jusqu’ici, le TPLF qualifiait d’« absolument pas envisageable » un retrait de ces deux régions, réclamé par le gouvernement en tant que préalable à des négociations.
De leur côté, les rebelles exigeaient des autorités fédérales qu’elles mettent fin au « siège » du Tigré.
Depuis fin octobre, les deux parties revendiquent chacune des avancées territoriales majeures, mais les communications sont coupées dans les zones des combats et l’accès des journalistes y est restreint, rendant difficile toute vérification indépendante des positions sur le terrain.
Pendant un temps, les rebelles affirmaient se trouver à environ 200 km de la capitale Addis Abeba.
Fin novembre, les médias d’État avaient annoncé l’arrivée sur le front du premier ministre Abiy Ahmed, un ancien lieutenant-colonel de l’armée, pour y mener une « contre-offensive ». Le gouvernement a ensuite revendiqué plusieurs victoires.
« Pertes considérables »
Lundi, la porte-parole du premier ministre, Billene Seyoum, a déclaré à l’AFP que l’annonce du TPLF servait à masquer des déconvenues militaires.
« Le TPLF a subi des pertes considérables au cours des dernières semaines et prétend ainsi (faire) une “retraite stratégique” pour maquiller une défaite », a-t-elle dit.
« Il y a toujours des poches dans la région Amhara où ils (les combattants du TPLF) sont encore, de même que d’autres fronts où ils tentent d’ouvrir le conflit. »
La guerre a éclaté en novembre 2020 après qu’Abiy Ahmed a envoyé l’armée fédérale dans la région septentrionale du Tigré afin d’en destituer les autorités locales, issues du TPLF, qui défiaient son autorité et qu’il accusait d’avoir attaqué des bases militaires.
Abiy Ahmed avait proclamé la victoire trois semaines plus tard, après la prise de la capitale régionale Mekele. Mais en juin, le TPLF a repris l’essentiel du Tigré, puis avancé dans les régions voisines de l’Afar et de l’Amhara.
Le conflit a fait plusieurs milliers de morts, plus de deux millions de déplacés et plongé des centaines de milliers d’Ethiopiens dans des conditions proches de la famine, selon l’ONU.
Lettre à l’ONU
Les intenses efforts diplomatiques déployés notamment par l’Union africaine pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu n’ont jusqu’à présent permis aucun progrès décisif.
Lundi, jour où le Conseil de sécurité de l’ONU doit avoir une réunion sur l’Éthiopie, M. Getachew a affirmé que le leader du TPLF, Debretsion Gebremichael, avait envoyé une lettre au secrétaire général Antonio Guterres pour l’informer du repli et appeler à une cessation immédiate des hostilités, espérant que le retrait serait « une ouverture décisive pour la paix ».
Farhan Haq, le porte-parole adjoint de l’organisation, a confirmé que cette lettre était « étudiée ». Au cours d’un point de presse à New York, il a rappelé qu’une dizaine de membres du personnel de l’ONU étaient toujours détenus en Éthiopie, demandant leur libération.
De leur côté, les États-Unis ont dit lundi espérer que le repli annoncé « ouvre la porte » à la diplomatie pour mettre fin au conflit.
« Si nous assistons bien à un mouvement des forces tigréennes refluant vers le Tigré, c’est quelque chose que nous saluons » et « nous espérons que cela ouvre la porte plus largement à la diplomatie », a déclaré le porte-parole du département d’État américain Ned Price.
L’envoyée spéciale de l’ONU pour l’Irlande, Geraldine Byrne Nason avait également déclaré plus tôt que le repli du TPLF offrait « une bonne occasion de créer, espérons-le, un espace politique de dialogue ».
Selon des copies de la lettre circulant sur les réseaux sociaux, M. Debretsion a demandé l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus du Tigré et d’un couloir d’aide aérien ou terrestre, ainsi que d’un embargo sur les armes à l’Éthiopie et à l’Erythrée voisine.
Il appelle aussi le Conseil de sécurité à veiller au retrait des forces amhara et érythréennes du Tigré occidental.
Amhara et Tigréens revendiquent l’ouest du Tigré et les Amhara ont pris au début de la guerre le contrôle de ces terres fertiles. L’ONU s’y est inquiétée de larges déplacements de population et les États-Unis d’actes de « nettoyage ethnique ».
« Nous avons besoin que la communauté internationale agisse », a déclaré M. Getachew.
Les craintes d’une marche des rebelles sur la capitale ont incité plusieurs pays-dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni-à demander à leurs citoyens de quitter l’Éthiopie dès que possible.
Vendredi, l’ONU a donné son feu vert à un mécanisme international d’enquête sur les exactions commises en Ethiopie. (AFP)