Les Palestiniens ont exhumé des dizaines de corps de deux fosses communes à l'hôpital Nasser de la ville de Khan Younes, dans le sud de la Bande de Gaza, a indiqué un responsable local, dimanche.
"Quelque 150 corps ont été retrouvés dans les deux fosses", a déclaré à Anadolu Ismail Al-Thawabteh, directeur général du bureau des médias du gouvernement de Gaza.
Il a ajouté qu'environ 700 personnes étaient toujours portées disparues depuis le retrait israélien de Khan Younes, le 7 avril, à la suite d'une offensive au sol qui a duré quatre mois.
"Nous pensons que des centaines de martyrs continuent de manquer à l'appel parce qu'ils ont été exécutés et enterrés par les forces d'occupation israéliennes dans des fosses communes", a-t-il ajouté.
Le responsable palestinien a déclaré que de nombreux corps retrouvés dans les fosses communes étaient en état de décomposition.
"Il s'agit d'un véritable crime et d'un massacre commis par l'occupation contre les personnes déplacées, contre les civils et les enfants", a-t-il déclaré, ajoutant : "Il s'agit d'un crime de représailles et d'une guerre brutale de la part de l'occupation israélienne".
L'agence de presse gouvernementale Wafa avait précédemment indiqué qu'au moins 190 corps avaient été découverts dans une fosse commune à l'hôpital, les femmes et les enfants constituant la majorité des victimes.
Le Hamas a déclaré que le nouveau charnier de Khan Younes montre l'ampleur des atrocités commises par Israël dans la Bande de Gaza.
"Cela soulève des questions sur le sort des milliers de Palestiniens qui sont toujours portés disparus à Gaza", a déclaré le mouvement dans un communiqué.
"Les atrocités commises par cette armée criminelle et les massacres de civils sans défense n'auraient pas pu se poursuivre sans le soutien politique et militaire illimité de l'administration du président américain Joe Biden", a ajouté le communiqué.
L'armée israélienne n'a fait aucun commentaire sur ces informations.
Le bilan de l'offensive menée par Israël depuis le 7 octobre 2023 s'élève à près de 34 100 Palestiniens tués et 76 800 autres blessés, dans un contexte de destruction massive et de pénurie de produits de première nécessité. Israël affirme que près de 1 200 personnes ont été tuées dans l'attaque du Hamas du 7 octobre.
La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans un contexte de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.
Israël poursuit sa guerre meurtrière malgré l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité exigeant un cessez-le-feu immédiat, et malgré les premières poursuites engagées à son encontre devant la Cour internationale de justice pour "crime de génocide". [AA]