Au moins 70 personnes ont été tuées et plus de 200 autres blessées dans des attaques menées par Israël contre la ville de Khan Younes, dans le sud de la Bande de Gaza, a déclaré le ministère de la Santé, lundi.
L'armée israélienne a ordonné aux Palestiniens vivant dans les quartiers est de Khan Younes, mardi en début de journée, d'évacuer immédiatement les lieux, les habitants ayant été vus en train de fuir leur quartier à pied et en charrette au milieu des bombardements israéliens, a rapporté l'agence de presse officielle palestinienne Wafa.
Le ministère avait auparavant établi le bilan des attaques israéliennes à 49 morts et 120 blessés.
Le complexe médical Nasser de la ville a appelé les habitants à « faire des dons de sang de toute urgence » pour les blessés, en raison d'une grave pénurie de poches de sang.
Le porte-parole de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a déclaré dans un communiqué que « les multiples opérations militaires et les tirs de roquettes en provenance de la partie orientale de Khan Younes ont rendu dangereux le fait d'y séjourner ».
L'armée avait précédemment désigné les quartiers est de Khan Younes comme « zone sécurisée » pour les Palestiniens déplacés dans la région.
Deux semaines auparavant, l'armée israélienne a tué au moins 90 Palestiniens et en a blessé 300 autres lors d'attaques contre le quartier d'al-Mawasi, près de Khan Younes, qui avait été désigné par l'armée comme une « zone sécurisée ».
Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a justifié ce massacre en affirmant que l'attaque visait le commandant de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, et son adjoint.
La mort du commandant du Hamas n'a toutefois pas été confirmée par Israël.
Faisant fi des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu immédiat, Israël s'est attiré les foudres de la communauté internationale en poursuivant son offensive meurtrière contre la Bande de Gaza depuis le 7 octobre dernier.
Depuis lors, plus de 39 000 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants et quelque 90 000 ont été blessés, selon les autorités sanitaires locales.
Plus de neuf mois après le début de l'offensive israélienne, de vastes étendues de Gaza sont réduites à l'état de ruines en raison d'un blocus paralysant qui prive les habitants de denrées alimentaires, d'eau potable et de médicaments.
Israël est poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour Internationale de Justice (CIJ), qui a enjoint Tel-Aviv de cesser immédiatement ses opérations militaires à Rafah, au sud de la Bande de Gaza, où plus d'un million de Palestiniens avaient trouvé refuge avant que la ville ne soit envahie, le 6 mai dernier. [AA]