Le secrétaire général de l'ONU a appelé mardi la communauté internationale réunie à Genève pour le premier Forum mondial sur les réfugiés à en faire "beaucoup plus pour assumer collectivement" la charge des déplacés, plus nombreux que jamais.
"Il est temps de répondre plus équitablement aux crises des réfugiés en partageant les responsabilités", a déclaré mardi le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres en ouverture du Forum.
Ce rassemblement est organisé à l'ONU un an exactement après l'adoption à New York d'un Pacte mondial sur les réfugiés, censé apporter une réponse collective aux mouvements massifs de déplacés.
La question du partage de la charge des réfugiés divise pays riches et émergents, au premier titre desquels la Turquie du président Recep Tayyip Erdogan, présent mardi en tant que co-organisateur du Forum. Les pays pauvres ou en voie de développement, qui accueillent 80% des réfugiés dans le monde, s'estiment livrés à eux-mêmes face à un lourd fardeau pour leur économie et leur société.
"La communauté internationale doit en faire beaucoup plus pour assumer collectivement cette responsabilité", a encore souligné Antonio Guterres, expliquant devant les nombreux chefs d'Etat, ministres et entreprises réunis à Genève que "les pays en développement (...) accueillent admirablement la grande majorité des réfugiés et doivent être davantage soutenus".
"Nous ne sommes pas complètement démunis", a encore affirmé M. Guterres, appelant à répondre "collectivement" à cette question.
- Erdogan, nouvelles menaces? -
Avec un record de 71 millions de déplacés en 2018, dont 26 millions de réfugiés, "les perspectives sont sombres", a toutefois constaté le Haut-Commissaire aux réfugiés des Nations unies Filippo Grandi, mardi.
M. Grandi a également appelé la communauté internationale à "ne pas fermer les yeux devant la réalité" de crise des réfugiés, ce qui aiderait ceux qui "instrumentalisent" leur sort "à des fins politiques".
Pour transformer en actes les intentions onusiennes, M. Grandi attend surtout des contributions "financières", une "assistance matérielle" ou encore des annonces en matière de réinstallations. Ce programme du HCR vise à installer dans des pays riches des réfugiés qui se retrouvent dans des pays n'offrant pas toutes les garanties, notamment pour leur sécurité.
Après les responsables onusiens, c'est surtout la position du président turc Erdogan qui est attendue mardi. L'homme fort d'Ankara, dont le pays accueille le plus de réfugiés dans le monde, environ 3 millions, martèle de longue date que, faute d'aide plus substantielle de la communauté internationale, il pourrait laisser les réfugiés et migrants passer en Europe.
D'autres pays, à commencer par les co-organisateurs (outre la Turquie, l'Allemagne, le Costa Rica, l'Ethiopie et le Pakistan), doivent ensuite s'exprimer pour apporter leurs points de vue lors d'un débat centré sur le "partage" de la charge des réfugiés, mais lors duquel il sera également question d'environnement, d'éducation, d'emploi ou encore d'énergie.
Sur ce dernier enjeu énergétique, le Haut-commissaire Grandi a annoncé mardi l'objectif d'assurer l'accès à l'énergie dans tous les camps de réfugiés d'ici à 2030.
- 'Discours stériles' -
Les défis restent immenses, a rappelé lundi l'ONG Oxfam: la "responsabilité" de l'accueil des réfugiés "est injustement mise sur certains des pays les plus pauvres".
"Des millions de réfugiés vulnérables sont en danger ou maintenus dans l'incertitude parce que de nombreux pays refusent de prendre leur part de responsabilité", a insisté un responsable d'Oxfam, Danny Sriskandarajah.
Le Forum, qui a vocation à se tenir tous les quatre ans, se veut une déclinaison concrète du Pacte signé à l'ONU, non contraignant lui aussi et qui comportait quatre objectifs principaux: alléger les pressions exercées sur les pays d'accueil, accroître l'autonomie des réfugiés, générer des solutions faisant appel à des pays tiers, favoriser le retour en sécurité des réfugiés dans leur pays d'origine.
Mais Mohammed Badran, réfugié palestinien qui participe comme une soixantaine d'exilés au rassemblement a affirmé à l'AFP avoir "peur" que "ce forum ne devienne une énième conférence où l'on dépense beaucoup d'argent" sans qu'au final "rien ne soit mis en oeuvre".
"Nous avons besoin d'actions", demande-t-il, "pas de discours stériles".
"Il est temps de répondre plus équitablement aux crises des réfugiés en partageant les responsabilités", a déclaré mardi le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres en ouverture du Forum.
Ce rassemblement est organisé à l'ONU un an exactement après l'adoption à New York d'un Pacte mondial sur les réfugiés, censé apporter une réponse collective aux mouvements massifs de déplacés.
La question du partage de la charge des réfugiés divise pays riches et émergents, au premier titre desquels la Turquie du président Recep Tayyip Erdogan, présent mardi en tant que co-organisateur du Forum. Les pays pauvres ou en voie de développement, qui accueillent 80% des réfugiés dans le monde, s'estiment livrés à eux-mêmes face à un lourd fardeau pour leur économie et leur société.
"La communauté internationale doit en faire beaucoup plus pour assumer collectivement cette responsabilité", a encore souligné Antonio Guterres, expliquant devant les nombreux chefs d'Etat, ministres et entreprises réunis à Genève que "les pays en développement (...) accueillent admirablement la grande majorité des réfugiés et doivent être davantage soutenus".
"Nous ne sommes pas complètement démunis", a encore affirmé M. Guterres, appelant à répondre "collectivement" à cette question.
- Erdogan, nouvelles menaces? -
Avec un record de 71 millions de déplacés en 2018, dont 26 millions de réfugiés, "les perspectives sont sombres", a toutefois constaté le Haut-Commissaire aux réfugiés des Nations unies Filippo Grandi, mardi.
M. Grandi a également appelé la communauté internationale à "ne pas fermer les yeux devant la réalité" de crise des réfugiés, ce qui aiderait ceux qui "instrumentalisent" leur sort "à des fins politiques".
Pour transformer en actes les intentions onusiennes, M. Grandi attend surtout des contributions "financières", une "assistance matérielle" ou encore des annonces en matière de réinstallations. Ce programme du HCR vise à installer dans des pays riches des réfugiés qui se retrouvent dans des pays n'offrant pas toutes les garanties, notamment pour leur sécurité.
Après les responsables onusiens, c'est surtout la position du président turc Erdogan qui est attendue mardi. L'homme fort d'Ankara, dont le pays accueille le plus de réfugiés dans le monde, environ 3 millions, martèle de longue date que, faute d'aide plus substantielle de la communauté internationale, il pourrait laisser les réfugiés et migrants passer en Europe.
D'autres pays, à commencer par les co-organisateurs (outre la Turquie, l'Allemagne, le Costa Rica, l'Ethiopie et le Pakistan), doivent ensuite s'exprimer pour apporter leurs points de vue lors d'un débat centré sur le "partage" de la charge des réfugiés, mais lors duquel il sera également question d'environnement, d'éducation, d'emploi ou encore d'énergie.
Sur ce dernier enjeu énergétique, le Haut-commissaire Grandi a annoncé mardi l'objectif d'assurer l'accès à l'énergie dans tous les camps de réfugiés d'ici à 2030.
- 'Discours stériles' -
Les défis restent immenses, a rappelé lundi l'ONG Oxfam: la "responsabilité" de l'accueil des réfugiés "est injustement mise sur certains des pays les plus pauvres".
"Des millions de réfugiés vulnérables sont en danger ou maintenus dans l'incertitude parce que de nombreux pays refusent de prendre leur part de responsabilité", a insisté un responsable d'Oxfam, Danny Sriskandarajah.
Le Forum, qui a vocation à se tenir tous les quatre ans, se veut une déclinaison concrète du Pacte signé à l'ONU, non contraignant lui aussi et qui comportait quatre objectifs principaux: alléger les pressions exercées sur les pays d'accueil, accroître l'autonomie des réfugiés, générer des solutions faisant appel à des pays tiers, favoriser le retour en sécurité des réfugiés dans leur pays d'origine.
Mais Mohammed Badran, réfugié palestinien qui participe comme une soixantaine d'exilés au rassemblement a affirmé à l'AFP avoir "peur" que "ce forum ne devienne une énième conférence où l'on dépense beaucoup d'argent" sans qu'au final "rien ne soit mis en oeuvre".
"Nous avons besoin d'actions", demande-t-il, "pas de discours stériles".