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Fermeture de Yavuz Salim: des contrats de services contre la dignité du Sénégal

Samedi 14 Octobre 2017

Fermeture de Yavuz Salim: des contrats de services contre la dignité du Sénégal
L’aveu du Président Macky Sall sur le chantage exercé par la Turquie en faveur de la fermeture des écoles du réseau Yavuz Salim se passe de commentaires. Il est si extraordinaire que l’on se demande si l’on doit souligner la sincérité surprenante du chef de l’Etat dans la justification de la décision gouvernementale ou s’appesantir sur la soumission brutale du Sénégal à l’exigence du Président Reccep Tayyip Erdogan. Au final, autant il est du devoir d’un chef d’Etat d’être transparent à l’endroit de son peuple, autant il a l’obligation sacrée d’en défendre les intérêts.
 
Pour la circonstance, il est difficile de croire que le Président Sall se soit plus soucié des intérêts souverains du Sénégal que de ses propres perspectives politiques. Concrètement, en cédant au chantage d’Erdogan, le chef de l’Etat sénégalais a fortement privilégié la défense des contrats de prestations de services signés par son gouvernement avec des entreprises turques. L’aéroport international Blaise Diagne de Diass-Thiès est l’un de ces contrats. Il a décidé d’en faire l’emblème de son septennat.
 
Il a programmé son ouverture à la date du 7 décembre 2017, et cela les Turcs le savent depuis bien longtemps. Au conseil des ministres du 11 octobre, il a fait adopter un projet de décret ouvrant l’AIBD à la «circulation aérienne publique». Il est plus que probable que la Turquie ait usé, directement ou indirectement, du chantage sur ce dossier lourd au plan financier.
 
Entre la gestion de  cet aéroport confiée aux Turcs pour les vingt prochaines années, la construction, auparavant, du Centre international de conférence de Diamniadio (CICAD) par des entreprises turques, des investissements de plusieurs centaines de millions de dollars dans divers domaines dont l’hôtellerie, et les pressions des lobbies d’affaires sénégalais proches du régime et qui tirent  partie de ces business, la tentation a été grande de capituler. Macky Sall n’y a pas résisté. Il a eu tort.
 
Que vaut un aéroport (flambant neuf), hérité d’un pouvoir précédent, face à l’extraordinaire sacerdoce que constitue le défi de mise en œuvre réelle d’une école d’excellence au service des enfants de son pays ? La mise à sac lente de Yavuz Selim – car c’est de cela dont il s’agit en fin de compte – pour satisfaire un pays étranger est une humiliation manifeste infligée à la fonction présidentielle sénégalaise. Dès lors, il n’est pas certain que les autorités turques, au-delà du vocabulaire diplomatique convenu, puissent vouer un respect sincère à leurs homologues du Sénégal.
 
Ici, ce n’est pas Erdogan qui est en cause si l’on suit le principe selon lequel les Etats n’ont pas d’amis mais des intérêts. C’est notre président qui a failli. Défendre la scolarité de 3 000 enfants et le gagne-pain de centaines de travailleurs d’un système reconnu performant nous parait mille fois plus noble que privilégier de manière si outrancière une infrastructure – l’aéroport Blaise Diagne – qui ne développera pas (par ailleurs) fondamentalement le Sénégal.  Un pays et son Président doivent se faire respecter au plan international au risque d’être classés dans la catégorie des paria juste destinés à sortir de l’histoire par les petites portes laissées ouvertes pour eux par les ogres de la planète.
 
Question essentielle à laquelle le président Sall ne répondra pas: en quoi ces écoles du réseau Yavuz Selim étaient-elles une menace pour cette Turquie si fière d’elle-même et de son histoire, celle qui ferraille autant avec les Etats-Unis (récente affaire des visas), qu’avec l’Union européenne (projet d’adhésion bloqué) et qui est au cœur des grands conflits irakien et syrien ?
 
L’histoire et la vie peuvent nous réserver pleine de surprises. Elles nous surprendraient lorsque, de cette fournée d’élèves empêchés de poursuivre leurs études dans les écoles Yavuz Selim par leur propre Président de la République, sortiraient un jour des ingénieurs sénégalais qui construiraient pour le Sénégal quelque chose comme un…aéroport de grande dimension.
 
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1.Posté par Me François JURAIN le 17/10/2017 12:42
Bienvenue en SENEQUIE, dont le président s'appelle Macky SALDOGAN!
Cette fermeture est un scandale, on met 3000 élèves sur le carreau, alors même que les enseignants n'en peuvent plus d'avoir des classes de 100 élèves et plus!
Se coucher, comme le Président Macky SALL l'a fait, devant un dictateur fou et sanguiaire, obédé par la seule idée qu'il pourrait avoir à subir un parti d'opposition, et plus qu'une honte et qu'un scandale.
Mais cela interpelle, et oblige de se poser deux questions:
La turquie investi au sénégal, comme elle le fait partout en Afrique qui semble devenir son terrain de jeu favori. C'est bien, elle en a parfaitement le droit, à partir du moment où elle peut, comme n'importe quelle entreprise, sénégalaise ou étrangère, soumissionner aux appels d'offres qu'elle peut aussi remporter, "à la loyale". Ce qui signifie la pleine et entière transparence sur les attributions des marchés publics de l'état: ..y a t il u rapport entre cette transparence et les lunettes de soleil que portait notre président, lors de ses aveux plutôt timide?
Si le sus cité ERDOGAN peut, en toute tranquillité, faire la loi au SENEGAL, c'est qu'il sait qu'il peut se le permettre, car même le Président en place, démocratiquement élu (pardon, ce mot là n'existe pas dans le dictionnaire TURCO-ERDOGANIEN) ne peut l'en empêcher? pourquoi donc???
Alors, inauguration de l'aéroport le 7 decembre 2017? pourquoi pas quand il s'agit simplement de boire un verre de jus de fruit et manger des gâteaux. Mais prendre l'avion ou atterrir le 8, merci, je laisse la place! j'attendrai un peu!!!
Un aeroport, ca s'ouvre quand toutes les garanties de fonctionnement (pistes, tour de contrôle, ect...) est opérationnel: de l'avis même des spécialistes, ce n'est pas possible. Mais est ce que l'avis des spécialistes comptent encore dans ce pays? l'avis de l'OFNAC, de l'IGS, de la COUR DES COMPTES, par exemple, dont on ne connait toujourts pas le rapport des activités de...2016!!!
Je subègre que Monsieur MACKY SALL, ses ministres, et le suscité ERDOGAN prennent le premier vol inaugural: après, je serai (peut être) un peu plus rassuré!

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