PARIS (Reuters) - Le projet de programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) manque d'ambitions en matière d'économies d'énergie, de biogaz et d'éolien en mer et doit donc être amendé, a estimé Engie mardi.
Ce projet, présenté fin janvier et actuellement soumis à consultation, met l'accent sur l'électrification des usages et prévoit que la France diminue en priorité ses besoins d'énergies les plus carbonées mais, dans sa version actuelle, abaisse aussi à 17% l'objectif global de réduction de la consommation finale en 2030 par rapport à 2012, contre 20% visés précédemment.
Le texte, qui prendra la forme d'un décret, réduit en outre les ambitions de la France en matière de biogaz en fixant un objectif de référence de 7% dans la consommation de gaz en 2030 au lieu de 10% auparavant, tout en demandant à la filière des baisses de coûts qu'elle juge irréalistes.
Didier Holleaux, directeur général adjoint d'Engie chargé notamment des réseaux gaziers, a critiqué lors d'une conférence de presse une PPE "très insuffisamment ambitieuse" et un projet "en trompe-l'oeil", avec "une partie où l'on peut craindre, si les choses restent en l'état, que rien ne se passe".
Engie souhaite ainsi que le gouvernement rétablisse les objectifs prévus dans la loi de transition énergétique de 2015 en matière de baisse des consommations - l'Elysée ayant d'ores-et-déjà laissé entendre que tel serait le cas - mais aussi de développement du "gaz vert".
"Il s'agit (aujourd'hui) d'une tentative d'assassinat de la filière biogaz", selon Didier Holleaux, qui propose de favoriser l'émergence de sites de production de tailles petites et moyennes à travers un relèvement du seuil à partir duquel des appels d'offres seraient lancés et une baisse progressive des tarifs de rachat.
LE RETOUR DU CHAUFFAGE ÉLECTRIQUE ?
Engie juge en outre insuffisant le rythme d'appels d'offres prévu pour développer l'éolien en mer et estime qu'au moins 1 à 1,5 gigawatt (GW) de capacités devraient être attribués chaque année à partir de 2021 - contre quelque 0,5 GW projeté actuellement - pour renforcer la compétitivité de l'éolien posé et assurer une place de leader à la France dans l'éolien flottant.
Didier Holleaux a également indiqué que le projet actuel de PPE incluait une disposition qui pourrait conduire à réintroduire massivement le chauffage électrique dans les bâtiments neufs, ce qui fragiliserait la sécurité d'approvisionnement de la France dans les périodes de pointe de consommation.
"La concertation sur la réglementation environnementale 2020 est en cours et donc on se demande quel besoin il y a d'en préempter les conclusions (...) en les fixant dans un texte qui n'a rien à voir. Malheureusement, il apparaît que la seule justification serait d'augmenter globalement la consommation électrique pour justifier le maintien d'un certain nombre de réacteurs nucléaires."
Fournisseur historique du gaz en France, l'ex-GDF Suez est détenu à 23,6% par l'Etat français, dont le désengagement au moins partiel pourra intervenir après la vote de la loi Pacte.
L'examen en conseil des ministres du projet de loi relatif à l'énergie et au climat, prévu à l'origine début mars, a été reporté après de vives critiques de la part des ONG et du Conseil économique, social et environnemental (Cese) qui ont contraint le gouvernement à revoir sa copie.
L'Elysée a cependant estimé que ce report ne retarderait pas l'approbation de la loi, pour laquelle la PPE fixera des actions prioritaires et qui doit être examinée à partir de juin au Parlement.
Ce projet, présenté fin janvier et actuellement soumis à consultation, met l'accent sur l'électrification des usages et prévoit que la France diminue en priorité ses besoins d'énergies les plus carbonées mais, dans sa version actuelle, abaisse aussi à 17% l'objectif global de réduction de la consommation finale en 2030 par rapport à 2012, contre 20% visés précédemment.
Le texte, qui prendra la forme d'un décret, réduit en outre les ambitions de la France en matière de biogaz en fixant un objectif de référence de 7% dans la consommation de gaz en 2030 au lieu de 10% auparavant, tout en demandant à la filière des baisses de coûts qu'elle juge irréalistes.
Didier Holleaux, directeur général adjoint d'Engie chargé notamment des réseaux gaziers, a critiqué lors d'une conférence de presse une PPE "très insuffisamment ambitieuse" et un projet "en trompe-l'oeil", avec "une partie où l'on peut craindre, si les choses restent en l'état, que rien ne se passe".
Engie souhaite ainsi que le gouvernement rétablisse les objectifs prévus dans la loi de transition énergétique de 2015 en matière de baisse des consommations - l'Elysée ayant d'ores-et-déjà laissé entendre que tel serait le cas - mais aussi de développement du "gaz vert".
"Il s'agit (aujourd'hui) d'une tentative d'assassinat de la filière biogaz", selon Didier Holleaux, qui propose de favoriser l'émergence de sites de production de tailles petites et moyennes à travers un relèvement du seuil à partir duquel des appels d'offres seraient lancés et une baisse progressive des tarifs de rachat.
LE RETOUR DU CHAUFFAGE ÉLECTRIQUE ?
Engie juge en outre insuffisant le rythme d'appels d'offres prévu pour développer l'éolien en mer et estime qu'au moins 1 à 1,5 gigawatt (GW) de capacités devraient être attribués chaque année à partir de 2021 - contre quelque 0,5 GW projeté actuellement - pour renforcer la compétitivité de l'éolien posé et assurer une place de leader à la France dans l'éolien flottant.
Didier Holleaux a également indiqué que le projet actuel de PPE incluait une disposition qui pourrait conduire à réintroduire massivement le chauffage électrique dans les bâtiments neufs, ce qui fragiliserait la sécurité d'approvisionnement de la France dans les périodes de pointe de consommation.
"La concertation sur la réglementation environnementale 2020 est en cours et donc on se demande quel besoin il y a d'en préempter les conclusions (...) en les fixant dans un texte qui n'a rien à voir. Malheureusement, il apparaît que la seule justification serait d'augmenter globalement la consommation électrique pour justifier le maintien d'un certain nombre de réacteurs nucléaires."
Fournisseur historique du gaz en France, l'ex-GDF Suez est détenu à 23,6% par l'Etat français, dont le désengagement au moins partiel pourra intervenir après la vote de la loi Pacte.
L'examen en conseil des ministres du projet de loi relatif à l'énergie et au climat, prévu à l'origine début mars, a été reporté après de vives critiques de la part des ONG et du Conseil économique, social et environnemental (Cese) qui ont contraint le gouvernement à revoir sa copie.
L'Elysée a cependant estimé que ce report ne retarderait pas l'approbation de la loi, pour laquelle la PPE fixera des actions prioritaires et qui doit être examinée à partir de juin au Parlement.