La police grecque a annoncé jeudi l’arrestation du numéro deux du parti néonazi Aube dorée, Christos Pappas, en fuite depuis qu’il avait été condamné à plus de 13 ans de prison en octobre.
La police grecque a annoncé jeudi l’arrestation du numéro deux du parti néonazi Aube dorée, Christos Pappas, en fuite depuis qu’il avait été condamné à plus de 13 ans de prison en octobre.
Une cinquantaine de membres d’Aube doré avaient alors été condamnés à l’issue d’un procès marathon de cinq ans et demi à Athènes. Ils étaient poursuivis pour constitution d’une organisation criminelle, meurtres ou encore détention illégale d’armes.
Christos Pappas, 59 ans, a été arrêté dans un logement de l’arrondissement de Zografou de la capitale grecque -où la police pense qu’il aurait pu être hébergé par une femme elle aussi interpellée-, a dit à l’AFP une source policière.
Cet homme, considéré comme un des principaux idéologues d’Aube dorée, sera présenté vendredi à un procureur, d’après un communiqué de la police.
Cet ancien propriétaire d’un magasin de meubles, dont le père qui était général a aidé Georgios Papadopoulos à établir une dictature en 1967 en Grèce, est un admirateur de Benito Mussolini, le fondateur du régime fasciste en Italie.
Christos Pappas était le dernier des cadres d’Aube dorée à encore échapper à la justice, depuis que l’eurodéputé grec Ioannis Lagos, condamné à 13 ans et huit mois de prison ferme pour « direction d’une organisation criminelle », avait été extradé le 15 mai de Belgique en Grèce (il avait été remis en liberté conditionnelle huit mois après avoir été placé en détention provisoire, en septembre 2013, dans l’attente de son procès).
Christos Pappas avait également réussi à éviter d’être arrêté en 2013 après que des dirigeants d’Aube dorée avaient tué le rappeur antifasciste Pavlos Fyssas, le crime qui avait causé la perte de cette organisation néonazie.
Le procès de ce parti, qui avait commencé en 2015, a été décrit comme ayant été un des plus significatifs dans l’histoire politique de la Grèce.
Au pic de la crise financière en Grèce en 2012, Aube dorée avait réussi à entrer au Parlement grec, profitant du désespoir des Grecs et du discrédit alors des partis traditionnels, la Nouvelle-Démocratie (droite), au pouvoir actuellement, et le Pasok (socialiste).
Créé dans les années 90, ce parti avait bénéficié pendant longtemps d’une quasi impunité malgré au moins deux meurtres et de nombreuses violences perpétrées contre des migrants, des homosexuels et des militants de gauche.
Son déclin avait commencé après l’assassinat de Pavlos Fyssas et l’inculpation des membres de sa direction et de ses principaux autres cadres.
Son échec aux dernières législatives en 2019 ainsi que la condamnation de ses chefs en octobre dernier ont provoqué son éclatement et lui ont valu la perte de la majeure partie de son électorat. (AFP)