Paris - Le parquet financier français a requis le renvoi en correctionnelle de Nicolas Sarkozy pour "corruption" et "trafic d'influence" dans l'affaire dite des écoutes, comparant certaines des méthodes de l'ex-président à celle d'"un délinquant chevronné", a révélé samedi le quotidien Le Monde.
Le ministère public a requis le 5 octobre un procès contre l'ancien chef de l'Etat, ainsi que contre son avocat et un ex-magistrat.
Dans ce réquisitoire de 79 pages, dont le journal a eu connaissance, le parquet national financier (PNF) estime qu'"il existe des charges suffisantes à l'encontre de Nicolas Sarkozy et de Thierry Herzog (son avocat, ndlr) d'avoir commis les faits de corruption et de trafic d'influence actifs pour lesquels ils ont été mis en examen".
A l'origine de l'affaire, des écoutes téléphoniques de l'ancien président ordonnées dans une autre enquête, celle sur les accusations de financement libyen de sa campagne de 2007.
Les enquêteurs s'aperçoivent à cette occasion que l'ex-chef de l'Etat et son avocat communiquent via des téléphones portables acquis sous fausse identité, notamment celle d'un certain Paul Bismuth pour M. Sarkozy: "un mode opératoire le plus souvent utilisé par des délinquants chevronnés cherchant à déjouer les surveillances judiciaires", relève le PNF.
Aux yeux du parquet, les conversations captées montrent que Nicolas Sarkozy a tenté d'obtenir en 2014, via son avocat, des informations secrètes auprès d'un haut magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, dans une procédure où il demandait la restitution de ses agendas saisis dans l'affaire Bettencourt, du nom de la richissime héritière du groupe L'Oréal. Une affaire qui s'est soldée pour M. Sarkozy par un non-lieu en 2013.
MM. Sarkozy et Herzog "ont régulièrement évoqué les moyens de tirer avantage de la présence au sein même de la Cour de cassation d'un haut magistrat qui leur était dévoué, rapidement identifié comme étant Gilbert Azibert", souligne le PNF.
Ce dernier "a tenté de tirer avantage de la situation en sollicitant, et en obtenant, en guise de récompense et de contrepartie, l'intervention de Nicolas Sarkozy au soutien de sa candidature pour un poste judiciaire à Monaco", ajoute-t-il.
Selon Le Monde, le PNF relève qu'une des lignes secrètes a aussi servi à Nicolas Sarkozy à échanger avec un certain "Vincent (...) de la société Bolloré". Le parquet ne précise pas s'il pourrait s'agir de l'homme d'affaires Vincent Bolloré, proche de l'ex-chef de l'Etat.
Enfin, le ministère public déplore que l'information judiciaire, qui s'est terminée en octobre 2016, "a été paralysée pendant 18 mois", en raison de l'exercice par Nicolas Sarkozy "de multiples recours".
Il avait notamment demandé, en vain, la récusation d'une des deux juges d'instruction, Claire Thépaut, en invoquant son appartenance au Syndicat de la magistrature (SM) classé à gauche, et l'annulation des écoutes, principaux éléments à charge dans ce dossier. Ces dernières avaient finalement été validées en mars 2016 par la Cour de cassation.
Les avocats ont désormais un mois pour répondre aux réquisitions du parquet, dernière étape avant l'ordonnance de renvoi ou de non-lieu des juges.
Sollicités par l'AFP, les avocats de Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog n'ont pas souhaité faire de commentaires.
Le ministère public a requis le 5 octobre un procès contre l'ancien chef de l'Etat, ainsi que contre son avocat et un ex-magistrat.
Dans ce réquisitoire de 79 pages, dont le journal a eu connaissance, le parquet national financier (PNF) estime qu'"il existe des charges suffisantes à l'encontre de Nicolas Sarkozy et de Thierry Herzog (son avocat, ndlr) d'avoir commis les faits de corruption et de trafic d'influence actifs pour lesquels ils ont été mis en examen".
A l'origine de l'affaire, des écoutes téléphoniques de l'ancien président ordonnées dans une autre enquête, celle sur les accusations de financement libyen de sa campagne de 2007.
Les enquêteurs s'aperçoivent à cette occasion que l'ex-chef de l'Etat et son avocat communiquent via des téléphones portables acquis sous fausse identité, notamment celle d'un certain Paul Bismuth pour M. Sarkozy: "un mode opératoire le plus souvent utilisé par des délinquants chevronnés cherchant à déjouer les surveillances judiciaires", relève le PNF.
Aux yeux du parquet, les conversations captées montrent que Nicolas Sarkozy a tenté d'obtenir en 2014, via son avocat, des informations secrètes auprès d'un haut magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, dans une procédure où il demandait la restitution de ses agendas saisis dans l'affaire Bettencourt, du nom de la richissime héritière du groupe L'Oréal. Une affaire qui s'est soldée pour M. Sarkozy par un non-lieu en 2013.
MM. Sarkozy et Herzog "ont régulièrement évoqué les moyens de tirer avantage de la présence au sein même de la Cour de cassation d'un haut magistrat qui leur était dévoué, rapidement identifié comme étant Gilbert Azibert", souligne le PNF.
Ce dernier "a tenté de tirer avantage de la situation en sollicitant, et en obtenant, en guise de récompense et de contrepartie, l'intervention de Nicolas Sarkozy au soutien de sa candidature pour un poste judiciaire à Monaco", ajoute-t-il.
Selon Le Monde, le PNF relève qu'une des lignes secrètes a aussi servi à Nicolas Sarkozy à échanger avec un certain "Vincent (...) de la société Bolloré". Le parquet ne précise pas s'il pourrait s'agir de l'homme d'affaires Vincent Bolloré, proche de l'ex-chef de l'Etat.
Enfin, le ministère public déplore que l'information judiciaire, qui s'est terminée en octobre 2016, "a été paralysée pendant 18 mois", en raison de l'exercice par Nicolas Sarkozy "de multiples recours".
Il avait notamment demandé, en vain, la récusation d'une des deux juges d'instruction, Claire Thépaut, en invoquant son appartenance au Syndicat de la magistrature (SM) classé à gauche, et l'annulation des écoutes, principaux éléments à charge dans ce dossier. Ces dernières avaient finalement été validées en mars 2016 par la Cour de cassation.
Les avocats ont désormais un mois pour répondre aux réquisitions du parquet, dernière étape avant l'ordonnance de renvoi ou de non-lieu des juges.
Sollicités par l'AFP, les avocats de Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog n'ont pas souhaité faire de commentaires.