France : une juge mise en examen et écrouée pour ses liens avec la mafia corse

Samedi 6 Avril 2024

Une magistrate française a été placée en détention ce samedi 6 avril, suite à une enquête sur ses liens avec la mafia corse, ont rapporté des médias locaux.

 

Il s’agit d’Hélène Gerhards, qui présidait jusqu’en janvier 2023 la cour d’assises du Lot-et-Garonne à Agen. Elle a été mise en examen dans la nuit de vendredi à samedi pour des faits qui auraient été commis entre 2008 et 2022, notamment lors de son séjour en Corse de 2010 à 2016, où elle exerçait en tant que juge d’instruction, précise le site « huffingtonpost.fr »

 

Lors de ses auditions en garde à vue, la magistrate accusée de détournement de fonds publics a « contesté d’abord toute infraction et tout manquement à ses obligations professionnelles », avant de finalement reconnaître « une consultation illicite de données au profit d’un individu défavorablement connu », a précisé le procureur de Nice vendredi cité par le même média.

 

Le montant total des fonds détournés « pourraient être évalués à plus de 120 000 euros », selon la même source.
 

Parmi les 11 infractions retenues contre la juge figurent : « faux en écriture publique par un dépositaire de l’autorité publique », « usage de faux », « association de malfaiteurs en vue de préparer un crime ou un délit puni de dix ans d’emprisonnement », « blanchiment », « construction sans permis », ou encore « complicité de violation du secret professionnel », précise le site d'information.

 

C’est en enquêtant au sujet de Johann Carta, pilier de la bande du Petit Bar bien connue à Ajaccio, que la justice est tombée sur des enregistrements une écoute téléphonique dans un véhicule. On y entend Johan Carta, aux côtés de la magistrate, mander des ouvriers ayant fait des travaux dans la villa d’Hélène Gerhards, rapporte encore "huffingtonpost".

 

« En contacts réguliers également avec d’autres personnes connues des services de police (...), la magistrate semblait entretenir une grande proximité faite notamment de services réciproques », a ajouté le procureur.

 

« Parmi les services rendus », l’enquête a « mis en évidence que la magistrate aurait pu, outre des conseils juridiques, rechercher et communiquer des informations concernant des procédures en cours ou des données issues de fichiers », précisait le procureur cité par le même média.

 

Dénonçant une « enquête menée exclusivement à charge » contre une magistrate « appréciée dans chacun de ses postes pour son travail et sa pugnacité », ses avocats Me Caty Richard et Me Yann Le Bras ont indiqué qu’après avoir eu « enfin accès à l’œuvre d’un acharnement de trois années », ils ont « d’ores et déjà trouvé des éléments qui remettent en cause la thèse de l’accusation », précise enfin le média français. [AA]

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