Paris - Le ministre français de la justice, François Bayrou, présente mercredi une loi de moralisation de la vie publique, au moment où lui-même est confronté à des soupçons d'emplois fictifs au sein de son parti centriste, le MoDem.
Cette loi était l'une des principales exigences de François Bayrou, président du MoDem, pour s'allier au candidat Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Il s'agit du premier grand chantier législatif du quinquennat.
L'exécutif prévoit notamment d'interdire l'emploi par des parlementaires de membres de leur famille, d'encadrer les activités de conseil des députés et sénateurs, et de supprimer la "réserve" parlementaire, un ensemble de subventions d'État leur permettant de financer des associations et des collectivités de leur circonscription.
M. Bayrou "a contribué à écrire" le texte, "il l'a porté", a affirmé le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner.
Le moment de gloire de celui qui ne s'est jamais privé de pourfendre les transgressions à la morale des politiques, se voit cependant terni par l'affaire des assistants parlementaires européens qui secoue son parti.
Le parquet de Paris a ouvert vendredi une enquête préliminaire pour "abus de confiance et recel" pour déterminer si le MoDem a salarié des employés en les faisant passer pour des assistants parlementaires européens, après une dénonciation d'un ex-collaborateur.
De son côté, Radio France a affirmé que "sur la période 2009-2014, une dizaine de salariés du siège du parti étaient parallèlement collaborateurs des députés européens du MoDem", au profit, notamment, de Marielle de Sarnez, ministre des Affaires européennes, et de Sylvie Goulard, ministre des Armées.
Il n'a "jamais existé" d'emplois fictifs d'assistants parlementaires européens au sein du MoDem, a rétorqué mercredi le ministre de la Justice.
L'allié du président Emmanuel Macron, qui a négocié ferme la place de son mouvement, se trouve sur la sellette à un bien mauvais moment. Le raz-de-marée annoncé du parti macroniste, La République en Marche (LREM), au second tour des législatives dimanche fragilise en effet sérieusement sa position: le président est assuré de passer haut la main le cap de la majorité absolu avec les seuls candidats labellisés LREM.
Les malheurs de François Bayrou ne s'arrêtent pas là: il est désigné comme le responsable du premier "couac" du gouvernement, après une passe d'armes avec le Premier ministre Édouard Philippe.
En début de semaine, Edouard Philippe a ainsi rappelé à l'ordre M. Bayrou, accusé de pression sur Radio France à propos du traitement de cette affaire, estimant que "quand on est ministre, on ne peut plus réagir comme quand on est un simple citoyen".
M. Bayrou a défendu sa "liberté de parole" au sein du gouvernement. "Chaque fois qu'il y aura quelque chose à dire à des Français, à des responsables, qu'ils soient politiques, qu'ils soient journalistiques, qu'ils soient médiatiques, chaque fois qu'il y aura quelque chose à dire, je le dirai", a répliqué le garde des Sceaux.
"Aujourd'hui, la situation est à mon sens totalement pacifiée" entre Édouard Philippe et François Bayrou, a assuré mercredi le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, pressé de questions sur le "cas Bayrou" lors du compte-rendu du Conseil des ministres. Les deux hommes ont ostensiblement quitté ensemble l'Élysée.
Et dans un entretien à paraître jeudi, le Premier ministre lâche, sur cette affaire, que "les Français ne veulent pas de polémiques inutiles. Moi non plus". (AFP)
Cette loi était l'une des principales exigences de François Bayrou, président du MoDem, pour s'allier au candidat Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Il s'agit du premier grand chantier législatif du quinquennat.
L'exécutif prévoit notamment d'interdire l'emploi par des parlementaires de membres de leur famille, d'encadrer les activités de conseil des députés et sénateurs, et de supprimer la "réserve" parlementaire, un ensemble de subventions d'État leur permettant de financer des associations et des collectivités de leur circonscription.
M. Bayrou "a contribué à écrire" le texte, "il l'a porté", a affirmé le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner.
Le moment de gloire de celui qui ne s'est jamais privé de pourfendre les transgressions à la morale des politiques, se voit cependant terni par l'affaire des assistants parlementaires européens qui secoue son parti.
Le parquet de Paris a ouvert vendredi une enquête préliminaire pour "abus de confiance et recel" pour déterminer si le MoDem a salarié des employés en les faisant passer pour des assistants parlementaires européens, après une dénonciation d'un ex-collaborateur.
De son côté, Radio France a affirmé que "sur la période 2009-2014, une dizaine de salariés du siège du parti étaient parallèlement collaborateurs des députés européens du MoDem", au profit, notamment, de Marielle de Sarnez, ministre des Affaires européennes, et de Sylvie Goulard, ministre des Armées.
Il n'a "jamais existé" d'emplois fictifs d'assistants parlementaires européens au sein du MoDem, a rétorqué mercredi le ministre de la Justice.
L'allié du président Emmanuel Macron, qui a négocié ferme la place de son mouvement, se trouve sur la sellette à un bien mauvais moment. Le raz-de-marée annoncé du parti macroniste, La République en Marche (LREM), au second tour des législatives dimanche fragilise en effet sérieusement sa position: le président est assuré de passer haut la main le cap de la majorité absolu avec les seuls candidats labellisés LREM.
Les malheurs de François Bayrou ne s'arrêtent pas là: il est désigné comme le responsable du premier "couac" du gouvernement, après une passe d'armes avec le Premier ministre Édouard Philippe.
En début de semaine, Edouard Philippe a ainsi rappelé à l'ordre M. Bayrou, accusé de pression sur Radio France à propos du traitement de cette affaire, estimant que "quand on est ministre, on ne peut plus réagir comme quand on est un simple citoyen".
M. Bayrou a défendu sa "liberté de parole" au sein du gouvernement. "Chaque fois qu'il y aura quelque chose à dire à des Français, à des responsables, qu'ils soient politiques, qu'ils soient journalistiques, qu'ils soient médiatiques, chaque fois qu'il y aura quelque chose à dire, je le dirai", a répliqué le garde des Sceaux.
"Aujourd'hui, la situation est à mon sens totalement pacifiée" entre Édouard Philippe et François Bayrou, a assuré mercredi le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, pressé de questions sur le "cas Bayrou" lors du compte-rendu du Conseil des ministres. Les deux hommes ont ostensiblement quitté ensemble l'Élysée.
Et dans un entretien à paraître jeudi, le Premier ministre lâche, sur cette affaire, que "les Français ne veulent pas de polémiques inutiles. Moi non plus". (AFP)