Des médecins sont restés dans al-Chifa pour prendre soin de ces patients, ont précisé des responsables de l'établissement, sans donner le nombre exact des bébés encore dans l'enceinte. "Nous sommes en contact avec la Croix-Rouge à leur sujet", a indiqué le ministère, sans plus de détail.
L'armée israélienne, elle, assurait n'avoir donné aucun ordre d'évacuation mais avoir "répondu à une requête" du directeur de l'hôpital.
Ces colonnes de déplacés, de médecins, de malades et de blessés, certains amputés, certains très faibles, marchaient en direction de la route Salaheddine qui mène vers le sud de la bande de Gaza.
C'est dans cette zone que l'armée israélienne veut relocaliser les 1,1 million d'habitants du nord du petit territoire palestinien, où se concentrent jusqu'à présent les combats au sol contre le Hamas. Elle a donc ouvert samedi un corridor menant vers la route Salaheddine.
Sur le chemin, un journaliste de l'AFP a vu au moins une quinzaine de corps, certains en décomposition avancée. Aux alentours, les routes étaient défoncées, les magasins détruits, des voitures retournées ou écrasées.
Autour de l'hôpital, le plus grand de la bande de Gaza, des chars israéliens, des transports de troupes et des blindés étaient visibles, tandis que des drones israéliens survolaient la zone.
Aucune ambulance n'a été utilisée dans cette évacuation, a encore rapporté le journaliste. Depuis des jours, les hôpitaux de la bande de Gaza disent ne plus avoir assez de carburant. Après des frappes et des tirs sur des ambulances, notamment aux portes d'al-Chifa, leurs conducteurs disent ne plus pouvoir opérer.
Des explosions étaient entendues dans et aux abords du complexe hospitalier, a précisé le journaliste.
Ces derniers jours, au cours de leur raid sur l'hôpital, des soldats israéliens ont détruit à l'explosif plusieurs services, notamment le rez-de-chaussée du département de chirurgie.
Avant cette évacuation, selon l'ONU, 2.300 patients, soignants et déplacés se trouvaient dans cet établissement. [Avec TRT et AFP]