Les dirigeants sécessionnistes de Catalogne ont commencé à admettre l'échec de la proclamation d'indépendance de leur "République" et à échanger des reproches.
Cinq jours après que le Parlement catalan eut proclamé la création d'un "Etat indépendant" du Royaume d'Espagne, les fonctionnaires de la nouvelle république travaillaient sous les ordres du gouvernement espagnol, qui a placé la région sous tutelle.
Le président catalan destitué par Madrid, Carles Puigdemont, a déclaré mardi depuis Bruxelles accepter les élections régionales convoquées le 21 décembre par le chef du gouvernement Mariano Rajoy.
Il a demandé aux indépendantistes de se préparer pour "un long chemin" en estimant qu'il valait mieux "ralentir" l'indépendance.
"L'indépendantisme n'est pas ralenti, il a été stoppé", a répliqué sous couvert d'anonymat une source du gouvernement espagnol à Barcelone.
"Tout est normal en Catalogne et nous espérons que cela continuera ainsi jusqu'aux élections" régionales du 21 décembre, a ajouté cette source. Le préfet Enric Millo assurait de son côté n'avoir "pas trouvé un seul cas de fonctionnaire qui ne remplisse pas son devoir".
L'ex-"ministre" des Entreprises du gouvernement catalan, Santi Vila - qui avait démissionné juste avant la déclaration d'indépendance - a admis que la Catalogne n'avait pas les moyens de concrétiser la sécession promise, en reprochant à ses collègues leur naïveté.
"Où est le contrôle du territoire, des ports, des aéroports?", a-t-il demandé.
"Nous avons manqué d'intelligence politique", a dit M. Vila à la radio Rac 1, rejetant l'idée que l'exécutif ait voulu tromper les électeurs.
"Je ne crois pas qu'on puisse parler de tromperie mais c'est certain que j'ai des collègues de gouvernement qui ont fait preuve d'une ingénuité qui surprend à leur âge", a-t-il lancé.
- 'Mince, que s'est-il passé ici?' -
Et aussitôt Santi Vila s'est offert pour prendre la tête du PDeCAT (Parti démocrate européen catalan, conservateur indépendantiste), la formation de Puigdemont.
Le PDeCAT fait partie de la coalition qui gouverne la région avec le parti ERC (Gauche républicaine de Catalogne) dont le chef Oriol Junqueras était vice-président de l'exécutif de la région et "ministre" de l'Economie.
Après avoir poussé à la proclamation unilatérale d'indépendance, ERC participera aux élections régionales, parce que "nous sommes les champions de la démocratie", a lancé M. Junqueras.
Quant au parti d'extrême gauche indépendantiste CUP, un de ses députés Benet Salellas, a constaté que "le gouvernement catalan n'était pas prêt pour un scénario de déclaration unilatérale" d'indépendance puisqu'aucune structure étatique n'avait été préparée.
L'indépendantisme catalan a attendu en vain le soutien de l'Union européenne après les violences policières qui ont émaillé le référendum interdit du 1er octobre, puis le placement en détention provisoire de deux dirigeants d'associations indépendantistes pour "sédition".
La porte-parole du PDeCAT, Marta Pascal, a évoqué mardi "sinon une désillusion, une sensation de +Mince, que s'est-il passé ici?+", quand on constate que la "République" n'a été reconnue par aucun pays étranger et que la police régionale, les Mossos d'Esquadra, appliquent les ordres de Madrid.
Elle a reconnu que les indépendantistes pouvaient avoir eu "l'impression que ce serait du gâteau"...
- Récriminations -
"Il s'est produit une déclaration d'indépendance en laquelle beaucoup de gens avaient cru et, soudain, il n'y a pas de scénario clair". En réponse, "le mouvement s'affole", dit à l'AFP Sandra Leon, analyste politique et enseignante à l'université britannique de York.
"Il y aura des récriminations", dit-elle. "Chacun va essayer de présenter ce qui s'est passé comme ça l'arrange" alors que la pré-campagne électorale a déjà démarré.
"Il faudra analyser comment l'autonomie a été perdue pour une déclaration symbolique (d'indépendance) qui n'était pas magique, comme certains avaient osé le dire publiquement", écrivait mercredi la directrice du journal indépendantiste Ara.
L'ex-président catalan socialiste (2006-2010) José Montilla, adversaire des indépendantistes, a été particulièrement sévère.
"Ces messieurs ont menti aux gens, ils les ont embrouillés, ils leur ont vendu une chose dont ils savaient que c'était une tromperie, impossible", a-t-il dit à la télévision publique catalane.
Cinq jours après que le Parlement catalan eut proclamé la création d'un "Etat indépendant" du Royaume d'Espagne, les fonctionnaires de la nouvelle république travaillaient sous les ordres du gouvernement espagnol, qui a placé la région sous tutelle.
Le président catalan destitué par Madrid, Carles Puigdemont, a déclaré mardi depuis Bruxelles accepter les élections régionales convoquées le 21 décembre par le chef du gouvernement Mariano Rajoy.
Il a demandé aux indépendantistes de se préparer pour "un long chemin" en estimant qu'il valait mieux "ralentir" l'indépendance.
"L'indépendantisme n'est pas ralenti, il a été stoppé", a répliqué sous couvert d'anonymat une source du gouvernement espagnol à Barcelone.
"Tout est normal en Catalogne et nous espérons que cela continuera ainsi jusqu'aux élections" régionales du 21 décembre, a ajouté cette source. Le préfet Enric Millo assurait de son côté n'avoir "pas trouvé un seul cas de fonctionnaire qui ne remplisse pas son devoir".
L'ex-"ministre" des Entreprises du gouvernement catalan, Santi Vila - qui avait démissionné juste avant la déclaration d'indépendance - a admis que la Catalogne n'avait pas les moyens de concrétiser la sécession promise, en reprochant à ses collègues leur naïveté.
"Où est le contrôle du territoire, des ports, des aéroports?", a-t-il demandé.
"Nous avons manqué d'intelligence politique", a dit M. Vila à la radio Rac 1, rejetant l'idée que l'exécutif ait voulu tromper les électeurs.
"Je ne crois pas qu'on puisse parler de tromperie mais c'est certain que j'ai des collègues de gouvernement qui ont fait preuve d'une ingénuité qui surprend à leur âge", a-t-il lancé.
- 'Mince, que s'est-il passé ici?' -
Et aussitôt Santi Vila s'est offert pour prendre la tête du PDeCAT (Parti démocrate européen catalan, conservateur indépendantiste), la formation de Puigdemont.
Le PDeCAT fait partie de la coalition qui gouverne la région avec le parti ERC (Gauche républicaine de Catalogne) dont le chef Oriol Junqueras était vice-président de l'exécutif de la région et "ministre" de l'Economie.
Après avoir poussé à la proclamation unilatérale d'indépendance, ERC participera aux élections régionales, parce que "nous sommes les champions de la démocratie", a lancé M. Junqueras.
Quant au parti d'extrême gauche indépendantiste CUP, un de ses députés Benet Salellas, a constaté que "le gouvernement catalan n'était pas prêt pour un scénario de déclaration unilatérale" d'indépendance puisqu'aucune structure étatique n'avait été préparée.
L'indépendantisme catalan a attendu en vain le soutien de l'Union européenne après les violences policières qui ont émaillé le référendum interdit du 1er octobre, puis le placement en détention provisoire de deux dirigeants d'associations indépendantistes pour "sédition".
La porte-parole du PDeCAT, Marta Pascal, a évoqué mardi "sinon une désillusion, une sensation de +Mince, que s'est-il passé ici?+", quand on constate que la "République" n'a été reconnue par aucun pays étranger et que la police régionale, les Mossos d'Esquadra, appliquent les ordres de Madrid.
Elle a reconnu que les indépendantistes pouvaient avoir eu "l'impression que ce serait du gâteau"...
- Récriminations -
"Il s'est produit une déclaration d'indépendance en laquelle beaucoup de gens avaient cru et, soudain, il n'y a pas de scénario clair". En réponse, "le mouvement s'affole", dit à l'AFP Sandra Leon, analyste politique et enseignante à l'université britannique de York.
"Il y aura des récriminations", dit-elle. "Chacun va essayer de présenter ce qui s'est passé comme ça l'arrange" alors que la pré-campagne électorale a déjà démarré.
"Il faudra analyser comment l'autonomie a été perdue pour une déclaration symbolique (d'indépendance) qui n'était pas magique, comme certains avaient osé le dire publiquement", écrivait mercredi la directrice du journal indépendantiste Ara.
L'ex-président catalan socialiste (2006-2010) José Montilla, adversaire des indépendantistes, a été particulièrement sévère.
"Ces messieurs ont menti aux gens, ils les ont embrouillés, ils leur ont vendu une chose dont ils savaient que c'était une tromperie, impossible", a-t-il dit à la télévision publique catalane.