PARIS (Reuters) - Les dirigeants de la droite, Laurent Wauquiez en tête à gauche sur la photo), se préparent à engager en cette rentrée la bataille pour la présidence des Républicains, parti en morceaux, privé de chef et de ligne claire depuis ses déroutes électorales du printemps.
Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, apprécié par la base pour ses accents droitiers mais abhorré par les élus modérés, parachève les préparatifs d'une campagne qu'il aborde en favori, avant de déclarer officiellement sa candidature à l'élection des 10 et 17 décembre.
La configuration est idéale pour cet ambitieux assumé, devant qui la voie s'est récemment dégagée avec les renoncements de Valérie Pécresse et Xavier Bertrand, tous deux tenants d'une ligne médiane à droite.
D'autres, comme Daniel Fasquelle, Florence Portelli ou Roger Karoutchi, sont sur le point de se lancer ou y réfléchissent à voix haute mais aucun d'eux n'a la notoriété ou l'aura de Laurent Wauquiez auprès des militants.
Seul ténor parmi les prétendants, l'ex-ministre tiendra son meeting de rentrée mercredi prochain à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), là même où Nicolas Sarkozy avait prononcé son premier discours de candidat à la primaire de la droite il y a un an. Puis il gravira le mont Mezenc (Haute-Loire) le 3 septembre.
"Il faut aujourd'hui reconstruire", a déclaré mardi Brice Hortefeux, dépositaire de l'héritage sarkozyste et désormais soutien de Laurent Wauquiez, sur LCI.
"On doit reconstruire une droite qui soit à la fois forte, populaire et sociale", a-t-il ajouté, reprenant par ce triptyque les ingrédients qui ont fait le succès du sarkozysme et que Laurent Wauquiez tente d'accommoder à son tour.
Même si le suspense est ténu à ce stade, le scrutin réservé aux adhérents n'est pas sans risque pour le parti, tant les forces centrifuges y sont puissantes depuis l'élimination de François Fillon dès le premier tour de la présidentielle.
Passé de la politique à la finance, ce dernier prendra ses fonctions le 1er septembre comme associé dans la société Tikehau Capital. ()
"Les militants du parti sont plutôt sur une ligne bien à droite, bien sarkozyste. Et Wauquiez leur correspond", analyse le juppéiste Dominique Bussereau, pour qui "il y a peu de suspense" sur l'issue du scrutin.
"DE NOMBREUX ÉLUS PARTIRONT"
"Le problème, c'est de savoir s'il va maintenir le parti en intégralité", ajoute-t-il. "Si le courant de Valérie Pécresse ne fonctionne pas ou si Wauquiez part trop délibérément à droite, de nombreux élus partiront. Y compris moi."
Mais, précise-t-il, le scénario d'un éclatement n'est pour l'instant "ni un souhait, ni une prédiction".
Car, à l'exception de ceux qui ont rallié Emmanuel Macron et des "constructifs" favorables à un rapprochement avec l'actuel exécutif, les cadres de LR n'ont pas abandonné tout espoir de maintenir leur parti en vie, quelles que soient leurs réticences à l'égard de Laurent Wauquiez.
Pour peser, Valérie Pécresse fondera au début du mois de septembre son mouvement, Libres !, où pourraient trouver refuge les modérés de toutes les obédiences.
Même s'il a abandonné toute ambition pour lui-même, Alain Juppé réunit quant à lui ses partisans ce week-end à Bordeaux afin de réfléchir à la meilleure conduite à tenir.
Sont annoncés Jean-Pierre Raffarin, Dominique Bussereau, Fabienne Keller, Benoît Apparu ou Gilles Boyer, qui ont pris des directions différentes depuis le déraillement de la campagne de François Fillon mais partagent encore une même sensibilité.
"Il s'agit de rassembler ceux qui ont participé à la campagne des primaires, se poser la question sur ce qu'est le juppéisme, comment on le fait prospérer, ce qu'on peut en faire et dans quel cadre, quelle place il a dans le paysage politique français", selon un proche de l'ex-Premier ministre.
L'un des nostalgiques de l'aventure Juppé, Maël de Calan, envisage de se présenter à la présidence pour, dit-il à Reuters, "défendre une ligne alternative à celle qui est portée par Laurent Wauquiez".
"La décision sera prise la semaine prochaine", précise-t-il.
Le scrutin de décembre permettra donc à la droite de trancher au moins provisoirement son débat sur la ligne et de trouver un chef après l'intérim assuré par Bernard Accoyer depuis novembre 2016. Mais une autre bataille commence déjà à se profiler : celle de la prochaine présidentielle.
En vertu des statuts de LR, le futur patron sera élu pour cinq ans, soit jusqu'en 2022. Il aura donc la main sur l'appareil au moment où la droite devra se choisir un candidat.
Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, apprécié par la base pour ses accents droitiers mais abhorré par les élus modérés, parachève les préparatifs d'une campagne qu'il aborde en favori, avant de déclarer officiellement sa candidature à l'élection des 10 et 17 décembre.
La configuration est idéale pour cet ambitieux assumé, devant qui la voie s'est récemment dégagée avec les renoncements de Valérie Pécresse et Xavier Bertrand, tous deux tenants d'une ligne médiane à droite.
D'autres, comme Daniel Fasquelle, Florence Portelli ou Roger Karoutchi, sont sur le point de se lancer ou y réfléchissent à voix haute mais aucun d'eux n'a la notoriété ou l'aura de Laurent Wauquiez auprès des militants.
Seul ténor parmi les prétendants, l'ex-ministre tiendra son meeting de rentrée mercredi prochain à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), là même où Nicolas Sarkozy avait prononcé son premier discours de candidat à la primaire de la droite il y a un an. Puis il gravira le mont Mezenc (Haute-Loire) le 3 septembre.
"Il faut aujourd'hui reconstruire", a déclaré mardi Brice Hortefeux, dépositaire de l'héritage sarkozyste et désormais soutien de Laurent Wauquiez, sur LCI.
"On doit reconstruire une droite qui soit à la fois forte, populaire et sociale", a-t-il ajouté, reprenant par ce triptyque les ingrédients qui ont fait le succès du sarkozysme et que Laurent Wauquiez tente d'accommoder à son tour.
Même si le suspense est ténu à ce stade, le scrutin réservé aux adhérents n'est pas sans risque pour le parti, tant les forces centrifuges y sont puissantes depuis l'élimination de François Fillon dès le premier tour de la présidentielle.
Passé de la politique à la finance, ce dernier prendra ses fonctions le 1er septembre comme associé dans la société Tikehau Capital. ()
"Les militants du parti sont plutôt sur une ligne bien à droite, bien sarkozyste. Et Wauquiez leur correspond", analyse le juppéiste Dominique Bussereau, pour qui "il y a peu de suspense" sur l'issue du scrutin.
"DE NOMBREUX ÉLUS PARTIRONT"
"Le problème, c'est de savoir s'il va maintenir le parti en intégralité", ajoute-t-il. "Si le courant de Valérie Pécresse ne fonctionne pas ou si Wauquiez part trop délibérément à droite, de nombreux élus partiront. Y compris moi."
Mais, précise-t-il, le scénario d'un éclatement n'est pour l'instant "ni un souhait, ni une prédiction".
Car, à l'exception de ceux qui ont rallié Emmanuel Macron et des "constructifs" favorables à un rapprochement avec l'actuel exécutif, les cadres de LR n'ont pas abandonné tout espoir de maintenir leur parti en vie, quelles que soient leurs réticences à l'égard de Laurent Wauquiez.
Pour peser, Valérie Pécresse fondera au début du mois de septembre son mouvement, Libres !, où pourraient trouver refuge les modérés de toutes les obédiences.
Même s'il a abandonné toute ambition pour lui-même, Alain Juppé réunit quant à lui ses partisans ce week-end à Bordeaux afin de réfléchir à la meilleure conduite à tenir.
Sont annoncés Jean-Pierre Raffarin, Dominique Bussereau, Fabienne Keller, Benoît Apparu ou Gilles Boyer, qui ont pris des directions différentes depuis le déraillement de la campagne de François Fillon mais partagent encore une même sensibilité.
"Il s'agit de rassembler ceux qui ont participé à la campagne des primaires, se poser la question sur ce qu'est le juppéisme, comment on le fait prospérer, ce qu'on peut en faire et dans quel cadre, quelle place il a dans le paysage politique français", selon un proche de l'ex-Premier ministre.
L'un des nostalgiques de l'aventure Juppé, Maël de Calan, envisage de se présenter à la présidence pour, dit-il à Reuters, "défendre une ligne alternative à celle qui est portée par Laurent Wauquiez".
"La décision sera prise la semaine prochaine", précise-t-il.
Le scrutin de décembre permettra donc à la droite de trancher au moins provisoirement son débat sur la ligne et de trouver un chef après l'intérim assuré par Bernard Accoyer depuis novembre 2016. Mais une autre bataille commence déjà à se profiler : celle de la prochaine présidentielle.
En vertu des statuts de LR, le futur patron sera élu pour cinq ans, soit jusqu'en 2022. Il aura donc la main sur l'appareil au moment où la droite devra se choisir un candidat.